Après l'accord en Guadeloupe
Je vous transmets la lettre de mon ami Frédéric G., en direct de la Guadeloupe.
Salut Vincent,
Toi qui voulait en savoir plus sur le massacre de Pointe-à-Pitre en mai 1967, il y a l’émission «Complément d’enquête» lundi 9 mars prochain à 22h10 qui évoque cette journée terrible et qui devrait apparemment faire un tour d’horizon large des conflits sociaux actuels en Guadeloupe, Martinique et Guyane.
Actuellement en Guadeloupe, grève générale terminée mais pas les grèves sectorielles et d’entreprises dont les patrons n’ont pas signé l’accord Jacques Bino : multiplication des occupations d’entreprises et blocages par les grévistes de zones entières d’activités, notamment touristiques.
Par ailleurs LKP, en train de mettre une pression de fou sur la justice et la pénitentiaire pour faits d’engeôlements arbitraires et irréguliers, ainsi que non respect systématique des droits de la défense et des familles (pour les visites à la maison d’arrêt) de jeunes «émeutiers» ; autrement dit, attaque en règle par le LKP et son collectif d’avocats férocement anticolonialistes (les plus anciens d’entre eux ont tous fait par le passé de la geôle pour «délit» d’opinion et atteinte à la sûreté de l’État) de la justice coloniale et capitaliste dans tous ses aspects.
En outre, les fédérations du Medef Guadeloupe tombent les unes après les autres sous la pression populaire : hier la Fédération régionale du BTP de Guadeloupe, adhérente du Medef Guadeloupe et constituant le gros des «troupes» patronales (entre 20.000 et 30.000 salariés sur les 80.000 revendiqués par le Medef) ont signé l’accord interprofessionnel sur les salaires Jacques Bino.
C’est un véritable tsunami en même temps qu’un cyclone et qu’une éruption volcanique qui déferle 24h/24h, je dis bien 24h/24h (avec des militants ultradéterminés mais sans violence sur les personnes et sur les biens) sur chaque enseigne ou marque de grands groupes internationaux qui refusent de signer l’accord Jacques Bino et de payer les jours de grève.
Après 45 jours de grève générale vraiment complètement générale, toutes les troupes syndicales sont encore plus déterminées et motivées qu’au premier jour, la victoire appelant partout d’autres victoires. Les organisations professionnelles des petites entreprises qui ont signé l’accord Jacques Bino se mettent toutes en ordre de marche pour réorganiser tous les circuits économiques et appeler à l’attaque économique et commerciale des grands groupes affiliés au Medef. C’est une ambiance de folie ici, les marchés aux légumes, aux fruits, aux poissons et le tout au tarif LKP (sans intermédiaires) se multiplient partout avec l’accord des maires de toutes les couleurs politiques, les populations n’ont jamais aussi bien et sainement mangé de leur vie, c’est irrésistible, la défaite est totale pour l’État UMP versus Medef, le grand capital inerrnational toujours versus Medef et les Békés toujours versus Medef et relais locaux du grand capital versus Medef, du moins pour le moment. Même le Préfet se met à baragouiner en Créole en répondant aux questions en Créole que lui posent les journalistes locaux, un truc de fou j’vous dis.
Courriel (Vincent F.), 6 mars 2009.
Les 200 euros de la discorde
L’accord Jacques Bino, ainsi nommé en hommage au syndicaliste abattu à Pointe-à-Pitre, a déjà été signé par certaines organisations patronales dont il faut applaudir la bonne volonté (UCEG, UMPEG, CRTG, OPGSS, UNAPL). Son caractère interprofessionnel peut permettre, juridiquement parlant, de l’étendre à tous les patrons, qu’ils en soient ou non signataires, mais il faut s’attendre à de nombreux recours, pour une issue finalement incertaine. La mobilisation pour exiger la signature de toutes les organisations patronales s’impose donc plus que jamais, si l’on ne veut pas que les mêmes causes reproduisent les mêmes effets dans un an, dans trois ans.
