Ungdomshuset, répression et solidarité

Publié le par le groupe Lucio

Il y a un peu plus d’une semaine, nous apprenions avec colère l’expulsion d’Ungdomshuset, l’arrestation de ses occupant-e-s, et de centaines de manifestant-e-s.


Nous annonçions notamment qu’un ami, Ali, figurait parmi les occupant-e-s inculpé-e-s, et qu’il resterait derrière les barreaux pendant une durée indéterminée d’au moins 26 jours.


Or, contre toute attente, Ali a été libéré et expulsé du Danemark vers la France par avion, comme tou-te-s les étranger-e-s arrêtées dans la maison lors de son expulsion.



Il semble que la police n’ait pu gérer la congestion dans ses prisons, ayant atteint le record de 695 arrestations, au terme de plusieurs jours d’émeutes, d’actions, de manifestations.


Or, si certain-e-s ont été libéré-e-s, 223 personnes sont passées devant un juge, qui a décidé de mettre en détention provisoire quelques 193 individus (principalement danois, suédois et allemands, mais aussi d’Italie, des USA ou du Canada pour certain-e-s). Parmi les détenu-e-s, 28 sont mineur-e-s.


Il reste donc plus que jamais d’actualité de montrer sa solidarité, et de faire pression sur l’État danois pour exiger la libération immédiate de tou-te-s les interpellé-e-s !


L’expulsion d’Ungdomshuset a d’ores et déjà donné lieu à des actions dans le monde entier. Des rassemblements ont eu lieu à Londres, Toronto, Berlin, Olso, Barcelone, Prague et Istanbul. Des manifestations se sont tenues à Fredericia et Aalborg (Danemark), à Moscou, ainsi qu’à Sao Paulo (Brésil), et des ambassades ou consulats danois ont été occupés à Bergen (Norvège), Venise et Milan, où, en prime, façade et voiture du consul ont été repeintes en rose.


En France, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade du Danemark à Paris, le consulat danois a été occupé avec banderole à Toulouse, et à Nantes, le consulat honoraire du Danemark a vu ses vitres brisées et sa façade recouverte d’un slogan de soutien à Ungdomshuset et aux arrêté-e-s. À Nantes toujours, une manifestation a été convoquée le 10 mars
    Pendant ce temps, les actions continuent au Danemark, après que Fadershuset (la secte propriétaire de l’immeuble) ait achevé la destruction d’Ungdomshuset. Outre les manifestations quotidiennes, actions et rassemblements devant les prisons, des engins de chantier appartenant aux entreprises ayant pris part à la démolition ont été incendiés. Le feu que l’État danois a allumé est, semble-t-il, loin d’être consumé…

Maintenons la pression, et soutenons les prisonnier-e-s ! La Croix Noire Anarchiste transmettra [ABC Kobenhavn - Postboks 604, 2200 KBH-N, DANEMARK
] messages et lettres, et recevra volontiers un soutien financier. Concerts de soutien, présentations/discussions, ateliers d’écriture aux incarcéré-e-s… sont autant d’actions certes peu spectaculaires mais essentielles !

À bientôt, sur les barricades d’ici ou d’ailleurs,

9 mars 2007
Des squatteureuses solidaires
Espace autogéré des Tanneries



Solidarité féministe avec Ungdomshuset
C’est dans les locaux de «Ungdomshuset», appelés à l’époque «maison du peuple» que l’on déclarait en 1910 la création de la journée internationale des femmes. Pour les féministes la destruction de cette maison et de ce qu’elle représente est un signe de plus que les pouvoirs de droite/extrême droite essaient d’effacer jusqu’à l’histoire des résistances en Europe.
    Ce lieu historique où a été proclamé la journée internationale des femmes a été rasé lundi 5 mars 2007 par son nouveau propriétaire : une église chrétienne intégriste qui combat l’avortement. Leur pasteur a déclaré lundi que leur prochain but serait d’entamer un combat contre les lesbiennes et les homos.
    Demain c’est le 8 mars, journée internationale des femmes. Cette journée anniversaire des luttes des femmes à été proclamée pour la première fois par une assemblée de féministes réunies à «Folkets hus» (maison du peuple) à Copenhague en 1910, maison construite par les syndicats pour héberger leurs luttes. Ce lieu devenu «Ungdomshuset» depuis le début des années 80, lieu militant et alternatif a été vendu par la ville à une église chrétienne intégriste qui a décidé d’expulser les militants et de raser le bâtiment. Cela vient d’être fait avec l’accord du gouvernement danois de droite/extrême droite, de la mairie sociale démocrate et avec le soutien de la police danoise et de la justice. Cette décision a provoqué des émeutes jeudi 1er mars et vendredi 2 mars, suivies d’une répression policière sans précédent. Depuis, les manifs et les actions s’enchaînent.
    Ces faits et tous ceux qui ont accompagnés les émeutes, manifs, actions des derniers jours révèlent que l’État danois emploie des méthodes de pays totalitaires pour consolider un système hyper libéral, raciste, où il est interdit de protester, s’organiser et encore moins de se révolter. Depuis 5 ans qu’ils sont au pouvoir, ils n’ont eu de cesse de faire fermer Ungdomshuset et Christiania : symboles de résistance à une société capitaliste et policière.
Solidarité avec les militants, les jeunes
et la population de Copenhague
qui luttent pour ce que représente Ungdomshuset.


Solidarité avec nos camarades
féministes, lesbiennes, anti-impérialistes
qui font partie active de cette lutte.

Nous exigeons que la ville donne des locaux pour la création d’une nouvelle «ungdomshus» ;

Nous exigeons la libération immédiate de toutes & tous les camarades emprisonnés ;


Nous dénonçons la politique raciste et totalitaire du gouvernement de droite du ministre Anders Fogh qui a fait depuis 5 ans une alliance parlementaire avec l’extrême droite pour gouverner.


Paris, le 7 mars 2007
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