Le "patriote" Soral à Bordeaux : les liaisons dangereuses du fondamentalisme et du fascisme
Les extrêmes-droites tombent le masque
Hier militant du PCF, puis adhérent du FN dont il a été membre du Conseil national, la girouette Soral tente aujourd’hui de construire le groupuscule Égalité & Réconciliation, qui cache ses thèses antisémites derrière un anti-sionisme virulent.
Nostalgique de l’Algérie française, Alain Soral explique que «les seules choses qui tiennent encore debout là-bas sont celles que la France coloniale y a construites».
Antisémite, il déclare que «les Juifs français refusent de se poser des questions à propos du fait que personne ne peut les blairer depuis 2500 ans».
Sexiste, il affirme que les femmes ont «une propension à la cruauté mentale» et «une conscience du monde moins étendue» et justifie le viol en expliquant que «le danger et l’ambiguïté du viol tiennent d’abord à la spécificité du désir féminin. Désir qui a tendance à avancer masqué et à se mentir à lui-même.»
Stalinien hier, fasciste aujourd’hui, Soral avance pourtant masqué, et son organisation Égalité & Réconciliation cherche à ratisser large. Se définissant tantôt comme patriote, tantôt comme gauche nationale ou encore comme «alternationaliste», Égalité & Réconciliation tente de rompre avec les vieux clichés que trimballe l’extrême-droite traditionnelle. Pourtant derrière cette nouvelle surface plus ouverte, plus populaire, plus fraternelle, «plus à gauche»… il n’y a pas à gratter longtemps pour retrouver les bonnes vieilles valeurs de l’extrême-droite, plus immondes les unes que les autres : préférence nationale, arrêt de l’immigration, identité nationale et un antisémitisme latent caché sous un anti-sionisme exacerbé.
Le 18 avril, Soral vient faire la promo de son organisation autour d’un débat : «Français musulman et patriote, pourquoi la gauche antiraciste et la droite islamophobe n’en veulent pas ?» avec comme invité Tareq Oubrou, théologien et recteur de la mosquée de Bordeaux.
Ce débat entre un leader d’extrême-droite et un recteur qui n’est pas connu pour être particulièrement progressiste peut paraître étonnant. En effet, il importe de signaler que Tareq Oubrou s’inscrit dans la ligne politique visant à mettre en place un communautarisme négocié avec l’État à travers ce qu’il appelle la «charia des minorités». Il s’agit en réalité d’un repli communautaire entraînant l’exclusion d’une partie de la population mais aussi la mise en place de lois d’exception concernant uniquement cette communauté et donc clairement discriminatoires. On comprend donc mieux pourquoi Alain Soral y trouve son compte, puisqu’il n’est pas question ici d’égalité…
Il convient aussi de signaler que Tareq Oubrou est un membre éminent de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France). L’UOIF est une organisation qui a pour but de s’imposer dans le paysage politique français en prétendant représenter l’ensemble des musulmans de France, or de par ses positions, cette organisation représente surtout une tentative de légitimisation d’un discours et d’une pratique fondamentaliste de l’Islam.
Les connexions entre l’UOIF et les Frères musulmans, organisation ultra-fondamentaliste née en 1927 en Égypte, demeurent floues et informelles, mais l’influence idéologique est elle indéniable, comme en témoignent les multiples références à ce courant dans les productions de l’UOIF ou des associations qui gravitent autour d’elle.
Il s’agit bien là d’une vaste campagne marketing qui encore une fois a pour but de donner une nouvelle image de l’extrême-droite ainsi que du fondamentalisme religieux, cette nouvelle légitimité leur donnant les moyens de ratisser très large. Cette stratégie vise à créer un flou, sur les lignes et habituels clivage politiques, et construit un piège dans lequel les personnes peu informées peuvent tomber sans voir les motivations nauséabondes de Soral.
Soyons vigilants, Égalité & Réconciliation n’est pas un cas isolé.
Tandis que le FN se délite et que ses cadres se livrent une guerre de succession sans merci, des espaces à sa droite ainsi qu’en son sein s’ouvrent.
