Vive la lutte des Rencast à Thonon !

Publié le par la Rédaction


BLOG DE LUTTE DES RENCAST

Les salariés de Rencast ont détruit du matériel automobile : Une méthode d’action inédite


Cest une première en France. Après les séquestrations de chefs d'entreprises ou cadres, les 182 salariés du site Rencast, équipementier automobile de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie — qui fait partie du groupe Italien Zen — ont inauguré jeudi soir une nouvelle méthode daction.

En grève depuis le 24 mars et alors que les négociations n
ont pas abouti entre les syndicats (FO, CGT, CGC), et le liquidateur, ladministrateur ainsi que les pouvoirs publics, lensemble du personnel a décidé à lunanimité de refondre 3400 pièces mécaniques, principalement des boîtiers de direction destinés aux Twingo assemblées sur une chaine de lusine Renault de Novo Mestro en Slovénie. Résultat : la chaîne en question a été bloquée.

Les délégués du personnel et les salariés ont entamé un véritable bras-de-fer, notamment avec leurs clients, Renault et PSA depuis qu
ils ont appris la liquidation totale des six sites du groupe : Thonon, Reyrieux, Brives, Delle, Châteauroux et le siège social de Bron. Au total, ce sont 850 personnes qui risquent de perdre leur emploi.


«Nous irons jusqu
au bout»

Pour l
’heure, seul le site de Thonon poursuit la grève et conduit des actions qui, à terme, pourraient destabiliser les deux grands constructeurs français, Renault et PSA. «Nous irons jusqu’au bout» indiquaient jeudi soir Daniel Renard (FO) et Christine Mocellin (CGT). Une menace à ne pas prendre à la légère puisque le vendredi 3 avril, tout le système informatique avait été coupé «en douceur». Une coupure «propre» autorisée par l’administrateur et le négociateur chargé de la gestion de l’entreprise. En clair, le site thononais étant un centre névralgique, les cinq autres sites ne sont actuellement plus connectés.

Cette montée en puissance démontre l
exaspération du personnel mais aussi certaines dissensions entre la base et les syndicats. En effet, dans le cas où un, voire plusieurs repreneurs seraient susceptibles de racheter tous les sites, les salariés de Rencast réclament une indemnité supra-légale de 40.000 € «parce que si nous sommes repris, de toute façon on ne tiendra pas deux ans» expliquent-ils. Hier, les salariés et Renaud Le Youdec, le négociateur, se sont de nouveau réunis. «Le dialogue social doit reprendre, laccord doit être validé par les salariés» indiquait-il. Ce qui nest pas gagné davance. Dautant plus quhier soir, les salariés ont également brûlé quatre tonnes de pièces destinées à Peugeot.

Leur presse, 11 avril 2009
(Jean-Jacques Berchemin, Le Daubé)

Aux grands maux les grands remèdes

Des salariés détruisent la production de leur usine


Le malaise social prend des formes extrêmes. Après la séquestration des patrons, c’est la production qui est détruite. Cest en tout cas ce que les salariés de lusine Rencast à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ont décidé de faire.  Mécontents des négociations en cours depuis la mise en liquidation de leur groupe, ils ont fondu jeudi et vendredi la production destinée à Renault et PSA.

Jeudi, les salariés ont remis dans le fourneau en fusion la production de pièces en aluminium destinées à Renault pour la fabrication de la Twingo et vendredi, ils ont fondu 80% de la production destinée au constructeur PSA, a-t-on annoncé de source syndicale.

Selon Daniel Renard, délégué syndical Force ouvrière (FO) à la fonderie de Thonon-les-Bains, «les salariés protestent contre le déroulement des négociations» depuis le mise en liquidation du groupe le 18 mars dernier, reprochant notamment à Renault et PSA «de ne pas respecter les accords», sans préciser dans le détail la nature de ces accords.

Selon la préfecture de Haute-Savoie, «la situation est effectivement tendue depuis trois semaines». «Des négociations ont démarré le 4 avril et se sont poursuivies vendredi et elles devraient reprendre à la fin de ce week-end», a-t-on ajouté de même source.


Le groupe a été repris par un groupe métallurgique italien

La fonderie de Thonon-les-Bains, ouverte en 1963, emploie 182 salariés. Le 18 mars, le tribunal de commerce de Lyon avait autorisé la mise en liquidation du groupe français Rencast, spécialisé dans la fonderie en aluminium pour l
automobile, qui emploie environ 850 salariés dans cinq usines en France.

Rencast, dont le siège est à Bron, dans la banlieue de Lyon, avait été repris en juillet 2008 par le groupe métallurgique italien Zen. Il avait été placé en redressement judiciaire en décembre 2007. Selon le tribunal de commerce, la poursuite de l
activité de Rencast a été autorisée jusquau 18 juin. Un liquidateur judiciaire a été nommé.

Les cinq sites de production de Rencast en France sont situés à Brive (Corrèze), Châteauroux (Indre), Delle (Territoire de Belfort), Reyrieux (Ain) et Thonon-le-Bains (Haute-Savoie).

Le groupe familial Zen, implanté à Padoue, dans le nord de l
Italie, emploie 600 salariés en Italie. Il a déjà racheté en France, outre la SBFM (en redressement judiciaire) et Rencast, Fabris à Châtellerault (380 salariés) ou encore le groupe lyonnais Florence et Peillon (400 personnes).

Leur presse (Le Parisien / AFP), 10 avril 2009.

Publié dans Colère ouvrière

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