Mise au point

Lundi 18 mai, quatre personnes de Forcalquier ont été arrêtées à 6h10 du matin par la Brigade criminelle de la PJ de Marseille, leurs domiciles perquisitionnés, leurs ordinateurs et divers documents saisis ; elles sont placées en garde à vue à Marseille pour «menaces d’atteinte aux biens et aux personnes» et même «menaces de mort» à l’encontre d’une «personne dépositaire de l’autorité». Dans la soirée, une cinquième personne est placée en garde à vue pour les mêmes motifs.
De quoi retourne-t-il au juste ? D’une photo (diffusée via une liste mail sans indication de lieu) montrant le bouton de sonnette, surmonté d’un œilleton de caméra, de Mme et M. Bernard Squarcini — chef du Renseignement intérieur - DCRI. On voit sous l’interphone le tract d’invitation à la journée du 8 mai organisée par le CSA, «Sabotons l’antiterrorisme !» Voyez le crime ! Une blague. Cette affaire grotesque et inquiétante révèle une fois de plus ce contre quoi le CSA de Forcalquier s’est contitué : l’hydre antiterroriste.

La Provence quant à elle parle de «la plaque d’entrée de la résidence dignoise de Bernard Squarcini, directeur central du Renseignement intérieur», alors qu’aucun élément de la photo ne permet de la localiser à Digne ou ailleurs.
Enfin, à la suite de l’AFP, la quasi totalité des médias parle d’un tract ou d’une affiche. Rien de tel n’a jamais existé.
Les cinq personnes ont été libérées après 36 à 42 heures de garde à vue. En même temps qu’elles, trois personnes étaient interpellées à Rouen, cette fois par la SDAT (Sous-direction antiterroriste), et placées en garde à vue «antiterroriste» (pour une durée pouvant aller jusqu’à 96 heures) au motif qu’elles seraient «proches de Julien Coupat». Elles ont été libérées jeudi soir. Nous sentons bien qu’à travers ces agressions, ce sont nos liens, nos amitiés, nos capacités de révolte que l’on veut détruire.
Comité de Sabotage de l’Antiterrorisme
Tract diffusé le 25 mai sur le marché de Forcalquier.
