Peut-on refuser Navigo ?
Dans l’idéal, on ne serait pas contre le fait de contribuer tous à la hauteur de nos moyens pour avoir un bon système de transports. Dans l’idéal…
Aujourd’hui, les transports parisiens, ce sont plus de 6000 caméras et tout un système expérimental d’écoute et de surveillance des mouvements (comme les caméras du système Prismatica).
Ce sont des brigades spéciales connues pour leur violence. Des opérations de chasse aux sans-papiers, sous couvert de contrôle des tickets.
Ce sont des incitations plutôt énervantes à la consommation débridée qui véhiculent les valeurs dominantes et des mensonges. On commence à installer des centaines d’écrans partout, avec des publicités animées dotées de capteurs de visages pour en mesurer l’impact (ils appellent ça système Numeriflash).
Et c’est le fameux Passe Navigo avec sa puce RFID qui sait tout. Un sale truc, cette carte, ne serait-ce que pour la planète : imaginez comment sont produites ces millions de puces, l’équivalent, chacune, d’un micro-ordinateur. Des puces qui transgressent une règle fondamentale : la possibilité de circuler anonymement. Des puces qui seront bientôt intégrées à nos passeports et cartes d’identité et qui permettront de faire des contrôles d’identité à distance. Nous revendiquons l’anonymat de nos déplacements car nous savons que les données enregistrées nous concernant ne seront jamais utilisées pour assurer notre sécurité mais à des fins exclusivement répressives et liberticides.
C’est finalement dans cet endroit où nous passons beaucoup de temps qui est placé sous surveillance permanente, où le matraquage publicitaire envahit et cherche à façonner notre imaginaire, où les technologies de guerre se banalisent, où la peur de l’autre et l’injonction à se comporter comme on nous le dicte se répandent.
À cela rien d’étonnant. L’objectif est que tout le monde s’habitue à ce genre d’équipement, à côtoyer tous les jours les forces répressives, où se mêlent indistinctement contrôleurs, policiers, militaires en arme, à subir ou observer l’humiliation quotidienne de contrôles, à cause desquels certains sont aujourd’hui en prison. Nous n’avons pas envie de cautionner ce petit monde totalitaire.
Réunion publique
Mardi 7 avril 2009, à 19h30 au LIEU-DIT
6 rue Sorbier, 75020 Paris (métro Ménilmontant ou Gambetta)
avec la projection d’un court métrage sur la fraude
Barres (Luc Moullet, 1983, 15 min.)
Créons des mutuelles de fraudeurs
À Paris et en banlieue, depuis quelques années, nous sommes plusieurs centaines à nous être organisés en mutuelles de fraudeurs. Nous cotisons chacun de petites sommes (5 à 7 euros) qui servent à régler les amendes des membres de la mutuelle.
Cela permet d’échapper à des abonnements, mais surtout, cela nous donne les moyens concrets de boycotter la politique de la RATP.
On peut dire que ça fonctionne. Et nous pensons que ces mutuelles doivent se multiplier. Il suffit d’être un groupe d’amis, salariés, étudiants, chômeurs pour créer le même système. Nous nous réunissons tous les premiers mercredis du mois au CICP, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris, à 19h30.
Courriel, 25 mars 2009.