Arrestations répressives en marge du G8
Au matin du 6 juillet 2009, l’aube de plusieurs villes italiennes a été marquée par une série de perquisitions et d’arrestations à l’encontre d’étudiants et de militants du principal mouvement étudiant protestataire de cette année «Onda Anomala».
Ces opérations ont abouti à l’arrestation de vingt-et-une personnes, quinze ont eu pour destination la prison et les six autres ont été assignées à résidence. Cela constitue une atteinte flagrante aux droits et libertés minimum garanties par la démocratie d’autant plus qu’elles se situent à près de deux mois des faits reprochés. Ces actions ont été justifiées par une enquête faisant suite aux protestations qui ont accompagné le déroulement du G8 de l’Enseignement supérieur les 18 et 19 mai dernier.
La concordance avec le sommet du G8 rassemblant les chefs d’État permet de comprendre en toute évidence qu’il s’agit d’une tentative d’intimidation et de déstabilisation du mouvement de protestation italien. C’est la réponse du gouvernement italien à la mobilisation de masse qui a eu lieu à Turin le 18 et le 19 mai et sa façon d’avertir contre toute reconduction d’une telle mobilisation.
La réponse populaire a été immédiate, dans plusieurs villes italiennes les étudiants ont organisé des manifestations et des blocages spontanés, des barrages routiers et des actions d’occupation de différents rectorats. Outrés par une si grave opération policière, les manifestants scandaient d’une seule voix : «Libérez- les tous et tout de suite !»
Un triste constat est celui de voir qu’en plus d’engendrer un accroissement considérable de l’usage de la violence policière de façon disproportionnées aux situations, les lois sécuritaires et autres états d’urgences constituent une couverture idéale pour tous les actes de répression politique et d’atteinte aux libertés civiles.
L’actualité récente a démontré qu’en France les dérives violentes et répressives ne manquaient pas non plus : hyper-violences policières lors de la Fête de la musique où l’on a vu des jeunes être passés à tabac sans que cela ne semble émouvoir les médias, arrestations tambour battant d’enfants soupçonnés de vol de vélo et pour finir, des fabricants de fromage de chèvre mis en prison sous couvert de lois antiterroristes (affaire de Tarnac).
En Italie comme en France on observe depuis quelque temps une volonté de la part des gouvernements de criminaliser toutes les formes de protestation sociale et politique.
On appelle tous les mouvements et collectifs français à manifester leur soutien aux protestations en Italie,
On a les mêmes buts, la lutte est commune !
Vague européenne - Paris, 7 juillet 2009.