C'est la faute aux Totos ! - Tours, 22 janvier
«C'est la faute aux casseurs, c'est la faute aux totos, c'est la faute au vent à la pluie, c'est à cause de la météo… Rejoignez-nous derrière la ligne ! rejoignez les gentils ! les responsables ! Prenez la carte, filez la cotiz, fermez vos gueules, et placez vous derrière la ligne.
Si rien ne s'est passé contre ce défilé de néo-nazis samedi 22 janvier à Tours, c'est à cause des autres, les vilains, ceux qui lancent des pierres aux flics, ils ont rien voulu faire, trop occupés qu'ils étaient à organiser une mobilisation de quartier contre l'expulsion d'un copain arrêté devant l'école, un sans-papier, non mais sans blague quel est le rapport ?»
Nous assumons de déserter les kermesses unitaires, et leur folklore de discours hypocrites : un coup les bureaucrates de la gauche institutionnelle locale signent et défilent avec le Parti Socialiste notamment, huit jours après, ces mêmes bureaucrates se crachent à la gueule, de préférence derrière le confort d'un écran et d'un pseudo…
«Nous on est fiers d'être U-NI-TAIRES ! L'unité de la lutte c'est sacré !» Ça leur permet de niveler la radicalité de leurs revendications par le bas. «Si tu n'es pas unitaire, tu es un anarcho-autonome : un “toto” !»
Quand parfois ces «totos» viennent aux manifestations unitaires, ces mêmes bureaucrates les jettent des cortèges comme des assemblées générales : «Soit vous pliez votre banderole et dégagez, soit on vous botte le cul».
Dans ce genre de défilés comme de manière plus éclatante dans la manifestation anti-frontiste tourangelle du 15 janvier, on se félicite du bon déroulement de celle-ci, notamment grâce à un service d'ordre réfléchi, formé, entraîné et armé.
Faire une ligne de démarcation en se donnant la main et en reculant pas à pas, séparant de fait les vilains casseurs des gentils unitaires et pacifistes, c'était une bonne tactique !
Se jeter dans les bras des flics, leur parler, leur donner le parcours déjà autorisé par la préfecture leur évite bien des ennuis à ces bureaucrates puants et ne les empêchera pas de discuter de la collaboration de classe à leur prochain meeting…
S'étonner de voir les schmits porter des brassards «Solidaires 37» dans une telle situation ne manque pas de saveur…
D'ailleurs, la police a travaillé, la justice a tranché :
Mme la juge : «Où étiez-vous lors de la manifestation contre la venue du FN ? devant le galon de la manifestation unitaire ou derrière celui-ci ?»
«Oh non Mme la juge je suis allé derrière, parmi les gentils, les républicains, les citoyens protecteurs des droits de l'Homme : j'étais derrière la ligne.»
«Rejoignez-nous derrière la ligne camarades ! rejoignez les gentils !
Prenez la carte, filez la cotiz, fermez vos gueules, et placez vous derrière la ligne.
Car devant elle, c'est la place de ceux et de celles qui sont sans partis, sans syndicats.
Devant elle, ce sont ceux et celles qui n'ont pas de poids, qui ne représentent rien ni personne.
Devant elle, ce sont celles et ceux qui veulent faire en dehors de nous.
Devant elle, ce sont celles et ceux qui sont autonomes. Anarcho-autonomes.
Les médias vous le diront !
Devant elle nous ne pouvons plus poser notre cadre autoritaire qui reproduit ce sur quoi on crache sur nos forums derrière l'écran.
Devant elle tu te feras prendre, et tu l'auras pas volé.
À la première giclée de gaz la ligne disparaîtra, tu le sais il te faudra rentrer.
Reste derrière camarade et il ne t'arrivera… rien.»
Hé les bureaucrates tourangeaux vous savez quoi ?
On vous emmerde !
Des sales gosses - 24 janvier 2011.
Texte des bureaucrates :
«Quelques 70 militant(e)s de “Vox Populi” ont défilé, avec des flambots (comme à Nuremberg dans les années quarante !), dans les rues de Tours, ce samedi.
Pendant que le PCF fêtait ses 90 bougies, au Vinci, autour de 400 personnes, dont les syndicats collabos CFDT et UNSA, s’en compter la CGT-FSU, les néo-facistes occupaient le centre ville, à 300 mètres de là…
Le maire de Tours (Jean Germain, PS), qui a laissé le congrès du FN se dérouler dans la ville, dans la même salle, la semaine qui précédait (notons que le FN s’est chaleureusement ému de l’accueil qui lui avait été réservé par ses hôtes), a laissé ce défilé fasciste se dérouler sans encombre.
La gauche tourangelle, trop occupée à se gaver de petits fours, n’a rien aussi. SUD/SOlLIDAIRES, AL et NPA ont essayé de proposer, en vain, un cadre unitaire de contre manifestation. Les donneurs de leçons du Collectif Anti Fasciste 37 se sont tus…
La honte…»