Montreuil : La police vise la tête
Chasse à l’opposant : la police vise des manifestants à la tête, tire et blesse très grièvement l’un d’eux à Montreuil
Le soir du 8 juillet, une cantine de rue et un rassemblement contre cette expulsion étaient organisés rue du capitaine Dreyfus. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la Clinique, allumant des feux d’artifice avant de dialoguer avec les trois vigiles chargés de garder l’immeuble expulsé. Lors de l’arrivée des forces de l’ordre, celles-ci ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flash ball et en visant les manifestants à la tête. Parmi eux, un participant à la Coordination des intermittents et précaires a été atteint à un œil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé : il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet œil.
Au moins trois personnes sont depuis maintenues en garde à vue.
Nous ne saurions recenser l’ensemble des blessures irréversibles dues à l’utilisation de ces armes dans le maintien de l’ordre. Rappelons toutefois qu’en moins d’un an, au moins trois manifestants ont été grièvement atteints à l’œil : ce fut le cas d’un lycéen nantais lors d’une manifestation à l’automne dernier et d’un Toulousain qui participait à une autoréduction dans un supermarché ce printemps.
La dotation en flash ball de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient non létales et que leur usage serait rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien : assurée de son impunité, la police utilise quotidiennement ces flash ball de façon offensive en ignorant délibérément les principes supposés régler leurs interventions dont celui de «proportionnalité de la riposte», et sans hésiter à s’en servir de manière à occasionner le maximum de dégâts (tirs à bout portant, tirs à la tête).
Comment la presse, les responsables politiques, les porte parole policiers peuvent-ils encore s’étonner, lorsque le maintien de l’ordre social s’attaque brutalement aux pauvres, aux précaires et aux contestataires de toutes sortes et que ses agents haussent le tir en visant les têtes, que ceux qui sont en butte à ces tirs policiers envisagent, et parfois décident, d’utiliser eux aussi des armes à feu ?
Le débat public s’est récemment fait l’écho de l’énorme multiplication des mises en garde à vue comme des procédures pour «outrages, rébellion, violences à l’encontre d’agents dépositaires de la force publique». Une autre face de l’activité policière est maintenant clairement mise en lumière : pour terroriser les anormaux, les opposants, pour dissuader toute insoumission, on tire à la tête.
Nous ne l’acceptons pas et appelons à s’opposer partout à cette nouvelle surenchère de la violence policière.
Communiqué suite à l’expulsion de la Clinique
et à la soirée du 8 juillet
Mercredi 8 juillet, à 6 heures du matin, un dispositif de plus de 200 flics accompagnés du RAID, d’un huissier, ont délogé les habitants de la Clinique occupée. Après un contrôle d’identité, ils ont commencé à murer les fenêtres et les portes et ont confié à trois vigiles et leurs chiens la surveillance du lieu.
À 19 heures, nous nous sommes retrouvés à l’entrée de la rue piétonne pour une cantine de rue et après, une déambulation. Des banderoles ont été posées sur les façades : «Une expulsion de plus à Montreuil. Ripostons», «La Klinik fait bloc», «Les deux mi-lunes ne s’éclipseront pas», «Pour chaque expulsion. Réoccupons». Nous voulions informer sur l’expulsion qui avait eu lieu le matin, rencontrer et recroiser les gens venus nous apporter du soutien ces dernières semaines, et affirmer qu’on ne partira pas d’ici, que cette expulsion musclée ne nous séparera pas et que nous continuerons à habiter la rue. Au moment où tous sont confrontés à des problèmes de logement, où le tribunal de Montreuil ordonne de plus en plus des expulsions sans délai et que très rapidement les gens se font jeter de leur logement, il est important de ne pas rester isolés, d’essayer d’être plus nombreux pour essayer d’empêcher les expulsions, et surtout de montrer à la police et aux propriétaires en tout genre, qu’une expulsion ne se fait pas sans bruits, et sans résistances.
