Bloquons les flux : Les journaflics travaillent
Vandalisme : et si c’était le retour de l’ultragauche ?
La ligne SNCF dans les Alpes pourrait avoir été endommagée par des militants d’ultragauche.
Un homme d’une cinquantaine d’années, «de forte corpulence, vêtu d’un bonnet sombre et d’une veste bicolore», selon un gendarme, est activement recherché. Il est suspecté d’être l’auteur de l’acte de vandalisme qui a paralysé, samedi, la circulation des trains en pleines vacances d’hiver.
Pour quelques câbles sectionnés, 30.000 voyageurs ont été retardés au départ ou à destination des stations de ski des Alpes. Le suspect a été vu par un témoin «vers 9h15-9h30 près des voies» à l’endroit et à l’heure supposée où plusieurs câbles ont été sectionnés sur la ligne Bourg-Saint-Maurice-Chambéry, comme l’a révélé hier le procureur de la République d’Albertville, Patrick Quincy. Le magistrat exclut a priori la thèse d’une tentative de vol de bobines de cuivre et privilégie l’œuvre «soit d’un déséquilibré, soit un acte de malveillance». En outre, le procureur écarte la thèse du «sabotage» envisagée par le secrétaire d’État aux Transports, Thierry Mariani, parce que «l’action n’a pas été revendiquée».
Un mouvement en ébullition
S’ils mettent la main sur le quinquagénaire, les gendarmes vérifieront son éventuel activisme politique. Car magistrats et policiers qui enquêtent sur l’ultragauche se demandent si cet acte de vandalisme n’est pas lié à des événements récents. «C’est l’une des pistes de travail. Le mouvement est en ébullition», confie un fin connaisseur de cette mouvance, interrogé dimanche matin. La police parisienne s’est récemment inquiétée de l’intensification des actions de l’ultragauche, notamment en raison de la tenue en France du G8 et du G20. Surtout, l’information judiciaire sur l’affaire dite de «Tarnac», sur le sabotage en 2008 de lignes ferroviaires, vient de connaître un rebondissement : deux tubes en PVC ont été repêchés dans la Marne à un endroit où s’étaient arrêtés, la nuit du sabotage, les deux principaux mis en examen, Julien Coupat et Yildune Lévy. Ces tubes auraient pu servir, selon les forces de l’ordre, de perche pour placer le crochet en fer à béton sur les caténaires de la ligne TGV.
«La réponse du berger à la bergère»
Un nouvel acte de vandalisme ferroviaire, quelques jours après la révélation dans la presse de ce revirement dans une instruction judiciaire jusque-là contestée, étonne. «Est-ce que c’est la réponse du berger à la bergère ? Forcément, on y pense», avoue la source précédemment citée.
Dans les Alpes, la gendarmerie n’écarte pas l’hypothèse d’un sabotage commis par l’ultragauche mais se refuse à le privilégier. «Toutes les pistes sont à même niveau. Nous ne ferons pas de commentaire. C’est trop anticipé de parler de cette mouvance. Il y a des vérifications en cours.»
Une chose est sûre : Julien Coupat ou l’un de ses amis de Tarnac, qui ont toujours crié leur innocence, ne peuvent pas être confondus avec le suspect d’Albertville, la description physique ne correspond à aucun d’entre eux. Mais peut-être que les combats qu’on leur impute ont fait des émules.
Leur presse (Matthieu Suc,
France Soir), 28 février 2011.
G8 : un contre-sommet à Caen ?
En marge du G8 à Deauville, des groupes «anticapitalistes et antiautoritaires» prévoient un contre-sommet à Caen.
«Deauville, nous ne boirons pas de ton eau.» Sous ce titre a été lancé un appel de Dijon, ville où se sont réunis fin novembre 80 représentants de divers pays «sur des bases anticapitaliste et antiautoritaire claires». Le G8 se tiendra à Deauville les 26 et 27 mai.
Conclusion des participants : «Les sommets officiels de l'Otan à Strasbourg ou du G8 à Heilligendam se sont déroulés sans problèmes notables pour les dirigeants. Deauville est une petite station balnéaire bourgeoise qui sera à coup sûr militarisée et où la population nous sera hostile : les possibilités de bloquer efficacement le sommet du G8 (ou celui du G20 à Cannes) nous semblent quasi nulles.»
En conséquence, l'appel de Dijon invite «des groupes à se constituer dans toutes les régions de France et du monde et à s'organiser localement pour mener des actions décentralisées, dans les lieux et sur les thématiques de leur choix». Dans cette perspective, un site Internet «Contre-sommet du G8» invite à un rassemblement à partir du 22 mai à Caen. Depuis 1968, la capitale bas-normande cultive un fonds contestataire qui traverse les générations.
