La police éborgne à Montreuil
Communiqué de l’Assemblée de la Clinique en exil :
À propos de notre expulsion et de la soirée du 8 juillet
À 19 heures, nous nous sommes rassemblés à l’entrée de la rue piétonne autour d’une cantine de rue pour informer de l’expulsion du matin, et affirmer que nous continuerons à occuper la rue quoi qu’il arrive. Nous avons distribué des tracts et pris la parole. Plusieurs bagnoles de flics nous surveillaient depuis la place. À la fin de la cantine, des feux d’artifice partis de devant la Clinique ont embrasé le ciel. Nous sommes allés devant l’entrée de la Clinique gueuler notre colère, notre rage de voir ce lieu que nous avons fait vivre repris par des flics et des vigiles, avec la destruction comme seul horizon.
Alors qu’on était juste devant, les flics se sont équipés et ont chargé violemment. Les gens ont commencé à courir pour se protéger. C’est à ce moment-là qu’ils ont tiré dans le tas au flashball à hauteur de tête : cinq personnes ont été touchées : épaule, clavicule et tête. L’une des personnes a perdu un œil. Les flics ont continué à poursuivre les gens jusqu’à la rue piétonne. Plusieurs personnes ont été arrêtées durant la soirée. Trois personnes sont en garde à vue depuis 48 heures, avec des risques de poursuites pour couvrir le fait qu’il y ait des blessés.
Les tirs de flashball avaient pour objectif de blesser, au risque de mutiler ou de tuer. Tirer plusieurs coups à bout portant au niveau de la tête n’est pas une erreur. Au moindre trouble, les consignes sont claires : mater. On ne peut pas se dire que la violence de la police lors de cette soirée est une «bavure», elle s’inscrit dans une tension permanente : contrôles d’identité, menaces depuis qu’il y a eu les avis d’expulsion. La police fait son travail : défendre une propriété privée en centre-ville, éviter qu’il y ait du bruit ou de la résistance lors d’une expulsion, faire que rien ne se passe.
Un témoignage sur Montreuil
Parmi eux, un participant à la Coordination des intermittents et précaires a été atteint à un œil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé : il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet œil.
Nouvelles prises auprès de la famille sur place il y a une demi-heure, son œil est en effet perdu, explosé dans la cavité oculaire ; malgré une intervention qui a duré deux heures son œil n’a donc pas pu être sauvé. Mais de plus les os également atteints, il faudra une seconde opération pour rétablir l’environnement osseux.
Ce qui est à ajouter qui jamais n’aurait eu lieu il y a encore quelques années : il n’y a plus de service d’intervention chirurgicale d’urgence en pleine nuit.
De sorte que dans le cas d’un tel accident le blessé d’abord conduit en fin de journée à l’hôpital de Montreuil se déclarant incompétent, n’a pu être transféré aux Quinze-Vingt, l’hôpital spécialisé le mieux désigné où il n’y aurait plus eu de place, pas même pour une intervention d’urgence quitte à transférer le patient ensuite dans un autre service… Il s’est retrouvé dans la nuit à l’hôtel Dieu et dut rester dans cette situation jusqu’à son opération seulement ce matin.
C’est dire si jamais on ne saura à quel point la défaillance hospitalière due aux compressions économiques de la santé publique, accroissant les agressions physiques de la police, furent ou pas une cause d’aggravation du fait que son œil n’ait pu être sauvé, quoique l’équipe chirurgicale in fine fut néanmoins des plus compétentes.
Mais si son œil avait explosé, évidement cela ne pouvait rien changer sinon qu’il risqua sa vie à attendre. Je reste à douter de tout ce qui a pu être dit à la famille pour les convaincre qu’il n’y avait pas d’autre solution possible, un mensonge pouvant avoir eu lieu pour ne pas les les rendre plus désespérés encore.
À propos de notre expulsion et de la soirée du 8 juillet
La Clinique occupée était un lieu d’habitation et d’organisation politique depuis janvier 2009. Elle a été expulsée le 8 juillet à 6 heures du matin par 200 flics, le RAID et les vigiles. Le quartier de la Croix de Chavaux a été entièrement quadrillée pendant deux heures.
