Annulation du concert néonazi en Franche-Comté
Annulation d'un concert organisé par des néonazis
Le maire d'Épenoy empêche un concert organisé dans sa salle des fêtes par néonazis franc-comtois du Radikal Korp.
La salle des fêtes d’Épenoy (25) était réservée, samedi soir, pour fêter un anniversaire. Une centaine de personnes devaient être présente. Jean Bouveresse, le maire du village s'est un peu plus renseigné sur les jeunes gens, extérieurs à son village, qui avaient loué l’espace municipal. Il a finalement découvert que la salle était destinée à accueillir le concert organisé par les néonazis franc-comtois du Radikal Korps et leurs amis lyonnais du Bunker korps. «Étant donné qu'il y avait tromperie sur la destination de la salle j'ai annulé le contrat et fait porter le recommandé par la gendarmerie» a indiqué M. Bouveresse à nos confrères de l’Est républicain. Le collectif de vigilance anti-fasciste de Franche-Comté (CVA FC) avait alerté les médias et les collectivités de la tenue de cette manifestation mais le lieu était tenu secret.
L'affiche du concert annonçait la venue de six groupes, un «Soutien aux prisonniers». Pour le rassemblement de syndicats et d'associations qui forment CVA FC, il s'agirait d'une manifestation de solidarité envers des personnes issues des milieux néo-nazis écrouées pour des violences à Lyon et dans la région. Sur le programme, une croix celtique superposée au drapeau franc-comtois et des grenades croisées, des symboles emblématiques des groupes violents d'extrême-droite. Le CVA a appellé à une mobilisation pour empêcher la tenue de ce concert. Sur Internet le collectif a publié un dossier d'information dont le but est d'interdire l'évènement.
Nouvel épisode dans le climat de crainte d'une résurgence de groupuscules d'extrême-droite en Franche-Comté. Il y a trois semaines à peine la mairie de Montbéliard avait annulé un concert de punk. Jacques Hélias avait déclaré «Montbéliard ne doit pas devenir le repaire de l’extrême-droite». Le maire socialiste avait été quelque peu échaudé par la venue de Serge Ayoub, un skinhead et néonazi assumé qui a animé une réunion du Front comtois, le 22 janvier dans une salle communale.
Un dossier du Monde diplomatique
sur la percée des extrêmes-droites en Europe.
Leur presse (France 3 BFC), 16 mars 2011.
Franche-Comté : le concert néonazi a du plomb dans l'aile
Annoncé de manière confidentielle sur le Web, le lieu demeurant secret, il présente à l’affiche, entre autres, un groupe belge : «Les Vilains»…
«Ça m'aurait enquiquiné que ça se passe chez moi !» soupire Jean Bouveresse, le maire d'Épenoy. Mis en garde par L'Est Républicain, l'élu s'est un peu plus renseigné sur les jeunes gens, extérieurs à son village, qui avaient loué la salle des fêtes, samedi soir, au prétexte d'y fêter un anniversaire en compagnie d'une centaine de personnes.
Et là, jackpot, ceux-ci ont finalement reconnu que la salle était bel et bien destinée à accueillir le concert organisé par les néonazis franc-comtois du Radikal Korps et leurs amis lyonnais du Bunker korps. «Étant donné qu'il y avait tromperie sur la destination de la salle j'ai annulé le contrat et fait porter le recommandé par la gendarmerie» indique M. Bouveresse «je vous remercie de m'avoir mis la puce à l'oreille». Le concert n'aura donc pas lieu… À moins que les identitaires ne dénichent une salle de repli. Ce qui n'est pas évident vu la sournoiserie avec laquelle ils ont réservé la première.
Des remerciements qui reviennent en premier chef au réseau du Comité de vigilance antifasciste franc-comtois qui a débusqué l'affaire et constitué en urgence un dossier édifiant afin d'alerter les autorités et tous ceux et celles qui ne partagent les valeurs de haine colportées par ces individus.
Lire demain l'article complet de Fred Jimenez.
Notre article de ce matin : On le sait, depuis plusieurs mois, la mouvance la plus extrême de l’extrême-droite multiplie les actions d’éclat dans le Doubs. Soutien physique et vociférant aux anti-avortement à Besançon, invité du très sulfureux Serge Ayoub à Montbéliard et, peut-être, bientôt un concert de musique bonehead, la frange la plus radicale du mouvement skinhead.
Montrer… patte blanche
Samedi pour être précis, mais dans un lieu encore inconnu, sauf à montrer patte blanche ou tromper la défiance de Julien B., un garçon bien connu dans le Haut-Doubs avec son frère Marc pour ses amitiés ultranationalistes et quelques affaires retentissantes de violence sur fond de racisme, qui ont conduit le second derrière les barreaux.
C’est le Comité de vigilance antifasciste franc-comtois qui a levé le lièvre et tente d’alerter l’opinion publique avec un dossier particulièrement bien étoffé. «C’est souvent a posteriori que l’on découvre que dans tel ou tel village, la salle des fêtes, soi-disant louée pour un anniversaire, a servi de lieu de rassemblement à des néonazis. Cette fois, il ne sera pas dit qu’on le déplore après» explique Stéphane, porte-parole du réseau antifasciste.
L’invitation au concert est diffusée de façon ultra-confidentielle via Internet, sous la forme d’un flyer, que les antifascistes ont réussi à se procurer, arborant la croix celtique et deux grenades à manche croisées. Seul l’e-mail d’Ultrabetto permet d’avoir accès au lieu du concert. Sous prétexte de «Soutiens aux prisonniers», l’affiche annonce six groupes peu connus pour la délicatesse de leurs idées : «Match retour», «Frakass», «LeMovice», «Wolfsangel», «Morjet» et un groupe international.
«Selon nos informations, il s’agit du groupe belge “Les Vilains”, l’une des formations les plus en vogue actuellement dans les milieux nazis», poursuit Stéphane. Ce qui étonne et inquiète tout à la fois le réseau antifasciste. «Cela veut dire qu’ils estiment disposer d’une base militante suffisamment forte pour organiser un tel événement, mais on pense aussi qu’ils s’appuient sur un groupe lyonnais pour la logistique.» (Lire encadré : «La nébuleuse identitaire».)
Sur ces bases, les militants du Comité de vigilance antifasciste en appellent aux autorités compétentes pour faire interdire ce concert et aux maires pour veiller à ce que leur commune ne se révèle pas le lieu de rendez-vous du concert de samedi.
Leur presse (Fred Jimenez,
L’Est Républicain), 16 mars.