Les patrons licencient : séquestrons les patrons !
Un nouveau cas de patron
retenu par des salariés en colère
retenu par des salariés en colère
Comme l’avait connu le patron de Sony France, le directeur de la société de chimie et pharmacie 3M implantée à Pithiviers, dans le Loiret, est retenu par les salariés. Ils dénoncent le plan social et exigent des indemnités de départ accrues.
Après le patron de Sony France retenu pendant plusieurs heures récemment par les salariés en colère de l’usine des Landes qui doit fermer, c’est au tour du directeur de la société de chimie et pharmacie 3M implantée à Pithiviers, dans le Loiret, d’être victime de l’actuelle crispation des tensions sociales en France.
Il est en effet retenu depuis mardi après-midi dans son bureau par les salariés. Ces derniers exigent «une renégociation» des modalités de départs, notament des indemnités accrues, une prime de transfert, un congé de mobilité de 24 mois, selon le syndicat Force ouvrière (FO).
Le sous-préfet devrait se rendre sur les lieux ce mercredi matin afin de participer aux négociations et de permettre la libération du dirigeant.
La Tribune, 25 mars 2009 (8h41).
Manifestation des salariés de Continental à Reims, le 16 mars
Le directeur industriel de 3M à Pithiviers toujours séquestré
La situation semble bloquée à l’usine pharmaceutique 3M de Pithiviers (Loiret), où des salariés séquestrent depuis mardi le directeur industriel de l’entreprise en France, Luc Rousselet.
Ils espèrent ainsi obtenir des mesures d’accompagnement supplémentaires après un plan de réduction d’effectifs. La suppression de 110 emplois sur les 235 que compte le site a été annoncée pour septembre prochain.
Les syndicats demandent notamment une augmentation des indemnités de départ, un congé de mobilité d’une durée de 24 mois, une prime de transfert et des garanties pour les salariés restants.
«La situation est au point mort», a-t-on déclaré au cabinet du préfet à la mi-journée. Le directeur a été enfermé dans un bureau par une vingtaine de salariés alors qu’il était venu sur le site discuter des modalités du plan social.
Luc Rousselet a expliqué dans la nuit à la presse son refus de payer les jours de grève. Les salariés ont cessé le travail depuis le 20 mars.
«Lorsque l’on fait grève, il faut assumer, et ce serait injuste par rapport à ceux qui ne font pas grève», a-t-il dit.
Il dit ne pas se plaindre du sort qui lui est fait. «Ces gens sont plus à plaindre que moi et je savais qu’il y avait ce risque en venant ici», a-t-il souligné.
L’arme de la séquestration d’un dirigeant d’entreprise a déjà été utilisée en France le 12 mars dans l’usine Sony de Pontonx-sur-l’Adour, dans les Landes, qui va fermer. Un accord a été signé après la remise en liberté du P-DG et de son directeur des ressources humaines.
Les salariés en grève illimitée à Pithiviers sont «décidés à aller jusqu’au bout pour obtenir satisfaction», a assuré Jean-François Caparros, délégué Force ouvrière. Les syndicats ont dit qu’ils assuraient la sécurité du directeur séquestré.
Presse jaune (Reuters), 25 mars 2009 (14h).
Le directeur de l’usine 3M de Pithiviers toujours séquestré
Les salariés de l’usine pharmaceutique 3M de Pithiviers séquestraient toujours mercredi matin le directeur du groupe Luc Rousselet. Ils protestent ainsi depuis mardi après-midi contre un plan de suppression de 110 emplois sur les 235 que compte le site.
Suspendues dans la nuit, les négociations devraient reprendre mercredi matin.
Le directeur de 3M Luc Rousselet a déclaré à la presse : «Ces gens sont plus à plaindre que moi et je savais qu’il y avait ce risque en venant ici.»
Jean-François Caparros, délégué Force ouvrière de l’usine de Pithiviers, a précisé les revendications syndicales. «Nous voulons renégocier les indemnités de départ. Nous demandons un congé de mobilité d’une durée de 24 mois, une prime de transfert et des garanties pour les salariés restants. Les discussions ont été suspendues vers 03h00 ce matin, après 17 heures d’échanges infructueux. Elles devraient reprendre ce mercredi dans la matinée.»
«Nous allons aller jusqu’au bout pour obtenir ce que nous méritons», a promis Jean-François Caparros.
