Autoréduction et solidarité à Toulouse
Communiqué interlutte
Nous rappelons que cette action, appelée par l’Assemblée générale interlutte (travailleurs-ses, chômeurs-ses, étudiantEs) avait pour but la réappropriation et la redistribution de denrées alimentaires et que des actions similaires ont lieu régulièrement depuis une dizaine d’années.
La forte mobilisation, étudiante notamment, qui a suivi les interpellations, ainsi que le rassemblement de soutien appelé dès jeudi matin ont contribué aux libérations et montrent l’ampleur de la solidarité.
Les inculpéEs sont convoquéEs le 8 septembre. Pour préparer leur défense, une caisse de soutien est constituée.
Arrestations à Toulouse
Cette action, appelée par l’Assemblée générale interlutte, avait pour but la réappropriation et la redistribution de denrées alimentaires. Alors que la grande distribution multiplie les profits nous avons toujours du mal à finir le mois, surtout les trente derniers jours. Face aux attaques continuelles contre nos conditions d’existence, cette assemblée interlutte veut agir concrètement pour une société solidaire. Ceci n’est pas une action isolée : partout en France des collectifs s’organisent et multiplient blocages économiques et autoréductions.
Cette pratique de lutte existe depuis plus de dix ans et sa criminalisation aujourd’hui participe d’une répression toujours croissante des mouvements sociaux.
Ces sept personnes, toujours en garde à vue au moment où nous écrivons ces lignes, risquent une condamnation pour vol aggravé. Nous exigeons leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre elles.
Consommation : Ils volent aux riches pour donner aux pauvres
«Ce que le capitalisme nous vole, nous nous le réapproprions pour le redistribuer.» Après la spectaculaire razzia de ces Robin des Bois contemporains, mercredi au Supercasino de l’avenue Honoré-Serres (six chariots pour un montant d’environ 4000 €), les militants de l’«autoréduction» promettent de repasser à l’attaque en multipliant ce genre d’actions.
Hier à midi, alors que sept d’entre eux finissaient leur garde à vue, les membres de l’Assemblée générale interluttes qui a revendiqué l’action campaient devant le commissariat boulevard de l’Embouchure. Dès la veille, ils exigeaient «leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre eux». Ils n’ont que partiellement obtenu satisfaction : les sept ont été laissés libres vers 13h30, mais comparaîtront devant le tribunal correctionnel en septembre.
Le phénomène de réappropriation-redistribution s’étend. Après Paris, Grenoble ou Rennes, le voici donc en plein boom à Toulouse. «On ne peut pas parler de vol, explique un anonyme de l’Assemblée générale. Ce genre d’action est tout à fait légitime : la grande distribution fait des profits énormes.»
Écho plutôt favorable dans la population
Vol ou réappropriation, ces faits surgissent dans un contexte de désespérance sociale de plus en plus prégnant. Ils trouvent donc assez naturellement un écho plutôt favorable dans la population, lasse d’entendre que telle ou telle société licencie à tour de bras alors qu’elle dégage des bénéfices record. «Moi je n’oserais pas mais ils ont raison, juge Estelle, une mère de famille croisée hier à la sortie du Supercasino victime de la razzia de la veille. Les jeunes ne trouvent pas de boulot ou sont exploités, et les patrons s’en mettent plein les poches. C’est injuste.»
Contestation du système capitaliste fondé sur l’argent-roi, de l’aliénation par le travail et de l’individualisme, l’autoréduction ne date pas d’hier. Les autoréducteurs d’aujourd’hui sont les héritiers des autonomes italiens des années soixante, soixante-dix. Plus récemment et aujourd’hui encore, à Barcelone, le mouvement «Dinero gratis» (argent gratuit) multiplie les «prélèvements» dans les supermarchés. Avant mercredi, Toulouse avait connu pareilles actions commando en 1997 et 2006. Elles sont appelées à se renouveler.
Les sept personnes interpellées mercredi 11 mars, suite à une action collective d’autoréduction dans un supermarché, ont été libérées jeudi 12 mars après 20 heures de garde à vue.
Nous rappelons que cette action, appelée par l’Assemblée générale interlutte (travailleurs-ses, chômeurs-ses, étudiantEs) avait pour but la réappropriation et la redistribution de denrées alimentaires et que des actions similaires ont lieu régulièrement depuis une dizaine d’années.
La forte mobilisation, étudiante notamment, qui a suivi les interpellations, ainsi que le rassemblement de soutien appelé dès jeudi matin ont contribué aux libérations et montrent l’ampleur de la solidarité.
Les inculpéEs sont convoquéEs le 8 septembre. Pour préparer leur défense, une caisse de soutien est constituée.
Solidarité !
Indymedia Toulouse, 12 mars 2009.
Arrestations à Toulouse
Mercredi 11 mars, sept personnes ont été interpellées alors qu’une action collective d’autoréduction dans un supermarché de Toulouse venait d’avoir lieu.