Par ailleurs, une caravane «autogérée, et ouverte à tous et toutes» partie de Lyon, doit traverser villes et villages de France, afin de participer à la mise en place des mobilisations contre les G8 et G20.
Leur presse (Ouest-France), 24 février.
G8 de Deauville : le plan de sécurité dévoilé
Le Préfet du Calvados et Préfet de Basse-Normandie, Didier Lallement, et le maire de Deauville, Philipe Augier, ont présenté vendredi 25 février à Caen, le plan de sécurité qui entourera le G8 prévu dans la station balnéaire les 26 et 27 mai prochains.
Pas moins de 17 chefs d'État sont attendus, dont dix le premier jour, pendant que 8000 personnes graviteront autour. La Préfecture a ainsi délimité une «zone sanctuarisée» qui s'étend en largeur sur quatre rues parallèlement à la plage, et en longueur entre les rues de Gheest et Robert Fossorier (zone verte sur le plan). Une autre zone dite «sécurisée», plus large, a également été délimitée. Les autorités invitent les habitants de ce secteur à récupérer au plus vite un badge pour pouvoir y accéder. Toutes les personnes non-badgées ne pourront pas y accéder.
«Le plan entrera en vigueur le mercredi 25 mai à minuit et durera jusqu'au départ du dernier chef d'État», a précisé le Préfet. Pendant cette période, le port de Deauville sera fermé aussi bien pour les pêcheurs que pour les plaisanciers. «C'est une mesure de sécurité inévitable, dans la mesure où nous n'allons pas contrôler tous les bateaux qui sont en mer pendant le sommet», a expliqué Didier Lallement. La gare SNCF restera close également.
Toutes les activités qui se trouvent dans la zone «sanctuarisée» resteront ouvertes pendant la durée de l'événement, mais ne seront donc accessibles qu'aux 8000 personnes acréditées (personnels de délégation, journalistes, forces de l'ordre, résidents, commerçants…). Philippe Augier s'amuse d'ailleurs de cette situation : «J'annonce un changement de clientèle car les chefs d'État viendront en famille, ce qui est plutôt bon signe pour le commerce.»
Cet important dispositif vise donc à sécuriser l'endroit, en limitant le risque terroriste et en interdisant l'accès à tous les éventuels animateurs d'un contre-sommet. «Pour l'instant nous n'avons pas été contactés à ce sujet, et nous invitons tout ceux qui le souhaitent à le faire, si du moins ils veulent en discuter», a affirmé Didier Lallement. Une chose est sûre, les autorités ne veulent pas d'un contre-sommet dans un périmètre trop proche de Deauville, Trouville étant par exemple exclue.
Leur presse (Tendance-Ouest), 25 février.
G8 : des milliers de policiers mobilisés
Plusieurs milliers de policiers et gendarmes assureront la sécurité du G8 qui doit avoir lieu à Deauville (Calvados) les 26 et 27 mai, a annoncé aujourd'hui le préfet de Basse-Normandie Didier Lallement lors d'une conférence de presse.
«Cela inclut les forces de l'ordre qui seront à la gare Saint-Lazare pour contrôler les trains» à destination de la Normandie, a précisé le préfet qui a refusé de donner un chiffre précis. Environ 3.700 chefs de l'État et délégations diplomatiques et 4.000 journalistes sont attendus à Deauville pour ce sommet qui rassemble les huit pays qui représentent 65% du PIB de la planète, a aussi dit M. Lallement. Dix États seront représentés le premier jour, 17 le deuxième.
«L'État a réservé presque la totalité des hôtels entre Caen et Le Havre», a précisé le préfet. L'État n'a pas encore été contacté par des personnes souhaitant organiser un contre G8, a aussi affirmé M. Lallement, qui ne s'en est pas étonné, soulignant que le sommet avait lieu dans trois mois.
Deux périmètres de sécurité sont prévus. Dans la zone 1 de sept à huit hectares autour du lieu où se déroulera le sommet, seuls délégations, journalistes et habitants badgés seront autorisés à entrer. Mais la circulation et le stationnement de véhicules sur la voie publique y sera interdit. L'accès de la zone 2 (soit un peu plus que le périmètre de la commune de Deauville) sera également réservé à ces personnes mais la circulation et le stationnement y seront autorisés. L'objectif n'est «pas seulement» de bloquer d'éventuels manifestants, a précisé le préfet. Il s'agit de lutter contre le terrorisme, a-t-il rappelé.
Leur presse (Agence Faut Payer), 25 février.
Deauville transformé en forteresse pour le G8 des 26 et 27 mai
Trois mois avant la réunion du G8 des 26 et 27 mai, Deauville (Calvados) se prépare déjà à accueillir sous haute sécurité 17 chefs d'État et 8.000 invités.