Nous avons distribué des tracts et pris la parole pour expliquer notre présence. Plusieurs bagnoles de flics en uniforme et en civils nous surveillaient de la place. Vers la fin de la cantine, des feux d’artifices partis de devant la Clinique ont joyeusement embrasé le ciel. Nous sommes allés à l’entrée gueuler notre colère, notre rage de voir ce lieu que nous avons fait vivre repris en main par des flics et des vigiles, avec la destruction comme seul horizon.
Alors qu’il ne se passait rien de plus, les flics, après s’être équipés, ont violement chargé, et tiré dans le tas au flashball. Certaines personnes ont alors couru pour se protéger. Les flics étaient de tous les côtés de la place du marché. Cinq se sont fait shooter, tous au-dessus du torse. Ils visaient la tête, avec l’intention claire de nous mater, au risque de tuer ou mutiler. L’une des personnes touchée est à encore l’hosto, gravement blessé. Les flics ont continué à poursuivre les gens jusqu’à la rue piétonne. Plusieurs personnes ont été arrêtées durant la charge et les flics ont continué à patrouiller dans la ville toute la nuit. Peu de temps après, ils ont arrêté une autre personne à quelques rues de là. Trois personnes sont encore en garde à vue.
Nous ne voulons pas nous faire tirer dessus en silence.
Mercredi 8 juillet à 6 heures du matin, la police et le Raid ont procédé à l’expulsion de la Clinique occupée, 42 boulevard de Chanzy à Montreuil, un immeuble vide situé place du marché qui, depuis janvier 2009, avait été investi par de nouveaux habitants et accueillait de nombreuses activités collectives, ouvertes à la population, ciné club, radio de rue, cantine, et permanence pour rompre l’isolement des ayant droit face aux institutions sociales et s’organiser sur les problèmes de logement.
Le soir du 8 juillet, une cantine de rue et un rassemblement contre cette expulsion étaient organisés rue du capitaine Dreyfus. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la Clinique, allumant des feux d’artifice avant de dialoguer avec les trois vigiles chargés de garder l’immeuble expulsé. Lors de l’arrivée des forces de l’ordre, celles-ci ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flash ball et en visant les manifestants à la tête. Parmi eux, un participant à la Coordination des intermittents et précaires a été atteint à un œil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé : il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet œil.
Au moins trois personnes sont depuis maintenues en garde à vue.
Nous ne saurions recenser l’ensemble des blessures irréversibles dues à l’utilisation de ces armes dans le maintien de l’ordre. Rappelons toutefois qu’en moins d’un an, au moins trois manifestants ont été grièvement atteints à l’œil : ce fut le cas d’un lycéen nantais lors d’une manifestation à l’automne dernier et d’un Toulousain qui participait à une autoréduction dans un supermarché ce printemps.
La dotation en flash ball de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient non létales et que leur usage serait rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien : assurée de son impunité, la police utilise quotidiennement ces flash ball de façon offensive en ignorant délibérément les principes supposés régler leurs interventions dont celui de «proportionnalité de la riposte», et sans hésiter à s’en servir de manière à occasionner le maximum de dégâts (tirs à bout portant, tirs à la tête).
Comment la presse, les responsables politiques, les porte parole policiers peuvent-ils encore s’étonner, lorsque le maintien de l’ordre social s’attaque brutalement aux pauvres, aux précaires et aux contestataires de toutes sortes et que ses agents haussent le tir en visant les têtes, que ceux qui sont en butte à ces tirs policiers envisagent, et parfois décident, d’utiliser eux aussi des armes à feu ?
Le débat public s’est récemment fait l’écho de l’énorme multiplication des mises en garde à vue comme des procédures pour «outrages, rébellion, violences à l’encontre d’agents dépositaires de la force publique». Une autre face de l’activité policière est maintenant clairement mise en lumière : pour terroriser les anormaux, les opposants, pour dissuader toute insoumission, on tire à la tête.
Nous ne l’acceptons pas et appelons à s’opposer partout à cette nouvelle surenchère de la violence policière.
