Des armes au fond du jardin

Publié le par la Rédaction


On
ne prend pas les armes, parce qu’on ne les aime pas.

C’est vrai.

Pourtant, prendre les armes, c’est aussi aux soldats, c’est ne pas les laisser, ni rendre, ni les tendre aux soldats. Depuis toujours, les appelés restituent le matériel quand les guerres sont finies : casques, vêtements, gourdes, fusils, radios, draps de lits, véhicules. Bombes atomiques. C’est bizarre parce qu’en cas de guerre les gens en armes sont bien plus nombreux que les chefs.

Puis ils se rendent.

Ils se livrent en livrant leurs armes. Ils les rendent pour qu’on s’en serve contre eux. Ils le font par dégoût. Comme un genre d’abandon, ou pour ne rien risquer.

En remettre la responsabilité à ceux qui les entretiennent.

L’entrepôt est situé hors des droits, on ne s’en approche plus, on le craint, les armes y abondent, non pas pour mais contre tous ceux qui s’en approcheraient. On les retrouve détenues, prisonnières de ceux qui les fabriquent pour les seuls qui les portent. Vous savez de qui je parle. Les sirènes et les services d’écoute ne sont plus rien sans elles.

Il y aura bien, même hélas, une guerre après laquelle les gens ne rendront pas leurs fusils.

Tant que vous êtes surveillés, remarquez bien, on dit en général votre fusil. C’est celui que vous portez. Il représente aussi une certaine somme confiée par l’État, qu’il faudra rembourser. On vous a donc forcés au crédit, à détenir cette créance ; puis il vous faut la quitter, un autre travail/créance vous attend.

Quand les armes reviendront, vous n’aurez plus l’âge, vous serez mourants.

Ce fusil n’est jamais que pour d’autres, qui ne l’enterrent pas.

Indymedia Grenoble, 15 mars 2009.
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