Dieudonné tel qu'il est
Dimanche 31 mai, les militants et le service d’ordre de la liste «antisioniste» (les militants du Parti Anti Sioniste, d’Égalité et Réconciliation, Charles Alban Schepens et ses hools d’extrême droite du PSG) soit une soixantaine d’individus, ont attaqué massivement une vingtaine de militants et sympathisants antifascistes du XXe arrondissement sur le marché Pyrénées. Bien que présents avec les têtes de liste (Dieudonné, Alain Soral, Yahia Gouasmi, Francesco Condemi…) leur intention n’était visiblement pas politique. Au vu du matériel sorti dès leur arrivée sur le marché (barres de fer, gaz lacrymogènes, casques de moto etc.) et de l’attitude des dits individus, il ne fait aucun doute qu’ils cherchaient à en découdre sous le regard complice et complaisant des caméras de France 3. Il s’agissait sans doute pour Soral et ses amis de prendre leur revanche sur leur déroute du 24 janvier 2009 : ils avaient alors été chassés d’une manifestation parisienne en soutien au peuple palestinien. Soral, comme à son habitude, les premiers coups à peine échangés, a pris la poudre d’escampette laissant derrière lui un Dieudonné hilare, grimaçant, mais hors de portée de ses opposants. Il ne restait dès lors plus que le vieux leader du PAS, Yahia Gouasmi, pour mener les troupes à l’assaut, entouré de ses nombreuses fidèles cinéastes amateurs (maîtrisant parfaitement l’Art du montage vidéo, elles sortiront, à n’en pas douter, très prochainement une production relatant une toute autre version des faits).
La composition de cette liste ayant déjà été maintes fois commentée, nous rappellerons simplement ici le parcours de certains de ses membres, démontrant ainsi clairement qu’il ne s’agit pas d’une liste antisystème mais bien d’une liste antisémite et d’extrême droite.
Prenons par exemple Michaël Guérin, ex-secrétaire régional du Front National de la Jeunesse Rhône-Alpes. Le 18 avril 2009, il était encore aux cotés de Jean-Marie Le Pen à Annecy, pour le lancement de la campagne du vieux leader frontiste. Il est également le responsable de la section Savoie d’Égalité et Réconciliation, dont le logo est celui des nationaux-bolcheviques : un aigle impérial tenant dans ses serres une faucille et un marteau. Rien de très étonnant quand on sait que Michaël Guérin a commencé à militer chez les Jeunesses Identitaires avant de prendre la tête de Jeune Dissidence, la structure jeune du Réseau Radical de Christian Bouchet, qu’il a aujourd’hui quittée. Il signait alors ses articles sous le pseudo Michel Ferrari.
Parlons ensuite de deux franc-tireurs issus du Renouveau Français : Emmanuelle Grilli, ancienne militante du RF, écartée suite à son ralliement à la liste Dieudonné-Soral et Charles Alban Schepens. Celui-ci, bien que n’étant plus adhérent au Renouveau Français, demeure un sympathisant très proche de ce mouvement [Rappelons pour ceux qui croiraient que le Renouveau Français (et Schepens) défend la cause palestinienne que cette organisation est en excellent terme avec les Jeunesses Libanaises Chrétiennes emmenées par Tony Baroud et qui représentent en France les thèses phalangistes les plus ultra, dont les Palestiniens ont pu subir les conséquences dans leur chair par le passé]. Il est le président d’une association satellite, la Fraternité-Franco Serbe, FFS, (dont la marraine n’est autre que Jany Le Pen et dont le but explicite est d’apporter un soutien aux Serbes du Kosovo dans le conflit qui les oppose aux musulmans albanophones de cette région [Pas avares d’une contradiction près, les amis de Charles Alban ne cessèrent de traiter leurs opposants de dimanche d’islamophobes !!!]). Présent systématiquement à toutes les «sorties» du RF dans la rue, le plus souvent au côté de son grand ami Thibaud de Chassey, Charles Alban est un sacré personnage : ce catholique traditionnaliste était l’animateur du «Groupe Nationaliste Bourgogne» à la fin des années 1990, dont le logo faisait alors clairement référence au rexisme de Léon Degrelle. Il fut ensuite secrétaire départemental puis régional du FNJ Bourgogne. Charles Alban sera encore candidat FN en Saône-et-Loire aux élections régionales de mars 2004. Fréquentant la tribune Boulogne du Parc des Princes (où il vend des écharpes pour financer la FFS et recruter ses hommes de main), il ne rechignait pas à faire la protection rapprochée de Soral, en compagnie de deux anciens leaders du GUD et apporter un soutien actif à Kémi Séba lors de ses nombreux procès et conférences de presse. Le tout entre deux repas servis dans son restaurant du Ve arrdt de Paris, Au doux raisin, qui lui sert à écouler les vins qu’il commercialise sous l’enseigne Sanguis Terrae !
Pour continuer, inutile de nous étendre sur le cas Cotten, nous l’avons déjà traité par ailleurs.
Enfin pour terminer, rappelons que cette liste est soutenue officiellement par le Parti Solidaire Français (anciennement Droite Socialiste), dont les membres s’étaient rendus célèbres en 2008 lors d’une fusillade contre de jeunes immigrés.
Cette liste est donc tout sauf antisystème : un agglomérat d’antisémites, de néo-fascistes et de paranoïaques. Le cirque médiatique orchestré autour de la possible interdiction de la liste par Guéant et Dati aurait pu nous faire perdre de vue l’essentiel : Dieudonné, Soral et toute la bande ne sont que les idiots utiles de Sarkozy et de l’UMP. En multipliant les provocations antisémites, sous couvert d’antisionisme, Dieudonné, Soral et tous leurs amis volent la place, encore chaude, d’antisémites notoires et infréquentables qu’occupait jusqu’alors le parti de Jean-Marie. Avec cette divine surprise à sa droite, le parti du vieux leader frontiste se lave les mains de la perte du rôle qui lui était dévolu. Ce n’est pas un hasard : les prochaines élections, les Régionales, se dérouleront en 2010, et le travail que la liste antisioniste avec l’aide de Sarkozy, est en train de réaliser n’est ni plus ni moins que la dédiabolisation pure et simple du FN sur la question de l’antisémitisme. Grâce à eux, pour l’élection des présidents des conseils régionaux, l’UMP pourrait ainsi passer, tout en douceur, sans esclandre, des accords électoraux avec un FN jugé respectable en comparaison à la liste antisioniste.
Leur nombre leur a permis dimanche d’avoir un relatif dessus sur le plan physique. Ils doivent évidemment savoir que nous n’oublions jamais rien, ce site en est la preuve, et que la revanche vient à qui sait attendre… Même longtemps.
Réflexes, 1er juin 2009
Site d’informations antifascistes.