Journée de grève interprofessionnelle en Grèce

Publié le par la Rédaction

Les actions coup-de-poing se succèdent en Grèce

Le malaise des Grecs face à la crise s’exprime par le saccage de magasins et par une nouvelle grève générale, jeudi 2 avril.

Depuis la mort du jeune Alexis Grigoropoulos, tué par un policier en décembre, la Grèce fait face à une radicalisation de plus en plus extrême et de plus en plus violente d’une partie de sa jeunesse. Vitrines et voitures de luxe saccagées dans les centres-villes, explosions à répétition de petites bombes à gaz devant les banques et les magasins de marque, attaques de poste de police à la mitrailleuse… Les actions coup-de-poing se succèdent à un rythme très soutenu, preuve, selon un expert, «que la mobilisation des jeunes et leur recrutement pour ce type d’actions ne posent pas de problème» à ceux qui les organisent.

La police grecque a fait appel à Scotland Yard pour tenter de venir à bout d’une contestation qui flirte souvent ouvertement avec le terrorisme. Dépassée, elle multiplie les mesures répressives. L’une d’elles, qui criminalise le port de la cagoule, a déclenché un véritable tollé. «Il n’est nul besoin de se cacher le visage pour protester dans la rue, a expliqué le ministre de la justice. Donc celui qui, au moment des faits qui lui sont reprochés, portait une cagoule, risquera désormais de deux à dix années de prison supplémentaires.» Cette mesure risque d’être perçue comme une provocation par ces jeunes, a réagi la députée conservatrice Fotini Pipili : «Tant qu’on n’aura pas ouvert un dialogue avec eux et compris ce qui les pousse dans la rue, on n’arrivera à rien.»

Mouvements alternatifs

En l’absence jusqu’ici de toute arrestation, les contestataires ont le vent en poupe. Mais il n’y a pas que les casseurs. Il y a aussi des mouvements alternatifs, comme ceux qui squattent des parkings à ciel ouvert et y plantent des arbres pour réclamer de vrais espaces verts. «Depuis décembre, on ne croit plus dans les partis ou le gouvernement, explique Eva, une septuagénaire pimpante. On se prend en charge nous-mêmes. Ils ne veulent pas nous donner des parcs ? Eh bien ! On les crée nous-mêmes avec nos efforts, notre solidarité et notre argent.» Trois anciens parkings ont ainsi déjà été transformés à Athènes. Des équipes montent la garde pour éviter une descente des forces antiémeutes qui surveillent au loin. Certains ont même porté l’affaire devant les tribunaux pour légaliser leur action.

Hier, le pays retenait son souffle avant une grève de 24 heures prévue jeudi 2 avril contre le coût de la crise économique pour les salariés. De fortes perturbations sont attendues dans les transports, et des occupations symboliques de bureaux de multinationales ont commencé dès mardi 31 mars.

Presse jaune, 1er avril 2009
(Thomas Jacobi, La Croix).

Publié dans Grèce générale

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