Réquisition, expropriation
Seule politique valable en matière de logement
Il y a, aux Mesnil-Pasteur, à la Marjorie, aux Avignonnets et dans toutes les petites villes du Jura, des êtres humains, économiquement pauvres et socialement étrangers, entassés là les uns au-dessus des autres par les possédants, leurs «proprios».
Le droit au logement opposable a agité beaucoup les cavaleries électorales, en ce début d’année, alors même que les prix de l’immobilier ont été multipliés par 2 en 20 ans.
Or les promesses n’engagent jamais que ceux qui y croient. Pauvre Augustin, pauvre misère… de riche. Mais laissons, pour cette fois, les Decathlon qui Schott s’empêtrer dans leurs toiles de tentes au Borloo du canal st-Martin Hirsch… et voyons ce qu’il en est du terrain et du logement dans le Jura.
Faisons les comptes : superficie du département (504.000 ha) divisée par le nombre d’habitants (255.000) ; ça fait à peu près 2 ha par personne !!
Bien sûr les terres ne se valent pas, il y a la montagne, les zones humides, les cultures et les forêts… La répartition dans le Jura est ainsi faite : 44% de terres cultivables (vignes, céréales, prairies, pâtures, fourrages, betteraves, jachère…) et 46% de forêts. Il reste 10% de routes et d’espaces urbains dont on peut retirer les 3/4 au moins, réservés à l’espace public.
Pour une personne, le bilan est donc de 500 m2 d’habitation et carrossables (sans compter les étages !), et un peu moins d’un hectare de terres à cultiver pour autant de champignonières.
Grâce à ces chiffres, on peut envisager des conditions de vie plus que décentes pour chacun. Certes, il faut pondérer avec les terres inhabitables, incultivables, mais aussi avec les familles, les personnes dépendantes etc. Et mieux connaître ce que détiennent les entreprises mangeuses d’espace dont le contrôle échappe à la collectivité, l’État et ses services inutiles (armée, police…), les collectivités territoriales et leurs services utiles (écoles, hopitaux…), l’Église crétine et son patrimoine phénoménal, les syndics de propriétaires, les agences immobilières, les gros propriétaires, les petits, bref, il nous faudrait toute une étude, dans le détail, pour affiner la redistribution égalitaire des territoires et de leurs richesses. Mais elle est réalisable.
Car voilà ce dont devrait bénéficier chaque personne si on appliquait une répartition égalitaire des richesses : deux hectares, pas moins.
Alors la question que les locataires se posent, c’est exproprier, oui bien sûr, mais qui ? Parmi les 60% de propriétaires jurassiens, tous sont-ils expropriables ?
Nous avons vu que nous pouvions définir un gros propriétaire, un de ceux qu’on peut qualifier, à la suite de Proudhon, de voleur, par le fait qu’il possède plus de 2 ha. Ils ne sont pas bien nombreux mais ils possèdent en général bien plus que 2 hectares. À l’opposé, plus de 30% de la population forme la masse des locataires qui ne possèdent rien. 30% de personnes qui, parce qu’elles ne sont pas encore organisées pour s’extraire solidairement de leur condition de prolétaires engraissent ces quelques propriétaires rentiers. 12,3% des quelques 130.000 logements jurassiens sont des résidences secondaires ou des logements occasionnels (pour ceux qui, ne payant pas de loyer, ont les moyens d’aller aux sports d’hiver), 6,5% sont des logements vacants (souvent aux mains de spéculateurs)… soit près d’un logement sur cinq, inhabité dans le Jura. Et pour les terres cultivées, les forêts, c’est pareil… des locataires travaillent, des proprios encaissent. S’il fallait compter sur le sens du partage des millionnaires ou attendre la charité des riches, il n’y aurait plus personne dans le Jura sans son chez soi. Non, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes, notre capacité collective à refuser la propriété privée, à nous organiser et à reprendre ce qu’ils nous ont volé.
Le cadastre sera accessible en ligne fin 2007 sur le site impot.gouv.fr. Ainsi saurons-nous peut-être plus précisément qui possède quoi, qui nous vole notre territoire, et par conséquent, qui exproprier, quels terrains occuper, quels logements réquisitionner.