1) L’accord Jacques Bino, pour qui et combien ?
L’accord s’applique, contrairement à toutes les bêtises qu’on a pu lire ici ou là, y compris sur Chien Créole (un peu d’autocritique ne fait pas de mal !), pour tous ceux qui gagnent jusqu’à 1,4 fois le SMIC. Ils bénéficieront de 200 euros nets mensuels supplémentaires. Ceux gagnant entre 1,4 et 1,6 fois le SMIC, obtiendront eux une augmentation sur une base minimale de 6% de leur salaire qui sera fixée dans le cadre de négociations de branche ou d’entreprise. Enfin, pour ceux percevant plus de 1,6 fois le SMIC, une augmentation sur une base minimale de 3% sera fixée dans le même cadre. Ces pourcentages différents en fonction des revenus de base, auront pour effet de resserrer l’assiette des salaires, tout en élévant globalement le niveau, ce qui en soit est une très bonne chose.
2) Le montage financier des 200 euros
Les collectivités territoriales participeront chaque mois pendant un an à hauteur de 50 € par salarié (sauf pour les entreprises de plus de 100 employés qui prennent d’entrée ces 50 € à leur charge), l’État mettra lui la main à la poche pendant trois ans à hauteur de 100 euros. Au bout des trois ans, les 200 € seront intégralement à la charge du patronat. C’est un immense progrès par rapport à la proposition d’Yves Jégo qui voulait faire cadeau de 108 millions d’euros d’argent public, sous forme de cadeaux fiscaux, aux entreprises afin que celles-ci augmentent en contrepartie les salaires sans que ça leur coûte un seul centime !
3) La question du public
Pour très intéressant qu’il soit, l’accord Bino comporte certaines carences : par exemple, il ne concerne que les employés du secteur privé. Or, il existe, dans le service public, bon nombre de travailleurs très précaires, je pense notamment aux «contrats aidés». Une réunion a été organisée lundi ces salariés et le LKP, et une délégation se rendait aujourd’hui mardi au Conseil régional pour rencontrer Victorin Lurel, président de Région, afin de lui faire des propositions et de tenter de trouver des solutions dignes.
4) Hurler avec les loups
La MEDEF s’est retiré de la table des négociations le jour où il aurait du signer l’accord. Comme je l’écrivais dans un précédent article, Willy Angèle, le porte-parole de cette organisation a prétendu que sa sécurité n’était pas assurée et a mis en avant une prétendue tentative d’agression sur sa personne par Élie Domota.
Si le préfet, présent lors de cette soi-disant agression, a aussitôt démenti que Willy Angèle ait couru le moindre risque, un bon nombre de médias nationaux ont renchéri à loisir sur le climat de violence et de terreur que le LKP ferait souffler sur la Guadeloupe. Ils s’en sont donnés à cœur joie pour hurler avec les loups en dénonçant «les méthodes terroristes» du LKP et en le présentant sous un jour caricatural, aussi éloigné que possible de la réalité du terrain. Cette rapidité à reprendre et amplifier les thèses de M. Willy Angèle pourraient presque donner à penser à des esprits faibles manquant de recul et de jugeotte, que les grands médias doivent être entre les mains de patrons du MEDEF. Heureusement que de mon côté, je fais un travail sur moi-même pour ne pas me laisser aller sur les pentes naturelles de ma paranoïa…
5) Manipulations
Le MEDEF refuse donc de signer l’accord. Ce n’est pas la seule organisation patronale qui soit dans ce cas ; d’ailleurs, les employés des patrons adhérant au MEDEF ne représentent que 4000 salariés sur les 85.000 pouvant bénéficier d’augmentations. Seulement voilà, tout le monde a parfaitement compris que c’est cette organisation qui tire les ficelles du refus. Dans un premier temps, le MEDEF avait pourtant essayé de se cacher derrière des organisations comme la CGPME, qui regroupe des patrons de petites et moyennes entreprises, en se disant préoccupé pour ces petites boîtes qui ne survivraient pas à l’augmentation de salaire. Il nous refaisait le coup de la stratégie mise à nu par Bolzinger dans son excellent documentaire Les derniers maîtres de la Martinique.
