No Border Calais : communiqué, vidéos de la manif, archives sonores, déclaration du camp
Communiqué No Border du 28 juin 2009
À l’occasion de la manifestation du 27 juin, l’arsenal répressif a encore été alourdi (canons à eau, police montée, policiers bloquant les rues…). Toutes les personnes quittant le camp pour rejoindre le phare de Calais, lieu de départ officiel de la manifestation, ont subi une fouille corporelle, et des objets aussi dangereux que des coupe-vents (!) ont été saisis. Le déplacement groupé du camp vers le phare avait été négocié avec la sous-préfecture. Cependant, plusieurs barrages ont été établis par les forces de l’ordre afin de nous dérouter, de nous retarder, voire de faire dégénérer la marche…
La manifestation a pourtant été une réussite. Malgré les frustrations accumulées, le parcours dénaturé par les autorités, l’interdiction d’approcher le Centre de Rétention Administrative de Coquelles ou tout autre lieu symbolique de la répression des flux migratoires, nous n’avons pas cédé aux provocations policières. Précisons aussi que les riverain-e-s n’ont pas été dupes du délire sécuritaire et qu’ils/elles ont noué des contacts avec nous dès l’installation du camp.
Nous pouvons légitimement nous interroger quant à l’impact du dispositif sécuritaire. Celui-ci a sans doute poussé certaines personnes, au premier rang desquelles les migrant-e-s, à ne pas oser participer à la manifestation. Ces dernier-e-s nous ont d’ailleurs fait part de menaces, directement émises par les forces de l’ordre, de destruction immédiate de la «jungle» et d’arrestations s’ils/elles participaient à la manifestation.
L’arsenal sécuritaire avait surtout pour but de créer un climat de peur sur Calais. Malgré les dénégations du sous-préfet Gavory, nous redoutons que les autorités n’aient utilisé le prétexte No Border pour rassembler des cohortes de policiers et de militaires sur la ville, afin de procéder à la destruction de la «jungle» annoncée par le ministre Besson, et qui semble imminente.
Plus que jamais, nous appelons à la solidarité sans frontières. La réussite d’une initiative collective comme le camp No Border est une nouvelle étape vers une résistance transfrontalière permanente contre toutes les entraves à la liberté de circulation et d’installation de tout-e-s les individu-e-s.
Après la psychose créée de toutes pièces par les autorités et les médias à l’approche du camp No Border, le dispositif sécuritaire déployé cette semaine a été proprement hallucinant. Omniprésence policière dans une ville pourtant peu épargnée, contrôles d’identité, arrestations pour diffusion de tracts, poursuites, survol quasi permanent du camp par un hélicoptère…
À l’occasion de la manifestation du 27 juin, l’arsenal répressif a encore été alourdi (canons à eau, police montée, policiers bloquant les rues…). Toutes les personnes quittant le camp pour rejoindre le phare de Calais, lieu de départ officiel de la manifestation, ont subi une fouille corporelle, et des objets aussi dangereux que des coupe-vents (!) ont été saisis. Le déplacement groupé du camp vers le phare avait été négocié avec la sous-préfecture. Cependant, plusieurs barrages ont été établis par les forces de l’ordre afin de nous dérouter, de nous retarder, voire de faire dégénérer la marche…
La manifestation a pourtant été une réussite. Malgré les frustrations accumulées, le parcours dénaturé par les autorités, l’interdiction d’approcher le Centre de Rétention Administrative de Coquelles ou tout autre lieu symbolique de la répression des flux migratoires, nous n’avons pas cédé aux provocations policières. Précisons aussi que les riverain-e-s n’ont pas été dupes du délire sécuritaire et qu’ils/elles ont noué des contacts avec nous dès l’installation du camp.
Nous pouvons légitimement nous interroger quant à l’impact du dispositif sécuritaire. Celui-ci a sans doute poussé certaines personnes, au premier rang desquelles les migrant-e-s, à ne pas oser participer à la manifestation. Ces dernier-e-s nous ont d’ailleurs fait part de menaces, directement émises par les forces de l’ordre, de destruction immédiate de la «jungle» et d’arrestations s’ils/elles participaient à la manifestation.
