Aux Minguettes, prison ferme sur la simple parole des flics

Publié le par la Rédaction

 

Une fois de plus c’est la parole de la police, seule, sans complément d’enquête et contre l’avis des témoins et des prévenus qui va envoyer deux personnes, L. et J. en prison pour respectivement cinq et trois mois de prison ferme, plus 900€ de dommages et intérêts pour L.

 

L’action se situe aux Minguettes, lundi 5 juillet. L. est arrêté par trois membres de la BAC alors qu’il prévient ses amis de l’arrivée des decks au pied de l’immeuble. L’arrestation de L. n’a rien à voir côté policier et côté arrêté : d’un côté les insultes des flics et leur violence, mais pour la police un acte qualifié de «rébellion avec violence contre un agent de police». Durant son interpellation quelques habitants du quartier se rapprochent (150 personnes selon la police), insultent les policiers, et leur lancent des projectiles divers (toujours version de la police). Sont appelés en renfort deux équipages de la BAC (entre 6 et 7 BACeux forment un équipage) qui attaquent la foule à la grenade lacrymogène !

 

Pourtant, selon divers témoins, c’est à peine une quinzaine de personnes qui s’est rapprochée lors de l’arrestation, et quelques projectiles seulement ont été lancés sur les policiers.

 

J. s’occupe dans le parc à proximité de sa fille de deux ans, s’approche pour observer puis remonte chez lui. Bien que la présence de sa fille rende peu plausible une participation à une émeute spontanée, la BAC interviendra pour l’arrêter à son domicile dans la foulée, non sans avoir défoncé la porte d’entrée à coup de bélier. Il perd une dent dans la violence de l’arrestation.

 

L’émeute a donc beau être un fantasme de la police, elle envoie en taule deux personnes sur la simple parole des BACeux. Mais peut-être ces derniers cherchent-ils à présenter leur travail comme plus risqué pour pouvoir bénéficier, à l’instar de leurs collègues grenoblois, de quelques vacances aux frais du contribuable… Ou alors est-ce un épisode de plus de harcèlement réussi : à la Villeneuve comme ailleurs, ça sent de plus en plus la poudre entre la population et la BAC.

 

Source : Le Progrès (une nouvelle fois du côté de la police sans se poser de question) et Lyon Cap’ qui a fait un article intéressant par contre.
Rebellyon, 28 juillet 2010.

 

 

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