De ces espaces créés, de nombreuses organisations encore groupusculaires, au delà d’Égalité & Réconciliation, sont nées et tentent de se développer comme on peut le constater, dans la région bordelaise. Dies Irae, de sensibilité catholique intégriste, jouant sur les racines chrétiennes de la France, le Bloc Identitaire qui a récemment débauché Thibault du Réau ancienne tête de liste du FN aux municipales à Libourne et qui se pose actuellement comme fer de lance de la lutte contre le projet de la grande mosquée à Bordeaux. Le Bloc Identitaire s’est aussi fait connaître avec l’interdiction de sa soupe au cochon distribuée aux SDF (sauf ceux de confession juive ou musulmane). Soupe qui était réalisé sous le mot d’ordre : «Les nôtres avant les autres», ce qui est pour le moins explicite quant à la ligne politique des organisateurs…
Ces différents groupes ne se situent pas tous sur le même terrain et chacun a ses particularités. Mais sur le fond, tous jouent sur la corde du nationalisme, d’une Europe fondamentaliste, d’un désir d’identité nationale ou régionale et surtout souhaitent se racheter une image de respectabilité. Ces nouvelles extrêmes-droites rentrent dans une concurrence les poussant à une émulation entre elles pour combler le vide laissé par le FN.
On voit localement ces groupes se renforcer et à travers les médias, on voit que ces idées sont de plus en plus véhiculées par des personnalités controversées qui placent ces discours sur le devant de la scène.
À l’approche des élections européennes de 2009, Dieudonné a lancé un appel à des personnalités allant de Alain Soral à Kémi Séba, ex leader de la tribu K et leader du MDI (Mouvement des damnés de l’impérialisme), en passant par Djamel Bourras ex judoka, afin de constituer une liste «anti-communautariste et anti-sioniste».
De son coté Kémi Séba a jeté un pont vers la Droite socialiste, groupuscule néo-nazi (qui s’appelle ainsi car le terme national-socialiste est interdit depuis la seconde guerre mondiale). Dieudonné invite Faurisson (négationniste de l’Holocauste tristement célèbre) sur scène.
Bref, Dieudonné, Faurisson, MDI, Kémi Séba, Droite socialiste : la Sainte Alliance de tous les antisémites.
Car sous couvert d’anti-sionisme, quand on entend des phrases du types «le sionisme gangrène la France» (Dieudonné), ne soyons pas dupes : il s’agit bien d’antisémitisme dans ce qu’il a de plus gerbant.
Face à cette recrudescence des idéologies fascistes, nous appelons à réagir, pour combattre l’extrême-droite sous toutes ses formes.
Ni intégristes, ni fascistes : Rassemblement…
Vendredi 18 mars, Alain Soral sera présent à Bordeaux pour participer à un débat organisé par Égalité & Réconciliation, association politique dont il est le président.
Hier militant du PCF, puis adhérent du FN dont il a été membre du Conseil national, la girouette Soral tente aujourd’hui de construire le groupuscule Égalité & Réconciliation, qui cache ses thèses antisémites derrière un anti-sionisme virulent.
Nostalgique de l’Algérie française, Alain Soral explique que «les seules choses qui tiennent encore debout là-bas sont celles que la France coloniale y a construites».
Antisémite, il déclare que «les Juifs français refusent de se poser des questions à propos du fait que personne ne peut les blairer depuis 2500 ans».
Sexiste, il affirme que les femmes ont «une propension à la cruauté mentale» et «une conscience du monde moins étendue» et justifie le viol en expliquant que «le danger et l’ambiguïté du viol tiennent d’abord à la spécificité du désir féminin. Désir qui a tendance à avancer masqué et à se mentir à lui-même.»
Stalinien hier, fasciste aujourd’hui, Soral avance pourtant masqué, et son organisation Égalité & Réconciliation cherche à ratisser large. Se définissant tantôt comme patriote, tantôt comme gauche nationale ou encore comme «alternationaliste», Égalité & Réconciliation tente de rompre avec les vieux clichés que trimballe l’extrême-droite traditionnelle. Pourtant derrière cette nouvelle surface plus ouverte, plus populaire, plus fraternelle, «plus à gauche»… il n’y a pas à gratter longtemps pour retrouver les bonnes vieilles valeurs de l’extrême-droite, plus immondes les unes que les autres : préférence nationale, arrêt de l’immigration, identité nationale et un antisémitisme latent caché sous un anti-sionisme exacerbé.
Le 18 avril, Soral vient faire la promo de son organisation autour d’un débat : «Français musulman et patriote, pourquoi la gauche antiraciste et la droite islamophobe n’en veulent pas ?» avec comme invité Tareq Oubrou, théologien et recteur de la mosquée de Bordeaux.
