Procès de manifestants anti-Blocher à Lausanne
Quatre émeutiers anti-Blocher en correctionnelle pour l’exemple
La manif contre la venue de l’ex-conseiller fédéral Blocher au Comptoir Suisse il y a deux ans, en pleine campagne d’affichage des «moutons noirs», avait gravement dégénéré.
Des quelque 200 casseurs présents, la police en avait identifié une douzaine. La plupart ont été jugés dans la discrétion du cabinet du juge d’instruction. Ou devant un Tribunal de police à juge unique. Ces instances sont en effet compétentes tant que la peine passible n’excède pas six mois. Il en restait quatre à juger. Ils ont comparu hier en correctionnelle face à trois juges. Sous de lourdes charges. La cause est parue suffisamment importante pour que le ministère public soit partie au procès, avec la médiatisation que cela implique.
Émeute, incendie intentionnel, violence ou menace contre les autorités, dommage à la propriété : le juge d’instruction n’y est pas allé de main morte. «Il s’est laissé dicter tout cela par l’opinion publique face aux casseurs, il a voulu une punition pour l’exemple !» Défenseur de l’un des quatre manifestants jugés hier, Me Giovanni Intignano lui non plus n’y est pas allé de main morte. Pas moins que les accusés d’ailleurs, ce chaud mardi soir 18 septembre 2007.
La Société Générale d’Affichage et Claude-Alain Voiblet, secrétaire général de l’UDC-Vaud ont retiré leur plainte. Ce qui ne change rien. Les infractions les plus graves sont poursuivies d’office.
Les quatre jeunes gens ne se connaissent pas. Ils admettent les faits, mais ils invoquent l’ambiance et l’effet de meute. Quand même, l’un d’eux a été pris avec quatre fusées de détresse achetées à Ouchy et ses explications ne convainquent qu’à moitié.
Le président Winzap se risque à une leçon de civisme : «Par vos actes, vous mettez en péril la démocratie. Parce que Blocher n’a pas pris le pouvoir, il a été élu. On a voté pour lui, puis on a voté contre lui. Préféreriez-vous vivre dans un pays doté d’un régime autoritaire ?»
Les quatre baissent la tête. Ils ne voyaient pas les choses de cette manière. «J’étais alcoolisé et bête», lâche l’un d’eux, accusé notamment d’avoir mis le feu à une barricade. Un autre s’emmêle. D’un côté, il nie farouchement avoir incité les manifestants à attaquer un policier en civil («je l’ai juste désigné du doigt»). De l’autre, il dit que sous l’alcool et les antidépresseurs, il ne savait plus trop ce qu’il faisait.
Contexte politique
Par la voix d’Anne-Catherine Page, le ministère public abandonne l’accusation d’incendie intentionnel. Il considère que les dégâts étaient finalement assez limités. La substitute du procureur requiert tout de même 180 jours-amendes avec sursis contre chacun des quatre accusés. «L’un d’eux en a fait plus que les autres, mais je suis convaincue que c’est juste parce qu’il a été mieux vu, car observé par deux policiers en civil.» Dans sa plaidoirie, Me Gloria Capt invite la Cour à considérer cette affaire dans son contexte politique, «celui d’une opinion publique choquée par les affiches de l’UDC». Verdict jeudi.
Manif anti-Blocher : jours-amendes requis contre quatre manifestants
Le Ministère public vaudois a requis 180 jours-amendes avec sursis contre chacun des quatre jeunes accusés d’avoir manifesté avec violence contre Christoph Blocher en 2007 à Lausanne. Un des avocats a dénoncé un procès sous la pression de l’opinion publique.
Pour l’accusation, les quatre accusés sont bien coupables à divers titres (émeute, dommages à la propriété, menaces notamment). Ils ont participé activement aux débordements qui suivi le défilé pacifique de protestation contre la venue du conseiller fédéral au Comptoir Suisse.
Il faut protéger les «valeurs essentielles» comme la liberté d’expression, a déclaré le substitut du procureur. Ces droits-là ne doivent pas servir de prétexte pour venir «casser de la police», a-t-elle poursuivi, avant de détailler chacun des cas.
Les infractions dénoncées sont réalisées la plupart du temps, sauf l’incendie intentionnel. À cause «d’une culpabilité évidente», la substitut a demandé pour chacun 180 jours-amendes avec sursis pendant deux ans et cinq ans dans un cas, le niveau du jour-amende variant de 30 à 60 francs.
Les avocats ont répliqué en rappelant le contexte de la manifestation de 2000 personnes. «Christoph Blocher avait généré une haine jamais vue avant», à cause notamment des affiches de l’UDC montrant qu’il fallait chasser les «moutons noirs», a affirmé Me Gloria Capt.
Les partis de gauche avaient appelé à manifester, la municipalité de Lausanne avait boycotté le conseiller fédéral. Il s’agit «de jeunes révoltés» contre une idéologie, a ajouté l’avocate en fustigeant l’idée d’un procès «pour l’exemple».
Procès public hier à Lausanne de quatre des casseurs identifiés lors de la manif contre l’ex-conseiller fédéral au Comptoir Suisse en 2007. D’autres ont été jugés plus discrètement. Un avocat dénonce un acte politique destiné à satisfaire l’opinion.
