Fièvre catarrhale ovine : Quand les éleveurs disent non à la vaccination et aux appareils syndicaux

Publié le par la Rédaction


Les éleveurs de vaches, de brebis ou de chèvres et les apiculteurs réunis dans des collectifs, hors des structures syndicales, viennent publiquement de réaffirmer, lors de la journée d’action nationale du 26 mars, leur refus catégorique de la vaccination obligatoire et de la désinsectisation, pour lutter contre la fièvre catarrhale ovine.

Contrairement à ce que les administrations de l’État français et de l
Union européenne veulent faire croire, ce nest pas la fièvre catarrhale ovine (FCO), le problème des éleveurs, mais ces administrations elles-mêmes.

Car même si cette nouvelle pathologie a créé ici ou là des dégâts dans certains élevages, c
est bien la collusion dune logique vétérinaire pasteurienne (toujours prête à éradiquer) et dune logique industrielle (toujours prête à développer des marchés juteux) qui les met encore une fois en difficulté.

Dans cette affaire de vaccination obligatoire, il faut, pour être exhaustif, rajouter à la liste des handicaps pour les éleveurs, les syndicats agricoles.

Ils se sont tous prononcés pour une prophylaxie obligatoire, chacun bien sûr avec des motifs idéologiques différents, mais avec toujours le souci commun de maintenir les paysans sous tutelle, la leur et celle de l
’État.

On peut même affirmer que l
insistance des syndicats pour une prophylaxie obligatoire est pour beaucoup dans les mesures prises par les instances nationales et européennes pour lutter contre la FCO.

Heureusement les éleveurs, confrontés, eux, à la réalité de la FCO, de la vaccination et de la désinsectisation obligatoires et à leurs conséquences respectives, ont dit non.

Ce refus a eu pour première conséquence de contraindre certains de ces syndicats, comme la Confédération paysanne — ses militants étant largement impliqués dans les collectifs — à un changement de cap spectaculaire, puisque celle-ci demande aujourd'hui l
arrêt de toute obligation prophylactique et déclare soutenir les collectifs. Tant mieux.

La deuxième conséquence, nous l
espérons, pourrait être la fin de lobligation vaccinale et de la désinsectisation pour la campagne 2009-2010.

Préconisant l
action syndicale directe, sans intermédiaire bureaucratique, notre Fédération salue linitiative des collectifs.

Au nom de ces mêmes convictions, nous mettons en garde ces collectifs, aujourd
hui regroupés dans la Coordination nationale des collectifs contre l’obligation de vacciner, contre toute mise sous tutelle syndicale. Toutes les craintes sont permises, la Confédération paysanne et la FNAB se déclarant dans leurs derniers communiqués parties prenantes de cette coordination «en tant que relais national» (?).

Notre Fédération comme il y a plusieurs semaines (communiqué du 12/2/09) appelle tous les éleveurs à rejoindre ces collectifs.

Elle rappelle également, qu
au-delà de cette mobilisation exemplaire (à ce jour plus de 60 collectifs regroupant près de 2000 éleveurs), contre la prophylaxie obligatoire anti-FCO, il faut remettre en cause les logiques industrielles et normatives qui détruisent nos métiers de bergers, de vachers, de chevriers.  Dès aujourdhui reparlons du marquage électronique de nos bêtes que lon veut nous imposer dès 2010.

Cette nouvelle contrainte inepte, nous est aussi «vendue» au nom de la protection de la santé publique, qui dépendrait soit-disant de la «traçabilité», concept industriel s
il en est.

Publié dans Terre et environnement

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