Les salariés de 3M sont en grève illimitée depuis le 20 mars. En France, le groupe américain 3M compte près de 2700 salariés répartis sur treize sites.
AP, 25 mars 2009 (9h31).
La séquestration, nouveau moyen de pression ?
Luc Rousselet, le directeur de l’usine pharmaceutique 3M de Pithiviers, dans le Loiret, est retenu depuis hier après-midi par ses salariés, qui protestent contre un plan de suppression de 110 emplois. Les négociations ont pour l’heure échouées, mais devaient reprendre ce matin.
La prise d’otage serait-elle devenue le nouveau moyen en vogue pour faire céder un employeur à ses revendications ? Moins de deux semaines après la séquestration du patron de Sony France dans l’usine de Pontonx-sur-l’Adour, dans les Landes, c’est au tour du directeur de l’usine pharmaceutique 3M de Pithiviers, dans le Loiret, de retenir leur directeur.
Depuis hier après midi, Luc Rousselet est enfermé dans son bureau et surveillé par ses salariés, qui se sont relayés cette nuit tous les quarts d’heure par groupe de vingt. Ils protestent contre un plan de suppression de 110 emplois dès septembre sur les 235 que compte le site. «Nous voulons renégocier les indemnités de départ. Nous demandons un congé de mobilité d’une durée de 24 mois, une prime de transfert et des garanties pour les salariés restants», a précisé ce matin Jean-François Caparros, délégué Force ouvrière de l’usine de Pithiviers.
L’entreprise spécialisée dans la chimie fine et la production de médicaments justifie pour sa part ces suppressions de postes — ainsi que 40 transferts dans une société qui doit s’implanter à Pithiviers, courant 2009 — par une diminution de la production de médicaments, la demande étant en «baisse constante».
Les négociations ont été suspendues vers 03h00 ce matin, après 17 heures de discussion infructueuse. Elles devaient reprendre ce mercredi dans la matinée. Emmanuel Duhem, directeur départemental du Travail, a été nommé médiateur dans le dossier. «C’est un gâchis. 3M se porte bien, fait des bénéfices. La direction est responsable de cette situation», a rétorqué François Caparros, promettant d’aller «jusqu’au bout pour obtenir ce que nous méritons».
Contre toute attente, le directeur de 3M est allé dans le sens de ses preneurs d’otage, lors d’une déclaration à la presse. «Ces gens sont plus à plaindre que moi et je savais qu’il y avait ce risque en venant ici», a-t-il déclaré.
Les salariés de 3M sont en grève illimitée depuis le 20 mars. En France, le groupe américain 3M compte près de 2700 salariés répartis sur treize sites.
Même sort au PDG de Sony France…
Le 12 mars, le PDG de Sony France, Serge Foucher, avait été séquestré pendant 24 heures par des salariés de l’usine de Pontonx-sur-l’Adour, en colère contre la fermeture du site prévu le 17 avril. Venu rencontrer une dernière fois les 311 salariés de cette usine proche de Dax, Serge Foucher n’avait pas été capable de trouver une solution de reprise et surtout un plan social qui aurait satisfait les salariés. Ceux-ci avaient alors décidé de se mettre en grève et de bloquer les accès de l’usine avec des troncs d’arbres.
Le lendemain, le patron était libre mais le résultat des négociations mitigé. Seuls l’accompagnement des salariés de plus de 55 ans — qui bénéficieront d’un bonus de 24 mois en plus de l’indemnité légale d’un mois par année travaillée — et l’allongement du congé de reclassement de 9 à 12 mois avaient fait consensus. En revanche, les deux parties n’avaient pas réussi à trouver un terrain d’entente concernant les indemnités, ce qui avait poussé les syndicats à rester évasifs sur une éventuelle suite à donner au mouvement de protestation.
… et des œufs pour celui de Continental
Reste que la colère des employés s’exprime de plus en plus violemment en France, en cette période de crise. Récemment, le directeur de l’usine de pneus Continental de Clairoix (Oise), qui doit fermer à la fin de l’année, avait pour sa part été la cible de jets d’œufs, dont certains ont atteint leur but. Louis Forzy, qui était venu s’exprimer devant ses salariés, avait dû quitter l’estrade après avoir reçu, de surcroît, un drapeau en plein visage.
Presse jaune, 25 mars 2009
(Marie Desnos, Paris Match)