Caramba ! Encore raté !
Belfort : Le banquier alimente les petits comptes avec les gros
Fabrice a longtemps été un banquier sans histoire. Ses clients lui faisaient une confiance totale, ses collègues l’appréciaient, il s’acquittait de sa tâche avec zèle et dépassait même régulièrement ses objectifs.
Mais en 2004, plusieurs clients ont constaté des anomalies dans la gestion de leur dossier. La direction de son établissement, la Caisse d’Épargne, a alors ouvert une inspection et découvert une série d’opérations litigieuses. Et déroutantes.
Entre février et novembre 2004, Fabrice a prélevé des sommes comprises entre 300 et 8000 € sur les comptes de certains clients en falsifiant leur signature, souvent grossièrement.
Durant la même période, l’une de ses clientes a signé une autorisation de prêt alors qu’elle croyait se porter caution, et un autre a découvert qu’il avait souscrit une assurance-vie… à son insu.
«J’étais en dépression»
Au total, les sommes détournées s’élevaient à 38.300 €, dont 24.300 € aux dépens d’une seule victime. Mais les cinq années d’enquête n’ont mis en évidence aucun enrichissement personnel de la part de Fabrice.
Et pour cause : Fabrice reversait l’intégralité des sommes à d’autres clients qui se trouvaient dans des situations financières difficiles. Il lui est même arrivé à plusieurs reprises de retirer de l’argent sur son propre compte pour réparer ses erreurs.
L’histoire pourrait prêter à sourire si elle ne s’était pas mal terminée pour tout le monde. Les victimes ont eu leur lot d’inquiétude, la Caisse d’Épargne a dû leur verser des indemnités, et les «bénéficiaires» malgré eux de l’affaire ont vu leurs difficultés décupler lorsqu’on leur a demandé de rembourser.
Jugé hier matin au tribunal de Belfort, Fabrice a reconnu les faits, mais n’a pas été en mesure de répondre à la principale interrogation des magistrats. Pourquoi ? «Je me pose cette question tous les jours, c’était une période très confuse, j’étais en dépression, balbutie-t-il à la barre. Je n’ai pas l’âme d’un Robin des bois qui prend aux riches pour donner aux pauvres. Peut-être que je me suis senti coincé parce que je ne pouvais pas aider des clients en difficulté…»
Dans son réquisitoire, la procureure, Estelle Hourany, a souligné que les retraits avaient été faits sur les comptes de personnes lui faisant entièrement confiance, et requis un «avertissement important» : six mois avec sursis.
L’avocate de la Caisse d’Épargne, Me Charline Bonnot, a rappelé que l’établissement avait promptement lancé une enquête et indemnisé les victimes. Quant à l’avocat de Fabrice, Me Alain Schartner, il a décrit son client comme un homme perdu, qui «s’est carbonisé au travail». Selon lui, Fabrice avait à cette époque trois fois plus de dossiers à gérer que la moyenne des chargés d’affaires du secteur.
Les magistrats se sont finalement conformés aux réquisitions. Fabrice écope de six mois avec sursis.
Un banquier belfortain a puisé dans le compte de certains clients pour en aider d’autres pendant plusieurs mois. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis.
Fabrice a longtemps été un banquier sans histoire. Ses clients lui faisaient une confiance totale, ses collègues l’appréciaient, il s’acquittait de sa tâche avec zèle et dépassait même régulièrement ses objectifs.
Mais en 2004, plusieurs clients ont constaté des anomalies dans la gestion de leur dossier. La direction de son établissement, la Caisse d’Épargne, a alors ouvert une inspection et découvert une série d’opérations litigieuses. Et déroutantes.
Entre février et novembre 2004, Fabrice a prélevé des sommes comprises entre 300 et 8000 € sur les comptes de certains clients en falsifiant leur signature, souvent grossièrement.
Durant la même période, l’une de ses clientes a signé une autorisation de prêt alors qu’elle croyait se porter caution, et un autre a découvert qu’il avait souscrit une assurance-vie… à son insu.
«J’étais en dépression»
Au total, les sommes détournées s’élevaient à 38.300 €, dont 24.300 € aux dépens d’une seule victime. Mais les cinq années d’enquête n’ont mis en évidence aucun enrichissement personnel de la part de Fabrice.
Et pour cause : Fabrice reversait l’intégralité des sommes à d’autres clients qui se trouvaient dans des situations financières difficiles. Il lui est même arrivé à plusieurs reprises de retirer de l’argent sur son propre compte pour réparer ses erreurs.
L’histoire pourrait prêter à sourire si elle ne s’était pas mal terminée pour tout le monde. Les victimes ont eu leur lot d’inquiétude, la Caisse d’Épargne a dû leur verser des indemnités, et les «bénéficiaires» malgré eux de l’affaire ont vu leurs difficultés décupler lorsqu’on leur a demandé de rembourser.
Jugé hier matin au tribunal de Belfort, Fabrice a reconnu les faits, mais n’a pas été en mesure de répondre à la principale interrogation des magistrats. Pourquoi ? «Je me pose cette question tous les jours, c’était une période très confuse, j’étais en dépression, balbutie-t-il à la barre. Je n’ai pas l’âme d’un Robin des bois qui prend aux riches pour donner aux pauvres. Peut-être que je me suis senti coincé parce que je ne pouvais pas aider des clients en difficulté…»
Dans son réquisitoire, la procureure, Estelle Hourany, a souligné que les retraits avaient été faits sur les comptes de personnes lui faisant entièrement confiance, et requis un «avertissement important» : six mois avec sursis.
L’avocate de la Caisse d’Épargne, Me Charline Bonnot, a rappelé que l’établissement avait promptement lancé une enquête et indemnisé les victimes. Quant à l’avocat de Fabrice, Me Alain Schartner, il a décrit son client comme un homme perdu, qui «s’est carbonisé au travail». Selon lui, Fabrice avait à cette époque trois fois plus de dossiers à gérer que la moyenne des chargés d’affaires du secteur.
Les magistrats se sont finalement conformés aux réquisitions. Fabrice écope de six mois avec sursis.
Leur presse (Le Pays), 15 octobre 2009.