Rafle au port de Calais mercredi matin
Ce mercredi matin (7 octobre) à 8h15 sur le quai Paul-Devot à Calais, plus de 15 camionnettes de CRS ont encerclé les squats de plusieurs communautés qui trouvaient refuge là. Environ 50 policiers ont ensuite arrêté des migrants (plus de 30 personnes) qui ne pouvaient s’enfuir alors que la police bloquait l’entrée avec ses camionnettes et qu’une nouvelle barrière avait été installée à l’arrière la nuit précédente. Une militante No Border était là et a tenté de filmer les arrestations, mais elle été évacuée dès le début de l’opération. La Chambre de Commerce a alors fait déposer deux grandes bennes bleues pour mettre les affaires des migrantEs. Puis, à l’aide de tracteurs, la destruction des sacs de couchage, matelas, vêtements et abris des migrantEs a commencé.
Ce lieu sert de refuge pour ces communautés depuis des années, et des militantEs leur rendaient visite la nuit pour surveiller les activités policières, suite à des témoignages de coups ou d’usage de gaz CS sur les personnes réfugiées là. Bien qu’ils soient sur une propriété privée — ouverte aux quatre vents, ce qui ne semblait déranger personne — il est difficile de justifier la destruction de leurs affaires. Pour le moment, nous ne savons pas où se trouvent les migrantEs arrêtéEs ; nous espérons qu’ils et elles seront relâchéEs rapidement. Quoi qu’il en soit, ils et elles finiront par être relâchéEs, alors leur bataille pour trouver un endroit où dormir reprendra à nouveau dans le froid, la pluie et le vent.
Après avoir refusé de donner à ces personnesla liberté de circulation dont bénéficient presque touTEs les citoyenNEs européenNEs, après les avoir placéEs dans ce dénuement artificiel et inutile, l’État trouve justifié d’aggraver la pauvreté avec cette nouvelle destruction, dans l’espoir ridicule que cela les pousserait à abandonner ce à quoi ils et elles ont droit.
L’État a détruit beaucoup, mais les migrantEs sont toujours là. Nous aussi !
Solidarité avec les sans papiers !
7 octobre 2009.
Appel à soutien à Calais
Même si on ne peut que se réjouir du répit provisoire et du fait que le charter pour l’Afghanistan ne parte pas comme initialement prévu, on nous rapporte sans cesse de nouvelles expulsions de squats dans Calais. Ce matin (7 octobre), c’était le tour des Palestiniens et des Égyptiens qui s’étaient installés près du port.
Il n’y a pas assez de militants à Calais pour organiser une résistance efficace à ces expulsions. Il faut réagir face à ces bruits de bottes. Si qui que ce soit peut venir à Calais maintenant, c’est le moment, et votre présence sera très utile. L’hébergement est prévu.
Si vous ne pouvez pas venir mais que vous connaissez des gens qui pourraient, encouragez-les à le faire. Aucune expérience n’est nécessaure, juste une volonté d’apprendre et de ne pas laisser ce scandale continuer.
Calais Migrant Solidarity, 8 octobre.
Nouveau démantèlement d’un campement de migrants à Calais, 27 arrestations
La police a démantelé un nouveau campement sauvage mercredi matin à Calais et interpellé 27 migrants, deux semaines après le démantèlement de la «jungle», a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais.
L’opération a eu lieu vers 8h30 sur le port, près des lieux d’embarcation des ferries vers l’Angleterre.
Les migrants interpellés sont de nationalité érythréenne, soudanaise, irakienne, afghane, palestinienne et ghanéenne.
Parmi eux, quatre Afghans ont présenté des papiers de demandes d’asile et ont été libérés. Les autres ont été placés en garde à vue, indique-t-on à la préfecture. Le campement a été entièrement rasé, a-t-on ajouté de même source.
«Cette opération met fin à une occupation illégale, qui s’est progressivement étoffée dans des conditions particulièrement préoccupantes d’insalubrité et qui représentait une véritable gêne pour l’activité portuaire et notamment pour les liaisons maritimes transmanche», a fait valoir la préfecture dans un communiqué.
Outre la destruction de la «jungle», principal campement des migrants qui errent dans le Calaisis en attente d’un passage vers l’Angleterre, des destructions de squats ont lieu régulièrement depuis le printemps, au rythme moyen d’un par semaine, selon la préfecture.
Ces opérations visent officiellement à porter un coup aux filières d’immigration clandestine et à faire baisser la pression migratoire sur Calais. Elles sont fortement critiquées par des associations humanitaires qui les jugent à la fois inefficaces et contraires aux droits des personnes.
Leur presse (AFP), 7 octobre.