À 19 heures, nous nous sommes rassemblés à l’entrée de la rue piétonne autour d’une cantine de rue pour informer de l’expulsion du matin, et affirmer que nous continuerons à occuper la rue quoi qu’il arrive. Nous avons distribué des tracts et pris la parole. Plusieurs bagnoles de flics nous surveillaient depuis la place. À la fin de la cantine, des feux d’artifice partis de devant la Clinique ont embrasé le ciel. Nous sommes allés devant l’entrée de la Clinique gueuler notre colère, notre rage de voir ce lieu que nous avons fait vivre repris par des flics et des vigiles, avec la destruction comme seul horizon.
Alors qu’on était juste devant, les flics se sont équipés et ont chargé violemment. Les gens ont commencé à courir pour se protéger. C’est à ce moment-là qu’ils ont tiré dans le tas au flashball à hauteur de tête : cinq personnes ont été touchées : épaule, clavicule et tête. L’une des personnes a perdu un œil. Les flics ont continué à poursuivre les gens jusqu’à la rue piétonne. Plusieurs personnes ont été arrêtées durant la soirée. Trois personnes sont en garde à vue depuis 48 heures, avec des risques de poursuites pour couvrir le fait qu’il y ait des blessés.
Les tirs de flashball avaient pour objectif de blesser, au risque de mutiler ou de tuer. Tirer plusieurs coups à bout portant au niveau de la tête n’est pas une erreur. Au moindre trouble, les consignes sont claires : mater. On ne peut pas se dire que la violence de la police lors de cette soirée est une «bavure», elle s’inscrit dans une tension permanente : contrôles d’identité, menaces depuis qu’il y a eu les avis d’expulsion. La police fait son travail : défendre une propriété privée en centre-ville, éviter qu’il y ait du bruit ou de la résistance lors d’une expulsion, faire que rien ne se passe.
Nous ne voulons pas que la police tire sur des gens en silence.
Nous ne voulons pas de police du tout.
L’Assemblée de la Clinique en exil, 10 juillet 2009.
Dimanche 12 juillet, Assemblée de la Clinique en exil, place du marché à la Croix de Chavaux. 15h.
Lundi 13 juillet, Manifestation : rendez-vous rue piétonne Croix de Chavaux (M9), Montreuil, 19h précises.
Nous ne voulons pas que la police nous expulse.
Nous ne voulons pas que la police tire sur des gens en silence.
Nous ne voulons pas de police du tout. acab
Pour être informé des suites : il y a aussi le blog de la Clinique.
Un témoignage sur Montreuil
Lors de l’arrivée des forces de l’ordre, celles-ci ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flashball et en visant les manifestants à la tête.
Parmi eux, un participant à la Coordination des intermittents et précaires a été atteint à un œil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé : il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet œil.
Nouvelles prises auprès de la famille sur place il y a une demi-heure, son œil est en effet perdu, explosé dans la cavité oculaire ; malgré une intervention qui a duré deux heures son œil n’a donc pas pu être sauvé. Mais de plus les os également atteints, il faudra une seconde opération pour rétablir l’environnement osseux.
Ce qui est à ajouter qui jamais n’aurait eu lieu il y a encore quelques années : il n’y a plus de service d’intervention chirurgicale d’urgence en pleine nuit.
De sorte que dans le cas d’un tel accident le blessé d’abord conduit en fin de journée à l’hôpital de Montreuil se déclarant incompétent, n’a pu être transféré aux Quinze-Vingt, l’hôpital spécialisé le mieux désigné où il n’y aurait plus eu de place, pas même pour une intervention d’urgence quitte à transférer le patient ensuite dans un autre service… Il s’est retrouvé dans la nuit à l’hôtel Dieu et dut rester dans cette situation jusqu’à son opération seulement ce matin.
C’est dire si jamais on ne saura à quel point la défaillance hospitalière due aux compressions économiques de la santé publique, accroissant les agressions physiques de la police, furent ou pas une cause d’aggravation du fait que son œil n’ait pu être sauvé, quoique l’équipe chirurgicale in fine fut néanmoins des plus compétentes.
Mais si son œil avait explosé, évidement cela ne pouvait rien changer sinon qu’il risqua sa vie à attendre. Je reste à douter de tout ce qui a pu être dit à la famille pour les convaincre qu’il n’y avait pas d’autre solution possible, un mensonge pouvant avoir eu lieu pour ne pas les les rendre plus désespérés encore.
Indymedia Toulouse, 10 juillet.