Molexés ; pas (encore) watrinés...

Publié le par la Rédaction

Molex : Libération des deux dirigeants
séquestrés depuis lundi par des salariés


Deux dirigeants de l’équipementier automobile américain Molex, séquestrés depuis lundi par des salariés de lusine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) qui doit fermer à la mi-2009, ont été libérés mardi par les salariés qui les retenaient.

Les deux cadres, le cogérant de Molex SARL (la filiale française), Marcus Kerriou, et la directrice des ressources humaines, Coline Colboc, retenus depuis lundi après-midi, ont quitté l
usine vers 19h45 sous les sifflets et les injures dune centaine douvriers qui dénonçaient «les patrons voyous».



À peine libérés, les dirigeants de Molex devaient se retrouver avec les responsables syndicaux à la préfecture de Haute-Garonne pour engager des négociations sur «tous les points» de différend.

L
accord entre les parties, entériné par le tribunal de grande instance de Toulouse où le secrétaire du Comité dentreprise Denis Parise (CGT) avait été assigné en référé par la direction de Molex, a donné lieu à un vif débat lors dune assemblée générale improvisée des ouvriers de lusine.

Alors que les délégués syndicaux se prononçaient en faveur de l
accord, des ouvriers ont manifesté leur amertume à légard de cette issue.

«On a pas le choix, mais ça fait six mois qu
ils nous baladent, et on va déboucher sur pas grand chose», a déclaré un non syndiqué, Jean-Francois Porté.

Au terme de l
accord conclu, lusine Molex va être complètement évacuée pour la nuit. Les délégués syndicaux ont donné rendez-vous aux salariés mercredi à 07h30 devant le site de lusine pour faire le point sur les suites à donner à leur action.

«On nous a assuré que tout est négociable», a déclaré lors de l
AG Guy Pavan, délégué syndical CGT, tout en soulignant : «Si nous ne les libérons pas on aura la police dans la demie heure».

Laction des salariés de lentreprise de connectique automobile a été décidée après un Comité dentreprise, lorsquils ont appris que le groupe avait mis en place «une double source de production pour contourner Villemur», avant même dannoncer son plan de fermeture le 23 octobre 2008, selon M. Parise. Les salariés dénonçaient aussi le «détournement» de stocks, transférés depuis un an chez un distributeur néerlandais.

L
intersyndicale (CGT-CFDT-FO-CFTC-CGC) estime quon a «menti» aux salariés en invoquant en octobre dernier «le manque de rentabilité et la crise automobile» pour fermer Villemur, alors que «depuis au moins six mois ils préparaient une deuxième source de production aux États-Unis», selon M. Parise.

Les dirigeants de Molex «doivent rapatrier les stocks détournés et s
en aller car plus personne ne veut travailler pour Molex, mais ils doivent nous laisser 100 millions deuros dindemnité, pour avoir menti et volé depuis le rachat à Snecma (groupe Safran) il y a cinq ans», avait affirmé M. Parise.

«Nous trouverons un repreneur ou maintiendrons le site nous-mêmes», a ajouté le cégétiste qui revendique 65% des voix du personnel.

«La direction devra trouver une solution pour chaque salarié», a pour sa part déclaré le délégué syndical FO Thierry Bonhoure.


Le président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy (PS), qui a soutenu plusieurs manifestations des Molex depuis six mois, a qualifié «dinadmissible» un éventuel transfert des fabrications de Villemur aux États-Unis, «sagissant dun groupe qui fournit en partie les industriels français et européens».

Leur presse (AFP), 21 avril 2009.

Publié dans Colère ouvrière

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