Le lobby béké, pour défendre ses intérêts, avait instrumentalisé des pays comme le Cameroun et la Côte-d’Ivoire pour convaincre le gouvernement français de continuer à surtaxer la banane centre-américaine et pour attendrir l’Europe. Ils ont organisé des réunions avec des membres du gouvernement français dans lesquelles ils ont pris soin de rester en retrait en se cachant derrière les ministres de l’agriculture africains.
Ça avait payé pour la banane, ici les gens ne sont pas dupes et tout le monde a bien compris qui est responsable du blocage. La situation du MEDEF est d’autant plus inconfortable que chacun sait que ses membres ont les reins suffisamment solides pour assumer ces augmentations sans problème et que c’est pour eux une question de principes, certainement pas de moyens. Le cas de la CGPME est très différent : c’est vrai qu’elle refuse également de signer l’accord mais ce syndicat représentant des patrons de petites et moyennes entreprises a-t’il vraiment le choix, quand on sait dans quelles proportions ses entreprises dépendent des grosses boites, justement affiliées au MEDEF, qui les sous-traitent ?
6) Les temps changent
Le grand patronat guadeloupéen s’est trompé en pensant qu’au XXIe siècle, on pouvait encore continuer à prendre les gens pour des imbéciles, les manipuler comme des enfants, les contrôler par leur tube digestif et quelques discours patriotiques. Ils ont cru que ça suffirait pour ne pas remettre en cause un système hérité du colonialisme, pour maintenir intacts exploitation et accaparement des richesses sans jamais rien lâcher, en pariant sur le fait que «de toutes façons, quand ils auront faim, ils reprendront le travail».
Ce mépris et cette arrogance ne passent plus. Le peuple n’en peut plus de l’injustice sociale, de l’absence de répartition des richesses qu’il produit et dont il ne profite pas ou si peu. Il a ouvert les yeux. Certains ici rappellent la réaction de Louis XVI quand on lui a appris la prise de la Bastille : «Mais, c’est une révolte ?» Ce à quoi le duc de Liancourt lui avait répondu : «Non sire, c’est une révolution.» Les grands patrons guadeloupéens devraient peut-être méditer cette leçon de l’histoire et comprendre ce qu’il en coûte d’essayer d’empêcher pendant des siècles toute évolution sociale.
Il serait temps pour eux de comprendre les bouleversements profonds de société qui se profilent à l’horizon et de les accompagner plutôt qe de s’y opposer systématiquement. En attendant la mobilisation continue pour exiger du MEDEF qu’il signe. Je viens d’apprendre que le centre commercial Carrefour de Destreland, qui avait rouvert ses portes ce matin, est à nouveau fermé : ses employés viennent de se mettre en grève !
Frédéric Gircour - Chien créole, 4 mars 2009.
Domota : Les entreprises appliqueront l’accord ou quitteront la Guadeloupe
Le porte-parole et leader du LKP, Élie Domota, a affirmé jeudi soir à propos des manifestations et blocages d’entreprises qui se sont poursuivis durant la journée que «soit ils appliqueront l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe».
«Nous n’arrêterons pas et je l’ai dit ce soir au préfet» a déclaré M. Domota, qui s’exprimait jeudi soir sur Télé-Guadeloupe. «Soit ils appliqueront l’accord (prévoyant une augmentation salariale mensuelle de 200 euros), soit ils quitteront la Guadeloupe» a-t-il poursuivi au sujet des entreprises bloquées par piquets de grève ou groupes mobiles de manifestants.
Le leader du LKP a souligné : «Nous sommes très fermes sur cette question là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage» a-t-il poursuivi en citant deux opérateurs économiques locaux qu’il a nommés, «et tous les autres».
«Il faut qu’ils appliquent l’accord : nous demandons son extension sur le plan juridique mais, sur le terrain, nous n’arrêterons pas tant qu’ils n’appliqueront pas l’accord, singulièrement dans l’hôtellerie», a ajouté M. Domota.
