Soutien aux Pilots à Chambéry

Publié le par la Rédaction

Vision interne de la perquisition
à Chambéry et appel au soutien


Bon vu qu’il y a pas mal de réactions sur ce qui s’est passé sur Chambéry cette semaine, et que les seules sources disponibles sont les médias institutionnels (Le Dauphiné Libéré, dont on a eu droit à deux «jolies» premières pages, La Vie Nouvelle, etc.), on s’est dit que ce serait plus informatif de vous donner notre version.

On ne reviendra pas sur l’explosion qui a eu lieu dans la nuit de jeudi/vendredi à Cognin, dans une ancienne usine de tissu désaffectée, où une copine a laissé la vie, et un copain gravement blessé aux bras et au visage. Lui a été transféré au service des grandEs brûléEs dans un hôpital de Lyon, sous escorte policière, mais son état n’a pas encore permis de le laisser entendre par les flics.

Suite à ça, l’enquête a été très tôt confiée à la SDAT (Sous-Département Anti-Terroriste) de Paris, dans l’après-midi du vendredi.

Nous-mêmes avons appris l’explosion par la presse le vendredi soir (dépêche AFP).

Du coup, les articles dans la presse locale parlant de jeunes proches des milieux libertaires, on s’attendait à voir débarquer l’artillerie lourde assez vite aux Pilots, étant donné que le lieu est connu et central à Chambéry.

Donc lundi, aux environs de 16 heures, on a vu petit à petit se déployer un impressionnant dispositif policier autour des Pilots : 130 flics au total (une dizaine de camions de CRS ; la SDAT, des gens positionnés sur les toits, la PJ, la police scientifique déguisée en cosmonautes, des chienNEs renifleurs d’explosifs, la BAC, les gardes mobiles en armure, le tout accompagné de la police nationale locale (et du commissaire), et de la police municipale verrouillant les rues menant aux Pilots). Donc de toutes les formes et de toutes les couleurs, à peu près tout ce que l’État compte comme forces de répression, réunies à Chambéry pour nos beaux yeux.

Il ne manquait plus que des chars et hélicos (on en a entendu un, mais l’hôpital est pas loin)…

Ils ont donc fouillé tout le bâtiment avec unE chienNE renifleurEUSE d’explosif. Mais les pauvres ont été un peu décontenancés de voir que le bâtiment était si grand. D’autant plus qu’ils ignoraient combien de personnes vivent là, ainsi que combien étaient effectivement présentes sur le moment. Ils ont du fouiller plus de 36 pièces, et nous ont même demandé un récipient avec de l’eau pour le/LA ChienNE (Alec !) qui ne voulait plus continuer son travail, trop fatiguéE ! Au final, ils n’ont «rien trouvé de suspect», d’après le procès-verbal.

Ils ont donc embarqué les onze personnes qui se trouvaient dans les lieux au comico central pour interrogatoire, et relevé l’identité de quelques personnes présentes parmi la foule qui n’a pas manquée d’être alertée par le dispositif mis en place.

Suite à ça, ils ont relâché tout le monde assez rapidement, sauf un copain, qui reste en garde à vue pour 96 heures dans un premier temps, dans le cadre des nouvelles dispositions anti-terroristes.

Le dossier le charge d’«association de malfaiteurs en vue d’action terroriste» ou quelque chose comme ça.

Il est en GAV depuis lundi 16 heures, et sortira donc (ou pas) le vendredi 8 à 16 heures. D’après ce qu’on en sait, il est toujours à l’hôtel de police de Chambéry. Il pourra voir son avocat jeudi à 16 heures (au bout de 72 heures donc, il en est actuellement à 49 au moment où nous écrivons), on devrait en savoir plus à ce moment là.

Dans la foulée, deux autres squats chambériens ont été perquisitionnés, ce qui a conduit à l’interrogatoire d’autres copainNes.

Du coup, il y a de grandes chances que cette affaire soit instrumentalisée par l’État pour avancer dans la construction de «l’ennemi intérieur», nouvelle «cellule anarcho-autonome», nouvelle mode et psychose en vogue. Ce qui va conduire à l’installation de nouvelles mesures sécuritaires, d’autant plus dans le cadre des élections européennes qui approchent, faire peur à la population, pour les amener à voter et accomplir leurs «devoirs de citoyenNEs».

Pour l’instant l’affaire n’a pas été trop reprise au niveau national (malgré des petits détours par FR2, 3 et LCI), mais il faut s’attendre à une conférence de presse de MAM sous peu.

Pour nous non plus, l’affaire n’est pas finie, on s’attend à de prochaines GAV, on ne sait pas exactement ce qu’ils cherchent, ni jusqu’où ils sont prêts à aller. On sait que pour l’instant ils recherchent une «troisième personne», qui aurait été sur les lieux ce soir-là à Cognin.

Une manif de soutien aux Pilots et au copain en GAV étant prévue pour le vendredi 8 mai à 14 heures, on peut déjà s’attendre à un bon dispositif policier d’encadrement à ce moment-là : ils seraient en effet «déjà sur les dents».

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