La police de Lille et environs utilise l'extrême droite
«Ce qui m’a été confirmé, c’est qu’un des membres de la Maison flamande a pas mal de relations, dont certaines seraient “bien placées”.» — Benoît Lecomte, secrétaire zonal du syndicat de police Alliance, édition du 17 juillet 2009, Voix du Nord.
Suite au communiqué fait le 10 juillet 2009, la Maison flamande a réagit de manière très incohérente. Tout d’abord, elle indique dans la Voix du Nord de l’édition du 18 juillet 2009 que : «La Maison flamande réfute ces faits “fictifs” et a déposé plainte contre ces “allégations”.» Mais environ un mois après, toujours dans la Voix du Nord, ses propos ne sont plus les mêmes et la Vlaams huis reconnaît maintenant la diffusion de la vidéo : «La Maison flamande, qui a porté plainte pour diffamation contre les sites autonomes, reconnaît la diffusion de la vidéo.» Pour ce qui est de l’obtention des informations des interpellé-e-s du 23 mai, elle se défend en disant qu’«elle a reçu une liste manuscrite dans sa boîte aux lettres» (Voix du Nord, édition du 21 août 2009).
Après une amnésie passagère, le druide Claude Hermant et ses celtes, reconnaissent maintenant la diffusion de la vidéo, mais pour ce qui est de l’obtention, c’est encore un grand mystère à ses yeux ou même une manipulation «gauchiste». Comment une telle amnésie collective s’est-elle déclenchée dans un groupe aussi nombreux d’environ 300 adhérent-e-s ?
Trêve de plaisanterie ! Dans la liste des noms diffusés, nous nous sommes aperçu-e-s que deux noms ne correspondent pas aux interpellé-e-s du 23 mai. Mais par contre, ceux-ci correspondent à des interpellé-e-s de la manifestation unitaire du 29 janvier et antécédent. Donc, la Maison flamande dispose des noms des interpellé-e-s du 23 mai mais aussi d’informations concernant la manifestation du 29 janvier. Nous nous demandons donc depuis combien de temps la Maison flamande récupère-t-elle de telles informations ? Les gardés à vue des autres manifestations unitaires ont-ils leur identité aux mains des fascistes ? Les contrôles d’identité que subissent les militant-e-s servent-ils ensuite à l’extrême droite ?
Benoît Lecomte avait donc bien raison, et nous soutenons vivement sa thèse indiquant qu’un individu de la Maison flamande, le druide, a des relations bien placées. Nous irons même plus loin, nous dirons qu’il s’agit de relations avec la police.
Nous nous sommes procurés une liste de noms de policiers haut gradés adhérents ou non à la Maison flamande ayant de très bonnes relations avec celle-ci. De plus, nous avons trouvé une photo des policiers de la Compagnie Départementale d’Intervention qui contrôlaient devant le commissariat central les personnes venant soutenir les gardés à vue lors du 23 mai. Bien entendu, toutes ces informations ont été envoyées à la justice, celle qui aime tant nous réprimer.
Pour la Vlaams huis :
«Vous pensiez l’ennemi en face, il est dans votre lit.»
Cette histoire n’est qu’un exemple de l’utilisation des fascistes, qu’une forme de répression étatique. La police utilise l’extrême droite comme outil de répression pour aller taper légalement sur des militant-e-s et leur faire peur. Très bien, cela ne fait que renforcer l’idée que nous avons de l’État, de la police et de la justice. Ce serait une erreur de se focaliser uniquement sur l’extrême droite, il y a bien entendu plein d’autres formes de répression qui sont couramment utilisées comme le fichage des personnes, le contrôle d’identité, la régression des libertés individuelles et collectives, le système judiciaire, les frontières, le capitalisme, etc.
Ce comité se dit et se battra contre toutes répressions, que peuvent subir chaque jour les militant-e-s, les sans-papiers, les sans-abris, les citoyen-ne-s, les non citoyen-ne-s, les marginaux, les prolétaires, etc.
«La ruse du renard est plus meurtrière
que la violence du loup.»
Comité du 23 mai, le 12 septembre 2009.