Relaxe pour Nadia et Sophie !
Nadia et Sophie, deux militantes du réseau Éducation sans frontière (75), passent en procès vendredi 18 septembre à 13h30 à la 11e chambre du TGI de Créteil suite à la plainte d’un avocat dont la pratique avait été dénoncée par les membres du réseau.
Le RESF avait en effet mis au point une liste non exhaustive et sans cesse réactualisée d’avocats dont il a pu être constaté le sérieux dans la défense des personnes sans papier. Cette liste avait pour but de permettre aux multiples comités resf locaux de trouver rapidement les coordonnées d’avocats ayant fait preuve de leur honnêteté et de leur efficacité dans la défense des sans-papiers. Parallèlement, ont également été recensés, toujours par l’ensemble des acteurs du RESF, des avocats dont les pratiques professionnelles mettaient en danger l’avenir immédiat des personnes qu’ils devaient défendre. C’est l’un d’eux qui a porté plainte pour propos insultants, plainte à laquelle s’est joint le bâtonnier du barreau de Créteil, décidé apparemment à faire un procès pour l’exemple. Il est reproché à Sophie d’être l’auteure de ces propos (qu’elle n’a fait que transférer) et à Nadia de les avoir diffusés dans le cadre d’une liste locale.
Pour la CNT-FTE, il semble surtout que le fond de l’affaire soit que des personnes se transmettent des informations sur des pratiques qui vont du manque de sérieux à l’escroquerie (des avocats oubliant de faire les recours nécessaires à temps, ne se présentant pas aux audiences et/ou pratiquant des tarifs ahurissants au regard des tâches à effectuer…). Ces pratiques profitent de la méconnaissance qu’ont la plupart des sans-papiers du système judiciaire français, de l’urgence des démarches à effectuer et de la gravité des enjeux : une expulsion du territoire français avec la perte de tout ce qui a été construit ici et, pour certains, la mort à la descente de l’avion. Relever et dénoncer ces pratiques, c’est aussi empêcher certains professionnels cyniques de faire d’immondes profits sur le dos des sans-papiers.
Ce procès vise à intimider l’ensemble du RESF en attaquant deux personnes pour leur utilisation d’un outil militant dont la création, l’actualisation, la diffusion et l’utilisation ont toujours été collectives. Il réactive encore le vieil adage «diviser pour mieux régner». Mais nous leur opposons ce qui fait notre force : les actions collectives et la solidarité.
La CNT-FTE soutient sans réserve les actions de Nadia de Sophie au sein du réseau Éducation sans frontière dans lequel nombre de ses militant-e-s s’impliquent activement depuis sa création. Nous continuerons, comme nous l’avons toujours fait, à soutenir les sans-papiers et leurs familles dans nos écoles et au-delà, et, par conséquent, à utiliser des listes qui nous permettront de faire appel, le cas échéant à des avocats qui fassent honneur à leur profession.
La CNT-FTE demande la relaxe de Sophie et Nadia.