Des milliers de personnes assureront la sécurité, qui ira «jusqu'à la surveillance des trains au départ de Saint-Lazare», à Paris, a dit vendredi le préfet du Calvados, Didier Lallement.
Des moyens de surveillance et de défense aérienne seront installés, une zone d'exclusion maritime sera surveillée par des navires militaires et deux zones de sécurité sont prévues dans la ville, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Grande de quelques hectares, la zone «sanctuarisée» comprendra les sites des réunions du G8. La deuxième zone s'étendra à peu près sur l'ensemble de la commune.
Ne pourront y pénétrer que les personnes badgées : congressistes, journalistes, habitants ou travailleurs.
Face à la promesse d'une telle affluence, «les commerçants sont ravis», a dit le maire de Deauville, Philippe Augier.
Et les retombées économiques seront larges. Deauville ne pouvant héberger les 8.000 personnes attendues, des lits ont été cherchés de Caen jusqu'au Havre (Seine-Maritime).
La question d'un éventuel «contre-sommet» reste pour l'instant anecdotique. «On est prêt à discuter avec ceux qui veulent l'organiser mais il est clair qu'on ne le laissera pas s'installer n'importe où», a déclaré Didier Lallement.
Les membres du G8 — France, États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Allemagne, Japon, Italie et Canada — seront accompagnés de représentants de l'Union européenne et la Commission européenne.
Sept chefs d'État africains ont été invités : Afrique du Sud, Algérie, Égypte, Nigeria, Sénégal, et la présidence éthiopienne du comité d'orientation du Nepad (New partnership for african development) et celle de la commission de l'Union africaine, la Guinée équatoriale.
Leur presse (Reuters), 25 février.
Contre-sommet du G8 de Deauville : personne n’a contacté le préfet du Calvados
«Je n’ai été encore contacté par aucune organisation pour un éventuel contre-sommet», explique Didier Lallement en charge de l’organisation du G8 programmé à Deauville les 26 et 27 mai. «Je suis tout à fait prêt à discuter. Une telle manifestation ne s’improvise pas. On ne pourra pas faire du camping sauvage le long des routes avec des milliers de personnes.» Du côté des mouvements prêts à se mobiliser contre le rassemblement des pays les plus riches du monde, une réunion est programmée samedi à Caen. Son objectif : préparer un grand rassemblement international à Caen ou au Havre, le week-end précédent le G8.
Leur presse (Ouest-France), 25 février.
Un contre-sommet du G8 plutôt au Havre qu’à Caen
En réaction au sommet qui réunira les représentants des huit pays les plus riches de la planète à Deauville, les 26 et 27 mai, des «collectifs d’organisations militantes et de citoyens» planchent sur la tenue d’un contre-sommet dans une ville de Normandie. Il pourrait avoir lieu au Havre, et non à Caen comme il avait été envisagé un moment. La décision devrait être entérinée lundi prochain, lors d’une réunion du collectif havrais. Prévue le week-end précédent le sommet du G8, la mobilisation prendrait la forme d’une manifestation internationale, avec l’installation d’un «village alternatif». D’autres actions ponctuelles sont à l’étude dans d’autres villes.
Leur presse (Ouest-France), 28 février.
Tarnac : la défense contre-attaque
Les avocats de la défense dénoncent un montage policier et vont porter plainte.
Les avocats du groupe de Tarnac ont choisi la formule offensive. Ils doivent déposer trois plaintes mercredi pour dénoncer l’enquête de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT). La principale plainte vise le procès-verbal qui établirait la présence de Julien Coupat et Yldune Levy aux abords des lignes TGV une nuit de novembre 2008 où des sabotages ont été constatés. Pour les avocats, il s’agit d’un faux en écriture.
Au cœur de ces plaintes, les nouveaux éléments matériels, des tubes en PVC repêchés dans la Marne, remis la semaine dernière au juge chargé de l’enquête Tarnac. Ces deux tubes longs d'environ deux mètres pourraient avoir servi à placer un crochet sur une caténaire TGV lors du sabotage commis dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 en Seine-et-Marne. Ce que contestent les suspects.
«C’est un procès-verbal qui ne correspond pas à la réalité», s’insurge Me Assous, l'avocat de Julien Coupat. «Ils étaient sur la lune les policiers ! Ils ne les voient pas acheter les tubes en PVC, ils ne les voient pas les utiliser et ils ne les voient pas s’en débarrasser», ajoute-t-il.
Si cette version des faits n’est pas «le fruit de l’imaginaire des policiers», fustige Me Assous sur Europe 1, cela «signifie que ce sont les plus nuls».
Julien Coupat, sa compagne, et huit autres personnes sont mises en examen, notamment pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, près de deux ans et demi après les sabotages qui avaient entraîné d'importants retards de TGV.
Leur presse (Europe1.fr), 23 février.