Selon lui, il est «hors de question, aujourd’hui d’aller faire des courses dans des entreprises qui exploitent des Guadeloupéens, dans les entreprises qui ne donnent pas 200 euros à leurs salariés». «Nous demandons aux Guadeloupéens de ne pas aller dans ces entreprises-là, de ne pas aller à Match, Carrefour, Cora, de ne pas faire de courses dans les entreprises qui n’appliquent pas l’accord.»
Interrogé pour savoir s’il ne craignait pas les conséquences de son appel pour les personnels de ces entreprises, M. Domota a répondu : «Ils trouveront du travail». «De toute façon, quand leurs patrons auront mal, ils feront en sorte d’appliquer l’accord», a-t-il aussitôt ajouté.
Durant toute la journée de jeudi, un groupe d’une centaine de manifestants très mobiles a bloqué à plusieurs reprises des carrefours au Gosier (à 6 km de Pointe-à-Pitre), où sont situés de nombreux hôtels de tourisme. Les manifestants se dispersaient sans incidents lors de l’arrivée des forces de l’ordre, avant d’investir la chaussée quelques centaines de mètres plus loin, avait constaté l’AFP.
À Baie-Mahault, un centre commercial a du fermer dans le courant de la matinée de jeudi avant que les boutiques qui y sont implantées puissent ouvrir de nouveau, avait-on appris sur place. Les grévistes d’un hypermarché Carrefour et de plusieurs supermarchés spécialisés de ce centre commercial en ont, par contre, interdit les accès durant toute la journée.
Jeudi toujours, la fédération patronale du BTP, adhérente du Medef-Guadeloupe, a «adhéré à l’accord» augmentant les salaires de 200 euros, a confirmé à l’AFP son président, José Gaddarkan.
Presse jaune (AFP), 6 mars 2009.
La haine de classe pastichant la rhétorique lepéniste, c’est son job, et le dénommé Frédéric Lefebvre s’en acquitte de son mieux :
«Frédéric Lefebvre, un des porte-parole de l’UMP, a dénoncé vendredi les “opérations d’intimidation” menées selon lui par “des sortes de tontons macoutes du LKP en Guadeloupe” et il a demandé au leader du collectif, Élie Domota, de “se calmer”.
M. Domota, “on voit bien que c’est un indépendantiste et il a sans doute l’impression qu’il a été élu président de la République de la Guadeloupe (…) Il faut qu’il se calme”, a déclaré M. Lefebvre à RMC.
“Je pense qu’aujourd’hui il faut faire cesser ces opérations d’intimidation qui ressemblent plus à des opérations de type mafieuses”, a aussi affirmé le député des Hauts-de-Seine, évoquant des reportages en Guadeloupe où on voit agir “des sortes de tontons macoutes du LKP”.
Selon lui, le Medef de Guadeloupe n’est certes “pas le plus progressiste de France” mais la Guadeloupe a “une tradition de violence dans les mouvements sociaux”.»
Presse jaune (AFP), 6 mars 2009.
… Tandis que le réac de service éructe un appel urgent à la répression, mais à un océan de distance :
«L’État va-t-il longtemps rester silencieux sur le comportement séditieux de quelques individus en Guadeloupe ? L’ordre républicain est menacé sur cette île qui, n’en déplaise à ces derniers, est encore aujourd’hui en France.
Les agissements des gros bras du collectif “contre la profitation” (LKP) et les déclarations de leur chef relèvent du droit pénal. Sous leur tyrannie, ce département est en train d’être mis en coupe réglée. Et, hier, Élie Domota a franchi une nouvelle frontière dans l’inacceptable. Interpellant les chefs d’entreprise réticents aux conditions d’entrée en vigueur des augmentations salariales, il a déclaré : “ Soit ils appliqueront l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe.” Ajoutant : “ Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage. ” Pareils propos, dignes du sinistre président du Zimbabwe, Robert Mugabe, devraient être poursuivis en justice pour incitation à la haine raciale. Que font les tenants de la défense des droits de l’homme et le Mrap, si prompts d’ordinaire à dénoncer le moindre dérapage dans ce registre ?
