Appel du Collectif même pas peur !
Saki est toujours en rétention à Tours. Misha s'est ouvert le bras au centre de rétention de Rennes…
Sabotons la machine à expulser !
Dans la nuit de dimanche à lundi, notre compagnon Saki a été arrêté devant chez lui, menotté et mis en garde à vue puis en rétention au commissariat de Tours. Il y est toujours aujourd'hui.
Après son frère Nasko qui avait été raflé devant l'école élémentaire de Paul Bert en janvier dernier, alors qu'il venait chercher son neveu, et malgré que la fRance n'ait pas pu l'expulser vers le Kosovo en raison des exactions que les Roms y subissent, la police continue, persécute cette famille (et d'autres) et essaie par tous les moyens de détruire leur vie.
Nous avons voulu montrer notre solidarité à Saki, en nous rassemblant hier en fin d'après-midi devant le commissariat : la police nationale nous en a empêché, nous interdisant, en tenue anti-émeute, l'accès à la rue dans laquelle se trouve le commissariat.
Nous comptons recommencer, dès aujourd'hui.
Saki sera jugé dans un très bref délai. Peut-être sera-t-il transféré au Centre de Rétention de Rennes. Peut-être y rencontrera-t-il alors notre compagnon Misha.
Il y a deux semaines en effet, c'est Misha qui s'est fait rafler dans le centre-ville de Tours. Il a été mis en garde à vue, puis en rétention au centre de Rennes, séparé de sa femme Mina et de ses deux enfants. Il a commencé une grève de la faim puis de la soif, à l'intérieur du centre de rétention, avec d'autres retenus, solidaires.
Mais voyant que les départs des retenus vers leur pays d'origine continuaient, voyant son tour venir, il s'est tailladé le bras avec une lame de rasoir et a été hospitalisé hier matin.
Le Centre de Rétention Administrative de Rennes a alors été entièrement bouclé : police partout, visites interdites.
Nous ne savons pas ce qui se passe à l'intérieur de toutes ces prisons françaises pour étrangers.
Mais nous sommes sûr-e-s que des personnes que nous avons connues (ou pas) et qui y sont conduites par la force, se révoltent, se mettent en grève de la faim, de la soif, refusent d'être comptées, refusent de regagner leur chambre-cellule, ou essaient de brûler leur matelas.
Nous savons aussi que des personnes y meurent, tentent de se suicider, se font humilier, que d'autres se font carrément passer à tabac par la police à l'intérieur.
Nous sommes solidaires des sans-papiers pour toujours, et ni les tenues anti-émeutes de la police, ni les coups de tonfas, ni la garde à vue, ni les procès bidons qu'on nous fait pour de vrai ou que la police tourangelle menace de nous faire en permanence (entraves quand on bloque une rue pour informer la population, outrages inventés par la police, rébellion quand on nous cogne, effraction lorsque nous ouvrons les portes des logements vides pour éviter que les familles ne soient dehors, diffamation d'une administration etc…) ne nous arrêteront.
Nous sommes solidaires de toutes et tous les sans-papiers, de ceux et celles qui se révoltent, de ceux et celles qui ne le peuvent pas, de ceux et celles qui mettent le feu à leur prison, comme de celles et ceux qui cessent de manger.
Nous sommes solidaires de CELLES QUI RESTENT, de Mina, de Marijeta, de Madame BAASANDORJ.
Nous exigeons la liberté et la régularisation immédiate de Saki, de Misha, et de tou-te-s les autres.
Et nous ferons tout, et toujours, pour saboter cette sale machine à expulser, la machine à broyer nos vies.
Nous appelons au rassemblement MARDI 8 MARS à 17h place Paul Bert et à 18h30 devant le commissariat de Tours.
Nous serons présents et appelons au rassemblement MERCREDI 9 MARS 2011 place de la Préfecture à Tours, 15h, lancé par le Réseau Éducation Sans Frontière.
Soyons-y bruyants, révoltés et vivants !
Collectif tourangeau Même pas Peur/Même pas Mal
Indymedia Nantes, 8 mars 2011.