Rendez-vous dimanche à 15h pour la réunion de la Clinique en exil, marché Croix de Chavaux.
Manifestation lundi 13 juillet à 18h, rendez-vous à l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus, métro Croix de chavaux.
Coordination des intermittents et précaires, 9 juillet 2009.
Communiqué suite à l’expulsion de la Clinique
et à la soirée du 8 juillet
Depuis le 28 janvier, l’ancienne Clinique située à la Croix de Chavaux à Montreuil, vide depuis des années, était occupée. Durant plusieurs mois, ce lieu a permis à une vingtaine de personnes de se loger, et à bien plus de s’organiser, face aux problèmes de logements, aux institutions sociales ; et aussi de projeter des films, faire des cantines, des radios de rue face au marché, une kermesse…
Mercredi 8 juillet, à 6 heures du matin, un dispositif de plus de 200 flics accompagnés du RAID, d’un huissier, ont délogé les habitants de la Clinique occupée. Après un contrôle d’identité, ils ont commencé à murer les fenêtres et les portes et ont confié à trois vigiles et leurs chiens la surveillance du lieu.
À 19 heures, nous nous sommes retrouvés à l’entrée de la rue piétonne pour une cantine de rue et après, une déambulation. Des banderoles ont été posées sur les façades : «Une expulsion de plus à Montreuil. Ripostons», «La Klinik fait bloc», «Les deux mi-lunes ne s’éclipseront pas», «Pour chaque expulsion. Réoccupons». Nous voulions informer sur l’expulsion qui avait eu lieu le matin, rencontrer et recroiser les gens venus nous apporter du soutien ces dernières semaines, et affirmer qu’on ne partira pas d’ici, que cette expulsion musclée ne nous séparera pas et que nous continuerons à habiter la rue. Au moment où tous sont confrontés à des problèmes de logement, où le tribunal de Montreuil ordonne de plus en plus des expulsions sans délai et que très rapidement les gens se font jeter de leur logement, il est important de ne pas rester isolés, d’essayer d’être plus nombreux pour essayer d’empêcher les expulsions, et surtout de montrer à la police et aux propriétaires en tout genre, qu’une expulsion ne se fait pas sans bruits, et sans résistances.
Nous avons distribué des tracts et pris la parole pour expliquer notre présence. Plusieurs bagnoles de flics en uniforme et en civils nous surveillaient de la place. Vers la fin de la cantine, des feux d’artifices partis de devant la Clinique ont joyeusement embrasé le ciel. Nous sommes allés à l’entrée gueuler notre colère, notre rage de voir ce lieu que nous avons fait vivre repris en main par des flics et des vigiles, avec la destruction comme seul horizon.
Alors qu’il ne se passait rien de plus, les flics, après s’être équipés, ont violement chargé, et tiré dans le tas au flashball. Certaines personnes ont alors couru pour se protéger. Les flics étaient de tous les côtés de la place du marché. Cinq se sont fait shooter, tous au-dessus du torse. Ils visaient la tête, avec l’intention claire de nous mater, au risque de tuer ou mutiler. L’une des personnes touchée est à encore l’hosto, gravement blessé. Les flics ont continué à poursuivre les gens jusqu’à la rue piétonne. Plusieurs personnes ont été arrêtées durant la charge et les flics ont continué à patrouiller dans la ville toute la nuit. Peu de temps après, ils ont arrêté une autre personne à quelques rues de là. Trois personnes sont encore en garde à vue.
Nous ne voulons pas nous faire tirer dessus en silence.
Nous invitons à venir le dimanche 12 juillet à l’assemblée de la Clinique en exil sur la place de la Croix de Chavaux à 15h.
Et tous les jours, continuons la vigilance autour des Demi-Lunes expulsables (66 rue de la Demi-Lune).
Pour être informé des suites, il y a eu aussi le blog de la Clinique.
Montreuil, le 9 juillet, fin d’après-midi.