Ce débat entre un leader d’extrême-droite et un recteur qui n’est pas connu pour être particulièrement progressiste peut paraître étonnant. En effet, il importe de signaler que Tareq Oubrou s’inscrit dans la ligne politique visant à mettre en place un communautarisme négocié avec l’État à travers ce qu’il appelle la «charia des minorités». Il s’agit en réalité d’un repli communautaire entraînant l’exclusion d’une partie de la population mais aussi la mise en place de lois d’exception concernant uniquement cette communauté et donc clairement discriminatoires. On comprend donc mieux pourquoi Alain Soral y trouve son compte, puisqu’il n’est pas question ici d’égalité…
Il convient aussi de signaler que Tareq Oubrou est un membre éminent de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France). L’UOIF est une organisation qui a pour but de s’imposer dans le paysage politique français en prétendant représenter l’ensemble des musulmans de France, or de par ses positions, cette organisation représente surtout une tentative de légitimisation d’un discours et d’une pratique fondamentaliste de l’Islam.
Les connexions entre l’UOIF et les Frères musulmans, organisation ultra-fondamentaliste née en 1927 en Égypte, demeurent floues et informelles, mais l’influence idéologique est elle indéniable, comme en témoignent les multiples références à ce courant dans les productions de l’UOIF ou des associations qui gravitent autour d’elle.
Il s’agit bien là d’une vaste campagne marketing qui encore une fois a pour but de donner une nouvelle image de l’extrême-droite ainsi que du fondamentalisme religieux, cette nouvelle légitimité leur donnant les moyens de ratisser très large. Cette stratégie vise à créer un flou, sur les lignes et habituels clivage politiques, et construit un piège dans lequel les personnes peu informées peuvent tomber sans voir les motivations nauséabondes de Soral.
Soyons vigilants, Égalité & Réconciliation n’est pas un cas isolé.
Tandis que le FN se délite et que ses cadres se livrent une guerre de succession sans merci, des espaces à sa droite ainsi qu’en son sein s’ouvrent.
De ces espaces créés, de nombreuses organisations encore groupusculaires, au delà d’Égalité & Réconciliation, sont nées et tentent de se développer comme on peut le constater, dans la région bordelaise. Dies Irae, de sensibilité catholique intégriste, jouant sur les racines chrétiennes de la France, le Bloc Identitaire qui a récemment débauché Thibault du Réau ancienne tête de liste du FN aux municipales à Libourne et qui se pose actuellement comme fer de lance de la lutte contre le projet de la grande mosquée à Bordeaux. Le Bloc Identitaire s’est aussi fait connaître avec l’interdiction de sa soupe au cochon distribuée aux SDF (sauf ceux de confession juive ou musulmane). Soupe qui était réalisé sous le mot d’ordre : «Les nôtres avant les autres», ce qui est pour le moins explicite quant à la ligne politique des organisateurs…
Ces différents groupes ne se situent pas tous sur le même terrain et chacun a ses particularités. Mais sur le fond, tous jouent sur la corde du nationalisme, d’une Europe fondamentaliste, d’un désir d’identité nationale ou régionale et surtout souhaitent se racheter une image de respectabilité. Ces nouvelles extrêmes-droites rentrent dans une concurrence les poussant à une émulation entre elles pour combler le vide laissé par le FN.
On voit localement ces groupes se renforcer et à travers les médias, on voit que ces idées sont de plus en plus véhiculées par des personnalités controversées qui placent ces discours sur le devant de la scène.
À l’approche des élections européennes de 2009, Dieudonné a lancé un appel à des personnalités allant de Alain Soral à Kémi Séba, ex leader de la tribu K et leader du MDI (Mouvement des damnés de l’impérialisme), en passant par Djamel Bourras ex judoka, afin de constituer une liste «anti-communautariste et anti-sioniste».
De son coté Kémi Séba a jeté un pont vers la Droite socialiste, groupuscule néo-nazi (qui s’appelle ainsi car le terme national-socialiste est interdit depuis la seconde guerre mondiale). Dieudonné invite Faurisson (négationniste de l’Holocauste tristement célèbre) sur scène.
Bref, Dieudonné, Faurisson, MDI, Kémi Séba, Droite socialiste : la Sainte Alliance de tous les antisémites.
Car sous couvert d’anti-sionisme, quand on entend des phrases du types «le sionisme gangrène la France» (Dieudonné), ne soyons pas dupes : il s’agit bien d’antisémitisme dans ce qu’il a de plus gerbant.
Face à cette recrudescence des idéologies fascistes, nous appelons à réagir, pour combattre l’extrême-droite sous toutes ses formes.
Ni intégristes, ni fascistes : Rassemblement…
Tract bordelais, 15 avril 2009.