Il y a, aux Mesnil-Pasteur, à la Marjorie, aux Avignonnets et dans toutes les petites villes du Jura, des êtres humains, économiquement pauvres et socialement étrangers, entassés là les uns au-dessus des autres par les possédants, leurs «proprios».
Le droit au logement opposable a agité beaucoup les cavaleries électorales, en ce début d’année, alors même que les prix de l’immobilier ont été multipliés par 2 en 20 ans.
Or les promesses n’engagent jamais que ceux qui y croient. Pauvre Augustin, pauvre misère… de riche. Mais laissons, pour cette fois, les Decathlon qui Schott s’empêtrer dans leurs toiles de tentes au Borloo du canal st-Martin Hirsch… et voyons ce qu’il en est du terrain et du logement dans le Jura.
Faisons les comptes : superficie du département (504.000 ha) divisée par le nombre d’habitants (255.000) ; ça fait à peu près 2 ha par personne !!
Bien sûr les terres ne se valent pas, il y a la montagne, les zones humides, les cultures et les forêts… La répartition dans le Jura est ainsi faite : 44% de terres cultivables (vignes, céréales, prairies, pâtures, fourrages, betteraves, jachère…) et 46% de forêts. Il reste 10% de routes et d’espaces urbains dont on peut retirer les 3/4 au moins, réservés à l’espace public.
Pour une personne, le bilan est donc de 500 m2 d’habitation et carrossables (sans compter les étages !), et un peu moins d’un hectare de terres à cultiver pour autant de champignonières.
Grâce à ces chiffres, on peut envisager des conditions de vie plus que décentes pour chacun. Certes, il faut pondérer avec les terres inhabitables, incultivables, mais aussi avec les familles, les personnes dépendantes etc. Et mieux connaître ce que détiennent les entreprises mangeuses d’espace dont le contrôle échappe à la collectivité, l’État et ses services inutiles (armée, police…), les collectivités territoriales et leurs services utiles (écoles, hopitaux…), l’Église crétine et son patrimoine phénoménal, les syndics de propriétaires, les agences immobilières, les gros propriétaires, les petits, bref, il nous faudrait toute une étude, dans le détail, pour affiner la redistribution égalitaire des territoires et de leurs richesses. Mais elle est réalisable.
Car voilà ce dont devrait bénéficier chaque personne si on appliquait une répartition égalitaire des richesses : deux hectares, pas moins.
Alors la question que les locataires se posent, c’est exproprier, oui bien sûr, mais qui ? Parmi les 60% de propriétaires jurassiens, tous sont-ils expropriables ?
Nous avons vu que nous pouvions définir un gros propriétaire, un de ceux qu’on peut qualifier, à la suite de Proudhon, de voleur, par le fait qu’il possède plus de 2 ha. Ils ne sont pas bien nombreux mais ils possèdent en général bien plus que 2 hectares. À l’opposé, plus de 30% de la population forme la masse des locataires qui ne possèdent rien. 30% de personnes qui, parce qu’elles ne sont pas encore organisées pour s’extraire solidairement de leur condition de prolétaires engraissent ces quelques propriétaires rentiers. 12,3% des quelques 130.000 logements jurassiens sont des résidences secondaires ou des logements occasionnels (pour ceux qui, ne payant pas de loyer, ont les moyens d’aller aux sports d’hiver), 6,5% sont des logements vacants (souvent aux mains de spéculateurs)… soit près d’un logement sur cinq, inhabité dans le Jura. Et pour les terres cultivées, les forêts, c’est pareil… des locataires travaillent, des proprios encaissent. S’il fallait compter sur le sens du partage des millionnaires ou attendre la charité des riches, il n’y aurait plus personne dans le Jura sans son chez soi. Non, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes, notre capacité collective à refuser la propriété privée, à nous organiser et à reprendre ce qu’ils nous ont volé.
Le cadastre sera accessible en ligne fin 2007 sur le site impot.gouv.fr. Ainsi saurons-nous peut-être plus précisément qui possède quoi, qui nous vole notre territoire, et par conséquent, qui exproprier, quels terrains occuper, quels logements réquisitionner.
Le Jura Libertaire no 8, mars 2007.