Leur justice travaille à Sète
«Contre Sarkozy», des cocktails Molotov
Voilà pour le volet géographique. Pour ce qui est de son pendant historique, l’action est à replacer entre les mois de mars et juin 2007. Lors de cet entre-deux tours de l’élection présidentielle au cours duquel certains anars, libertaires et autres jeunes pas toujours très bien identifiés firent parler d’eux. Ce fut notamment le cas à Montpellier. Et sur l’île Singulière donc, de la part d’un groupe de jeunes dudit quartier.
Qui finirent en garde à vue après avoir été repérés, par la police, adossés contre le mur d’une crèche avec, entre autres, à leurs pieds, des cocktails Molotov, des pavés, un marteau.
La procédure judiciaire suivit son cours jusqu’à mercredi avec la comparution du seul majeur de la bande. Un garçon de 20 ans aujourd’hui, qui explique à la barre : «C’était l’époque Sarkozy…» Faisant dire au président : «Vous étiez remonté contre l’élection du président de la République ? Maintenant, vous allez pouvoir voter. Mais cela se passait mal aussi avec la police.» «“Ils” nous narguaient. Parfois, “ils” frappaient pour rien.» Reste que dans ce dossier, les suspects furent confondus pour avoir incendié plusieurs véhicules et conteneurs à ordures appartenant à Thau Agglomération.
Le représentant du parquet relevant : «Il prétend que les armes, c’était pour régler des comptes avec une bande adverse de Balaruc. Ce n’est pas vraiment mieux. Heureusement que la police est passée par là. Sarkozy n’y était pour rien !» D'où ces quinze mois de prison, dont dix assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve, requis sur l’audience.
«Quand on prend un incendiaire, on veut lui faire expier sa faute pour tous les autres. On voudrait lui imputer la totalité du chaos de ce quartier, à cette époque-là. Mais personne ne l’a vu mettre le feu. Tous ceux qui ont dit cela sont des témoins indirects qui se sont ensuite rétractés. Il y a les trois poubelles qu’il avoue et ça s’arrête là !», estime Me Veyrier, le conseil du jeune homme.
Au final, le Sétois a écopé d’un an de prison, dont huit mois assortis d’un sursis simple. Ayant déjà fait près de quatre mois de détention provisoire, le jeune homme n’aura pas à retourner en geôle.
En prenant ce raccourci-là, l’on pourrait oser dire du cocktail Molotov qu’il est, finalement, le missile balistique du «pauvre». Bref, un engin dangereux tout de même, mais dont la course n’atteint pas toujours sa cible. Il n’empêche, cette arme a tout de même servi les Soviétiques lorsque, dans les années 40, leur prit l’envie soudaine d’envahir leurs voisins finlandais.
Mais dans l’affaire ayant occupé, mercredi, les magistrats de la correctionnelle, l’on était (bien) loin de cette guerre d’hiver : les événements intéressant le tribunal ayant eu pour cadre le quartier de Château-Vert, à Sète.
Voilà pour le volet géographique. Pour ce qui est de son pendant historique, l’action est à replacer entre les mois de mars et juin 2007. Lors de cet entre-deux tours de l’élection présidentielle au cours duquel certains anars, libertaires et autres jeunes pas toujours très bien identifiés firent parler d’eux. Ce fut notamment le cas à Montpellier. Et sur l’île Singulière donc, de la part d’un groupe de jeunes dudit quartier.
Qui finirent en garde à vue après avoir été repérés, par la police, adossés contre le mur d’une crèche avec, entre autres, à leurs pieds, des cocktails Molotov, des pavés, un marteau.
La procédure judiciaire suivit son cours jusqu’à mercredi avec la comparution du seul majeur de la bande. Un garçon de 20 ans aujourd’hui, qui explique à la barre : «C’était l’époque Sarkozy…» Faisant dire au président : «Vous étiez remonté contre l’élection du président de la République ? Maintenant, vous allez pouvoir voter. Mais cela se passait mal aussi avec la police.» «“Ils” nous narguaient. Parfois, “ils” frappaient pour rien.» Reste que dans ce dossier, les suspects furent confondus pour avoir incendié plusieurs véhicules et conteneurs à ordures appartenant à Thau Agglomération.
Le représentant du parquet relevant : «Il prétend que les armes, c’était pour régler des comptes avec une bande adverse de Balaruc. Ce n’est pas vraiment mieux. Heureusement que la police est passée par là. Sarkozy n’y était pour rien !» D'où ces quinze mois de prison, dont dix assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve, requis sur l’audience.
«Quand on prend un incendiaire, on veut lui faire expier sa faute pour tous les autres. On voudrait lui imputer la totalité du chaos de ce quartier, à cette époque-là. Mais personne ne l’a vu mettre le feu. Tous ceux qui ont dit cela sont des témoins indirects qui se sont ensuite rétractés. Il y a les trois poubelles qu’il avoue et ça s’arrête là !», estime Me Veyrier, le conseil du jeune homme.
Au final, le Sétois a écopé d’un an de prison, dont huit mois assortis d’un sursis simple. Ayant déjà fait près de quatre mois de détention provisoire, le jeune homme n’aura pas à retourner en geôle.
Leur presse (Jean-François Codomié, Midi Libre), 15 septembre 2009.