Appel à la préparation d'une marche de nuit à Paris, novembre 2010

Publié le par la Rédaction

 

 

Première réunion : samedi 11 septembre, 14 heures, Immeuble occupé «5-7-9», 5 rue du capitaine Marchal, 20e arr. métro Porte de Bagnolet ou Pelleport. Écrivez-nous si vous ne pouvez venir mais souhaitez être tenues au courant des suivantes.

 

«Tu suces ?», «Vous êtes seule ?», «T’es bonne tu sais…», «Pour qui tu te prends salope ?», «C’est il ou elle ?», «Tu n’es qu’une sale gouine !», «Laquelle fait l’homme ?», «Tu pourrais être canon si tu mettais une jupe !», «Les gens comme toi ne devraient pas exister !»

 

Pelotées dans le métro, suivies et insultées dans la rue, nous sommes considérées, jugées et jaugées comme un morceau de viande.

 

NON, les violences n’ont pas d’heure et elles sont partout : dans les maisons, dans la rue, au travail… L’espace public (métro-bus, parcs, bars, rues) soi-disant neutre, est recouvert de pubs de magazines d’affiches, banalisant la culture du viol.

 

Les agressions masculines sont cause de mort, d’invalidité, de handicaps pour les femmes du monde entier.

 

La violence des hommes contre les filles, les femmes, les lesbiennes et les femmes trans frappe tous les milieux sociaux, toutes les cultures tous les pays et toutes les religions.

 

Nous dénonçons les violences spécifiques faites aux lesbiennes parce qu’elles s’aiment, affirment leur existence, se réapproprient les espaces, échappent au contrôle des hommes.

 

Nous voulons être libres de circuler de jour comme de nuit.

 

Liberté et autonomie pour toutes !

 

Nous marcherons contre toutes les violences patriarcales dans l’espace public comme dans l’espace privé.

 

Nous marcherons contre tous les interdits qu’on finit par trouver normaux et contre toutes ces normes (contrainte à la maternité, à l’hétérosexualité, obligation à la sexualité et au plaisir après leur interdiction pendant des siècles, normes esthétiques) qui nous étouffent.

 

«La libre disposition de notre corps» s’est transformée en «libre exploitation de notre corps».

 

Nous marcherons pour transformer nos peurs en rage en lutte en force.

 

Nous refusons la récupération de nos luttes par les partis à des fins racistes, sécuritaires, électorales et de contrôle social. Nous sommes contre la stigmatisation et l’exclusion des femmes voilées, les vidéos-surveillances, la rétention de sûreté, les contrôles au faciès, la loi sur le racolage passif qui criminalise les prostituées et les rejette vers la périphérie et les met en danger. Nous refusons un État qui rafle et qui expulse les femmes sans-papières.

 

Nous marcherons contre l’économie capitaliste qui écrase d’abord les femmes (bas salaires, CDD, temps partiels imposés). Nous ne voulons pas d’un monde où l’on doit choisir entre rêver d’être patronne et souffrir d’être exploitée.

 

Nous reprendrons l’espace public sans drapeaux ni partis. Nous sommes libres de dire NON. Autonomie et résistance !

 

Fortes et fières,

Solidaires et en colère !

Nous prenons la rue et la parole pour affirmer :

Filles, femmes, femmes trans, lesbiennes et féministes,

La liberté de décider de nos vies partout et toujours !

Marchons la nuit, pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !

 

Collectif RAGE DE NUIT 
Indymedia Paris, 5 septembre 2010.

 


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