Semblable discours traduit, une fois pour toutes, les vraies intentions de Domota et de sa clique : la lutte pour l’indépendance. Et rappelle la sombre période de la guerre d’Algérie, quand les militants du FLN lançaient aux pieds-noirs : La valise ou le cercueil.
Au nez et à la barbe des autorités françaises, le LKP a organisé le hold-up de la Guadeloupe. Contre le gouvernement, qui s’est montré bien timide, au moins au début, face aux événements sur place. Contre la plupart des élus locaux, qui, nonobstant leur qualité de représentants du peuple, ont brillé par leur absence — on n’ose pas dire leur incompétence. Contre — et c’est le plus grave — l’immense majorité des Guadeloupéens qui, quelles que soient leurs origines, la couleur de leur peau ou leur condition sociale, demeurent attachés à la France. Paris peut-il les abandonner davantage, alors qu’après sept semaines de crise beaucoup d’entre eux n’ont plus d’emploi et sont contraints d’obéir, sous la menace physique, aux diktats des factieux du LKP ?
L’île est aujourd’hui l’otage d’Élie Domota. Lui, le directeur adjoint de l’ANPE de Pointe-à-Pitre, payé par l’État français. Comme le gros de ses bataillons, qui émargent au budget de la fonction publique. Comble d’insolence, ils exigent en plus le paiement de leurs jours de grève.
Où va la Guadeloupe ? Si le gouvernement ne reprend pas rapidement les choses en main, le pire est à craindre pour tous ceux qui veulent y vivre en paix. Les états généraux d’avril, que Nicolas Sarkozy devrait ouvrir lui-même, s’annoncent sous de bien mauvais auspices.
Chacun en convient, c’est tout un système économique qu’il faut réformer. Là-bas comme dans l’ensemble des départements d’outre-mer, trop longtemps livrés à eux-mêmes et au climat social malsain entretenu par quelques fortes têtes. Il est urgent d’affranchir la Guadeloupe et les Guadeloupéens de la dictature de pseudo-syndicalistes se faisant passer pour des damnés de la terre.»
Presse jaune (Figaro-blog d’Yves Thréard), 6 mars 2009.
… Permettant ainsi au ministrule Yves Jégo et à l’engeance habituelle de mimer la posture du maintien de l’ordre :
«“Les propos de menace vis-à-vis des chefs d’entreprise ne sont pas acceptables”, a-t-il déclaré en fin de journée sur France 5, ajoutant que «la Guadeloupe est un pays de droit où l’état de droit sera respecté». Le préfet de Guadeloupe s’était exprimé un peu plus tôt : “Les règles républicaines continueront à s’appliquer en Guadeloupe”, a prévenu Nicolas Desforges.
(…) Ancien préfet de la Guadeloupe, le député UMP Michel Diefenbacher s’inquiète de la dérive identitaire du conflit : “Le racisme d’où qu’il vienne et la violence qu’elle qu’elle soit ne sont pas des valeurs républicaines, confie-t-il. Les propos d’Élie Domota ne ressemblent pas à la Guadeloupe et font beaucoup de mal à cette île.” Son collègue Éric Raoult s’interroge sur la teneur même des propos tenus par Élie Domota et sur leur caractère éventuellement délictueux. Il s’apprête à adresser une question écrite sur le sujet à la garde des Sceaux Rachida Dati. “Le leader du LKP est allé trop loin, explique-t-il. Ces déclarations sur les entreprises qui devront quitter l’île peuvent peut-être être assimilées à un appel à la violence et donner lieu à d’éventuelles poursuites.” Vendredi, Yves Jégo a admis que la question se pose et a demandé “aux autorités de la justice de s’intéresser à des propos qui ne sont pas en phase avec le droit de notre pays”.
Presse jaune (Le Figaro), 6 mars 2009.