Aux camps, on se retrouve toujours en banlieue nord, même si on arrive tôt. Ça colle à la peau. Dans notre banlieue, au camp antiotan à Strasbourg, on vivait en bonne entente avec nos camarades voisinEs et leurs chiennEs. C’est tout naturellement qu’on est partiEs faire un tour, dans les rues de Strasbourg loin du centre-ville, le 3 avril : histoire de montrer qu’on existe hors de nos fonctions d’otages, d’Otan que des camarades avaient été enferméEs la veille, et que nous tenions à démontrer notre désaccord.
On s’est bien lâchéEs, les chienNEs et nous, tout au long d’un parcours minime (sans être minable).
À un carrefour on s’est faitEs charger et gazer avant une course poursuite dans les rues et dans les bois. Un jeune chien s’est pris les gaz en pleine gueule ; un autre est parti en garde à vue, accompagnant notre pote de banlieue.
Sorti de gav, ce dernier a cherché son chien : spa, fourrières… On craignait qu’il n’ait été emmené à cette spa sous un pont, copieusement arrosée par des policiers aux abois.
On l’a retrouvé, le chien : on a fait comme pour nos camarades : trouvé où il était gardé enfermé, et on est alléEs le chercher.
Et on est rentréEs crier Oï sous la lune.