Action de solidarité avec les étudiants russes Jeudi 24 mars à Paris
Nous luttons pour nos droits, eux ils luttent pour le droit de lutter…
Jeudi 24 mars – action de solidarité avec les étudiants russes,
19h place de la Sorbonne
Action soutenue par Amnesty International (section russe)
En Russie il n’y a pas de syndicats étudiants, à part celui contrôlé par Poutine qui ne fait rien pour les droits et intérêts des étudiants. C’est une institution de propagande qui utilise les étudiants comme de la chair à canons ou comme une source d’argent. L’autogestion et même la cogestion sont les rêves des étudiants russes, l’administration universitaire ayant peur de toute forme d’auto-organisation de base.
La bourse d’un étudiant russe s’élève à environ 40 euros par mois. Pour cette somme il peut manger 10 fois ou acheter un titre de transport et manger 4 fois. Au mois de janvier un membre du parti «Edinaya Rossiya» («Russie Unie», le parti de Poutine) a proposé de supprimer cette bourse, le dernier acquis social qu’on avait gagné pendant l’époque soviétique.
Fin février 2011, le procureur de Saint-Pétersbourg a demandé au Recteur de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg (la deuxième Université du pays) de présenter dans les plus brefs délais les listes d’étudiants qui avaient au moins une fois participé aux manifestations de gauche ou d’extrême-gauche, qui se disent anarchistes, antifas ou autonomes ou qui appartiennent à une «sous-culture».
Les méthodes de KGB s’installent dans les universités russes, les professeurs étant forcés à dénoncer leurs étudiants. La surveillance vidéo est de plus en plus fréquente sur les sites universitaires. Les cours sont souvent censurés. L’Église orthodoxe impose son pouvoir unique et incontestable sur les facs, bien que l’Université soit considérée comme laïque.
Pourtant, malgré cette ambiance stalinienne d’aseptisation politique des universités, les premières initiatives d’autogestion étudiante apparaissent en Russie. En 2010 à Saint-Pétersbourg et Moscou un groupe d’étudiants issus de différentes facs a créé le Comité de Solidarité Académique (CSA), une organisation non-syndicale qui vise à lutter pour les droits des étudiants les plus basiques comme le droit au logement, à la nourriture, aux bourses, à une libre expression politique. Le CSA est également une plateforme de coordination des luttes étudiantes avec celles du personnel universitaire, des lycéens, des enseignants, des parents d’élèves.
En 2011 les étudiants en lettres de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg ont fondé le Conseil des Étudiants qui vise à corriger la politique administrative de la fac et à protéger les intérêts des étudiants. Cependant, l’administration de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg fait de son mieux pour empêcher les étudiants de rentrer dans une telle démarche et refuse de reconnaître l’organisation. L’administration, ayant peur des émeutes étudiantes, crée toute sorte d’obstacles pour freiner, voire arrêter, le fonctionnement de ces deux premières initiatives d’autogestion étudiante en Russie.
L’association des étudiants russes et la section russe de l’Amnesty International vous invitent à venir le 24 mars à 19h place de la Sorbonne afin de montrer notre solidarité avec nos collègues de Russie qui luttent pour la simple possibilité de lutter. Ils comptent sur notre soutien. Pour eux la France reste toujours un pays marqué par une forte solidarité estudiantine.
Contre les mesures d’austérité, contre la surveillance et l’aseptisation politique sur les facs, pour des bourses élevées, pour une Université libre et laïque, pour un enseignement de haute qualité, pour l’autogestion étudiante, pour les représentants étudiants dans les conseils d’administration !
Venez nombreux le 24 mars à 19h place de la Sorbonne !!!