Cette action, appelée par l’Assemblée générale interlutte, avait pour but la réappropriation et la redistribution de denrées alimentaires. Alors que la grande distribution multiplie les profits nous avons toujours du mal à finir le mois, surtout les trente derniers jours. Face aux attaques continuelles contre nos conditions d’existence, cette assemblée interlutte veut agir concrètement pour une société solidaire. Ceci n’est pas une action isolée : partout en France des collectifs s’organisent et multiplient blocages économiques et autoréductions.
Cette pratique de lutte existe depuis plus de dix ans et sa criminalisation aujourd’hui participe d’une répression toujours croissante des mouvements sociaux.
Ces sept personnes, toujours en garde à vue au moment où nous écrivons ces lignes, risquent une condamnation pour vol aggravé. Nous exigeons leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre elles.
Libération immédiate !
Solidarité active.
Courriel, 12 mars 2009.
Consommation : Ils volent aux riches pour donner aux pauvres
Une quarantaine de militants de l’«autoréduction» ont pris pour 4000 € de nourriture dans un supermarché, mercredi. Une action revendiquée appelée à se renouveler.
«Ce que le capitalisme nous vole, nous nous le réapproprions pour le redistribuer.» Après la spectaculaire razzia de ces Robin des Bois contemporains, mercredi au Supercasino de l’avenue Honoré-Serres (six chariots pour un montant d’environ 4000 €), les militants de l’«autoréduction» promettent de repasser à l’attaque en multipliant ce genre d’actions.
Hier à midi, alors que sept d’entre eux finissaient leur garde à vue, les membres de l’Assemblée générale interluttes qui a revendiqué l’action campaient devant le commissariat boulevard de l’Embouchure. Dès la veille, ils exigeaient «leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre eux». Ils n’ont que partiellement obtenu satisfaction : les sept ont été laissés libres vers 13h30, mais comparaîtront devant le tribunal correctionnel en septembre.
Le phénomène de réappropriation-redistribution s’étend. Après Paris, Grenoble ou Rennes, le voici donc en plein boom à Toulouse. «On ne peut pas parler de vol, explique un anonyme de l’Assemblée générale. Ce genre d’action est tout à fait légitime : la grande distribution fait des profits énormes.»
Écho plutôt favorable dans la population
Vol ou réappropriation, ces faits surgissent dans un contexte de désespérance sociale de plus en plus prégnant. Ils trouvent donc assez naturellement un écho plutôt favorable dans la population, lasse d’entendre que telle ou telle société licencie à tour de bras alors qu’elle dégage des bénéfices record. «Moi je n’oserais pas mais ils ont raison, juge Estelle, une mère de famille croisée hier à la sortie du Supercasino victime de la razzia de la veille. Les jeunes ne trouvent pas de boulot ou sont exploités, et les patrons s’en mettent plein les poches. C’est injuste.»
Contestation du système capitaliste fondé sur l’argent-roi, de l’aliénation par le travail et de l’individualisme, l’autoréduction ne date pas d’hier. Les autoréducteurs d’aujourd’hui sont les héritiers des autonomes italiens des années soixante, soixante-dix. Plus récemment et aujourd’hui encore, à Barcelone, le mouvement «Dinero gratis» (argent gratuit) multiplie les «prélèvements» dans les supermarchés. Avant mercredi, Toulouse avait connu pareilles actions commando en 1997 et 2006. Elles sont appelées à se renouveler.
La police sur les dents
La réponse policière à l’action des Robin des Bois toulousains témoigne de l’inquiétude de l’État face à un phénomène de société dont il craint la prolifération. L’affaire de Tarnac — les sabotages de caténaires SNCF — et, plus encore, les récents mouvements de révolte sociale en Guadeloupe, inquiètent le pouvoir.
À Toulouse, l’interpellation, violente selon des témoins, des sept autoréducteurs Saint-Sernin en pleine redistrbution de victuailles dont du champagne, constitue une première. À Paris le jour du réveillon de Noël, comme lors d’actions similaires à Grenoble ou Rennes, aucune poursuite n’a été engagée. Pas plus que les précédents toulousains, en 1997 aux Galeries Lafayette, ou en 2006, au Géant Discount de Basso Cambo, en marge des manifestations anti-CPE.
Toulouse marque donc un tournant. Ces signes de durcissement sont qualifiés par l’Assemblée générale interluttes de «criminalisation des mouvements sociaux». Preuve supplémentaire que l’État ne prend pas le phénomène à la légère, le parquet n’a finalement pas opté pour la comparution immédiate des sept interpellés, initialement envisagée aujourd’hui. Par crainte de donner une trop large tribune à l’affaire, et d’une éventuelle manifestation lors de l’audience. Laissés libres à l’issue de leur garde à vue, les sept interpellés seront convoqués le 8 septembre devant le tribunal correctionnel pour répondre de faits de vol en réunion.
Presse jaune (La Dépêche), 13 mars 2009.