Leur justice travaille à Sète

Publié le par la Rédaction

«Contre Sarkozy», des cocktails Molotov

En prenant ce raccourci-là, l’on pourrait oser dire du cocktail Molotov quil est, finalement, le missile balistique du «pauvre». Bref, un engin dangereux tout de même, mais dont la course natteint pas toujours sa cible. Il nempêche, cette arme a tout de même servi les Soviétiques lorsque, dans les années 40, leur prit lenvie soudaine denvahir leurs voisins finlandais.
Mais dans laffaire ayant occupé, mercredi, les magistrats de la correctionnelle, lon était (bien) loin de cette guerre dhiver : les événements intéressant le tribunal ayant eu pour cadre le quartier de Château-Vert, à Sète.

Voilà pour le volet géographique. Pour ce qui est de son pendant historique, l
action est à replacer entre les mois de mars et juin 2007. Lors de cet entre-deux tours de lélection présidentielle au cours duquel certains anars, libertaires et autres jeunes pas toujours très bien identifiés firent parler deux. Ce fut notamment le cas à Montpellier. Et sur lîle Singulière donc, de la part dun groupe de jeunes dudit quartier.

Qui finirent en garde à vue après avoir été repérés, par la police, adossés contre le mur d
une crèche avec, entre autres, à leurs pieds, des cocktails Molotov, des pavés, un marteau.

La procédure judiciaire suivit son cours jusquà mercredi avec la comparution du seul majeur de la bande. Un garçon de 20 ans aujourdhui, qui explique à la barre : «Cétait lépoque Sarkozy…» Faisant dire au président : «Vous étiez remonté contre lélection du président de la République ? Maintenant, vous allez pouvoir voter. Mais cela se passait mal aussi avec la police.» «“Ils” nous narguaient. Parfois, “ils” frappaient pour rien.» Reste que dans ce dossier, les suspects furent confondus pour avoir incendié plusieurs véhicules et conteneurs à ordures appartenant à Thau Agglomération.

Le représentant du parquet relevant : «Il prétend que les armes, c
était pour régler des comptes avec une bande adverse de Balaruc. Ce nest pas vraiment mieux. Heureusement que la police est passée par là. Sarkozy ny était pour rien !» D'où ces quinze mois de prison, dont dix assortis dun sursis et dune mise à lépreuve, requis sur laudience.

«Quand on prend un incendiaire, on veut lui faire expier sa faute pour tous les autres. On voudrait lui imputer la totalité du chaos de ce quartier, à cette époque-là. Mais personne ne l
a vu mettre le feu. Tous ceux qui ont dit cela sont des témoins indirects qui se sont ensuite rétractés. Il y a les trois poubelles quil avoue et ça sarrête là !», estime Me Veyrier, le conseil du jeune homme.

Au final, le Sétois a écopé d
un an de prison, dont huit mois assortis dun sursis simple. Ayant déjà fait près de quatre mois de détention provisoire, le jeune homme naura pas à retourner en geôle.

Leur presse (Jean-François Codomié, Midi Libre), 15 septembre 2009.
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