La manif contre la venue de l’ex-conseiller fédéral Blocher au Comptoir Suisse il y a deux ans, en pleine campagne d’affichage des «moutons noirs», avait gravement dégénéré.
Des quelque 200 casseurs présents, la police en avait identifié une douzaine. La plupart ont été jugés dans la discrétion du cabinet du juge d’instruction. Ou devant un Tribunal de police à juge unique. Ces instances sont en effet compétentes tant que la peine passible n’excède pas six mois. Il en restait quatre à juger. Ils ont comparu hier en correctionnelle face à trois juges. Sous de lourdes charges. La cause est parue suffisamment importante pour que le ministère public soit partie au procès, avec la médiatisation que cela implique.
Émeute, incendie intentionnel, violence ou menace contre les autorités, dommage à la propriété : le juge d’instruction n’y est pas allé de main morte. «Il s’est laissé dicter tout cela par l’opinion publique face aux casseurs, il a voulu une punition pour l’exemple !» Défenseur de l’un des quatre manifestants jugés hier, Me Giovanni Intignano lui non plus n’y est pas allé de main morte. Pas moins que les accusés d’ailleurs, ce chaud mardi soir 18 septembre 2007.
La Société Générale d’Affichage et Claude-Alain Voiblet, secrétaire général de l’UDC-Vaud ont retiré leur plainte. Ce qui ne change rien. Les infractions les plus graves sont poursuivies d’office.
Les quatre jeunes gens ne se connaissent pas. Ils admettent les faits, mais ils invoquent l’ambiance et l’effet de meute. Quand même, l’un d’eux a été pris avec quatre fusées de détresse achetées à Ouchy et ses explications ne convainquent qu’à moitié.
Le président Winzap se risque à une leçon de civisme : «Par vos actes, vous mettez en péril la démocratie. Parce que Blocher n’a pas pris le pouvoir, il a été élu. On a voté pour lui, puis on a voté contre lui. Préféreriez-vous vivre dans un pays doté d’un régime autoritaire ?»
Les quatre baissent la tête. Ils ne voyaient pas les choses de cette manière. «J’étais alcoolisé et bête», lâche l’un d’eux, accusé notamment d’avoir mis le feu à une barricade. Un autre s’emmêle. D’un côté, il nie farouchement avoir incité les manifestants à attaquer un policier en civil («je l’ai juste désigné du doigt»). De l’autre, il dit que sous l’alcool et les antidépresseurs, il ne savait plus trop ce qu’il faisait.
Contexte politique
Par la voix d’Anne-Catherine Page, le ministère public abandonne l’accusation d’incendie intentionnel. Il considère que les dégâts étaient finalement assez limités. La substitute du procureur requiert tout de même 180 jours-amendes avec sursis contre chacun des quatre accusés. «L’un d’eux en a fait plus que les autres, mais je suis convaincue que c’est juste parce qu’il a été mieux vu, car observé par deux policiers en civil.» Dans sa plaidoirie, Me Gloria Capt invite la Cour à considérer cette affaire dans son contexte politique, «celui d’une opinion publique choquée par les affiches de l’UDC». Verdict jeudi.
Leur presse (24heures), 29 septembre 2009.
Manif anti-Blocher : jours-amendes requis contre quatre manifestants
Le Ministère public vaudois a requis 180 jours-amendes avec sursis contre chacun des quatre jeunes accusés d’avoir manifesté avec violence contre Christoph Blocher en 2007 à Lausanne. Un des avocats a dénoncé un procès sous la pression de l’opinion publique.
Le Ministère public vaudois a requis 180 jours-amendes avec sursis contre chacun des quatre jeunes accusés d’avoir manifesté avec violence contre Christoph Blocher en 2007 à Lausanne. Un des avocats a dénoncé un procès sous la pression de l’opinion publique.
Pour l’accusation, les quatre accusés sont bien coupables à divers titres (émeute, dommages à la propriété, menaces notamment). Ils ont participé activement aux débordements qui suivi le défilé pacifique de protestation contre la venue du conseiller fédéral au Comptoir Suisse.
Il faut protéger les «valeurs essentielles» comme la liberté d’expression, a déclaré le substitut du procureur. Ces droits-là ne doivent pas servir de prétexte pour venir «casser de la police», a-t-elle poursuivi, avant de détailler chacun des cas.
Les infractions dénoncées sont réalisées la plupart du temps, sauf l’incendie intentionnel. À cause «d’une culpabilité évidente», la substitut a demandé pour chacun 180 jours-amendes avec sursis pendant deux ans et cinq ans dans un cas, le niveau du jour-amende variant de 30 à 60 francs.
Les avocats ont répliqué en rappelant le contexte de la manifestation de 2000 personnes. «Christoph Blocher avait généré une haine jamais vue avant», à cause notamment des affiches de l’UDC montrant qu’il fallait chasser les «moutons noirs», a affirmé Me Gloria Capt.
Les partis de gauche avaient appelé à manifester, la municipalité de Lausanne avait boycotté le conseiller fédéral. Il s’agit «de jeunes révoltés» contre une idéologie, a ajouté l’avocate en fustigeant l’idée d’un procès «pour l’exemple».
Leur presse (ats), 28 septembre.