L’arsenal sécuritaire avait surtout pour but de créer un climat de peur sur Calais. Malgré les dénégations du sous-préfet Gavory, nous redoutons que les autorités n’aient utilisé le prétexte No Border pour rassembler des cohortes de policiers et de militaires sur la ville, afin de procéder à la destruction de la «jungle» annoncée par le ministre Besson, et qui semble imminente.
Plus que jamais, nous appelons à la solidarité sans frontières. La réussite d’une initiative collective comme le camp No Border est une nouvelle étape vers une résistance transfrontalière permanente contre toutes les entraves à la liberté de circulation et d’installation de tout-e-s les individu-e-s.
No Border, No Nation ! Stop Deportations !
Pas de frontières, Pas de patrie ! Arrêt des expulsions !
Archives sonores du camp
The following “Camp Statement” was agreed at a meeting of the camp last night. There are French and Arabic versions floating around somewhere, but I only have the English one to hand; apologies for that.
Camp Statement
People who want to travel to the UK from Calais live under inhuman conditions and constant harrassment. This area is a space confiscated by police and smugglers and where groups and individuals supporting migrants are criminalised. This repression is created by the externalisation of UK border controls to France, widespread hysteria about migration and the Dublin Convention. We support freedom of movement, oppose borders and racist discrimination. As first steps, we demand:
1) Unconditional entry into the UK for all;
2) The places where migrants are living must not be raided or destroyed, and access to healthcare must be guaranteed;
3) Freedom of movement for all around Calais: the ability to travel to all parts without restriction, harrassment or fear of arrest;
4) No repeat arrests;
5) Freedom of expression for all, including migrants: the right to protest and the right to make complaints to the authorities, individually or collectively;
6) No deportations (whether by charter flight or not);
7) End repression of associations/individuals who support migrants, including by transporting them;
8) Free and impartial legal advice on UK and other asylum and immigration systems;
9) Britain’s policy of arbitrary immigration detention without time limit must not be exported to Calais. There must be no new detention centre and especially no Guantanamo style facility.
Calais No Border Camp, 28th June 2009.
For more information about the situation in Calais, see “Law of the Jungle”, produced independently from this statement.
Revendications du camp
Les personnes désirant se rendre de Calais au Royaume-Uni vivent dans des conditions inhumaines et subissent un harcèlement constant. Dans cet espace règne la répression policière et la loi des passeurs, tandis que les groupes et individus qui soutiennent les personnes migrantes sont criminalisés.
Cette répression est générée par l’externalisation en France du contrôle frontalier britannique, l’hystérie générale autour des migrations et la convention de Dublin (2).
Nous défendons la liberté de circulation, nous nous opposons aux frontières et aux discriminations racistes.
En premier lieu nous exigeons :
— L’entrée au Royaume-Uni pour tous et toutes sans conditions.
— L’arrêt des attaques et destructions des lieux de vie des personnes migrantes.
— L’accès aux soins et aux douches doit être garanti.
— Liberté de mouvement pour tous dans et autour de Calais : la possibilité de circuler partout sans restrictions, harcèlement ou crainte d’être arrêté.
— L’arrêt des arrestations à répétition.
— Liberté d’expression pour tous, y compris les personnes migrantes, le droit de protester et de se plaindre auprès des autorités individuellement ou collectivement.
— Arrêt des expulsions que ce soit par charter ou non vers des pays en guerre ou non.
— Fin de la répression vers les associations et individus qui soutiennent les personnes migrantes y compris pour ce qui concerne l’offre de moyens de transport.
— Assurer un conseil juridique gratuit et impartial sur le Royaume-Uni, les droits d’asile et d’immigration.
— La politique d’immigration britannique arbitraire, la détention sans limite de temps ne peuvent pas être exportée à Calais.
— Aucun nouveau centre de rétention ne peux être construit et particulièrement des infrastructures de type Guantanamo.
Camp NO BORDER de Calais, 28 juin.
Pour plus d’informations sur la situation à Calais consulter La Loi des jungles élaboré indépendamment de cette déclaration.