Villiers-le-Bel : Justice pour Adama !
Villiers-le-Bel : Détenu depuis plus d’un an, sans preuves
C’est à l’aube du 18 février 2008 que les forces de l’ordre ont débarqué à Villiers-le-Bel. Leur mission ce jour-là : arrêter un certain nombre de Beauvillésois, suspectés d’avoir tiré sur des CRS lors des émeutes de novembre 2007 survenues dans la même commune. Aujourd’hui, plus d’un an après cette «cueillette» matinale, la majorité des personnes interpellées ont été mises hors de cause. Cinq, toutefois, restent mises en examen, et parmi elles, trois sont incarcérées, en attente de leur procès.
Comme le prévoit le code de procédure pénale, lorsque des personnes incarcérées pendant une instruction le sont depuis plus d’un an, le juge des libertés et de la détention est saisi afin de prolonger ou non le mandat de dépôt. En l’espèce, l’incarcération a été prolongée pour les trois prévenus. À Villiers-le-Bel, la nouvelle de la prolongation de la détention a été reçue avec dépit et colère.
C’est ce qu’affirme un éducateur, salarié de la commune : «Parmi les jeunes, il y en a qui ne comprennent pas qu’on incarcère sans preuves matérielles. La justice se base uniquement sur des dénonciations de certains habitants, qui ont été rémunérés en échange de leur déposition. Ces jeunes sont en colère surtout contre le fait qu’Adama soit toujours mis en cause dans cette affaire, lui qui est considéré comme un grand frère, un homme respectable, père de famille.»
Adama, soupçonné d’avoir tiré sur les forces de l’ordre, risque la cour d’assises. C’est Me Sylvie Noachovitch, candidate lors des dernières élections municipales et ex-animatrice de l’émission de TF1 «Sans aucun doute», qui se charge de sa défense. Aux fins d’innocenter son client, elle a chargé un détective privé, du nom de Roger-Marc Moreau, d’effectuer une contre-enquête. Selon ce dernier, le dossier à charge est vide : «On se base uniquement sur deux dénonciations anonymes pour mettre en cause Adama.»
Le détective privé est persuadé qu’Adama est victime de son passé judiciaire et de règlement de comptes : «Vous savez, juste après la mort des deux jeunes, il a été reçu par Michèle Alliot-Marie, qu’il a prié d’intervenir auprès des jeunes pour que le calme revienne. Lors des nuits d’émeutes, les animateurs de quartiers lui ont demandé expressément de venir sur les lieux pour inciter les jeunes à ne pas commettre d’actes délictueux. C’est quelqu’un qui est respecté et aimé par tous. Certes, lorsqu’il était beaucoup plus jeune, il a eu affaire à la police, mais c’est du passé, il s’est réinséré depuis.»
La plupart des habitants de Villiers-le-Bel que j’ai rencontrés l’affirment : Adama était rangé depuis longtemps, il ne pouvait être impliqué dans cette affaire de tirs sur des CRS. Il était considéré comme un juge de paix, lui qui n’hésitait pas à sermonner les jeunes qui squattaient les halls en fumant du cannabis.
Une délégation de Villiers-le-Bel, composée de jeunes et d’élus, a été reçue récemment par le procureur du tribunal de grande instance de Pontoise (95). Selon l’un d’eux, le parquet est assez embarrassé par le cas Adama : «Apparemment, ce dernier ne risque plus la cour d’assises mais la correctionnelle, c’est déjà ça. On nous a avoué que les preuves étaient minces, juste des dénonciations. Mais on nous a fait comprendre qu’Adama avait un lourd passé judiciaire et qu’il était capable de tirer sur la police, et tant que les suspicions demeuraient, il serait maintenu en détention.» Sur les murs de Villiers-le-Bel, on trouve des inscriptions comme «Justice pour Larhamy et Mushin» et aujourd’hui, on voit apparaître aussi «Justice pour Adama».
Le cas «Adama» ravive la colère parmi les jeunes de la localité touchée par des émeutes en novembre 2007. Cet homme «respecté de tous» est soupçonné d’avoir tiré sur des CRS. L’enquête de Chaker.
C’est à l’aube du 18 février 2008 que les forces de l’ordre ont débarqué à Villiers-le-Bel. Leur mission ce jour-là : arrêter un certain nombre de Beauvillésois, suspectés d’avoir tiré sur des CRS lors des émeutes de novembre 2007 survenues dans la même commune. Aujourd’hui, plus d’un an après cette «cueillette» matinale, la majorité des personnes interpellées ont été mises hors de cause. Cinq, toutefois, restent mises en examen, et parmi elles, trois sont incarcérées, en attente de leur procès.
Comme le prévoit le code de procédure pénale, lorsque des personnes incarcérées pendant une instruction le sont depuis plus d’un an, le juge des libertés et de la détention est saisi afin de prolonger ou non le mandat de dépôt. En l’espèce, l’incarcération a été prolongée pour les trois prévenus. À Villiers-le-Bel, la nouvelle de la prolongation de la détention a été reçue avec dépit et colère.
C’est ce qu’affirme un éducateur, salarié de la commune : «Parmi les jeunes, il y en a qui ne comprennent pas qu’on incarcère sans preuves matérielles. La justice se base uniquement sur des dénonciations de certains habitants, qui ont été rémunérés en échange de leur déposition. Ces jeunes sont en colère surtout contre le fait qu’Adama soit toujours mis en cause dans cette affaire, lui qui est considéré comme un grand frère, un homme respectable, père de famille.»
Adama, soupçonné d’avoir tiré sur les forces de l’ordre, risque la cour d’assises. C’est Me Sylvie Noachovitch, candidate lors des dernières élections municipales et ex-animatrice de l’émission de TF1 «Sans aucun doute», qui se charge de sa défense. Aux fins d’innocenter son client, elle a chargé un détective privé, du nom de Roger-Marc Moreau, d’effectuer une contre-enquête. Selon ce dernier, le dossier à charge est vide : «On se base uniquement sur deux dénonciations anonymes pour mettre en cause Adama.»
Le détective privé est persuadé qu’Adama est victime de son passé judiciaire et de règlement de comptes : «Vous savez, juste après la mort des deux jeunes, il a été reçu par Michèle Alliot-Marie, qu’il a prié d’intervenir auprès des jeunes pour que le calme revienne. Lors des nuits d’émeutes, les animateurs de quartiers lui ont demandé expressément de venir sur les lieux pour inciter les jeunes à ne pas commettre d’actes délictueux. C’est quelqu’un qui est respecté et aimé par tous. Certes, lorsqu’il était beaucoup plus jeune, il a eu affaire à la police, mais c’est du passé, il s’est réinséré depuis.»
La plupart des habitants de Villiers-le-Bel que j’ai rencontrés l’affirment : Adama était rangé depuis longtemps, il ne pouvait être impliqué dans cette affaire de tirs sur des CRS. Il était considéré comme un juge de paix, lui qui n’hésitait pas à sermonner les jeunes qui squattaient les halls en fumant du cannabis.
Une délégation de Villiers-le-Bel, composée de jeunes et d’élus, a été reçue récemment par le procureur du tribunal de grande instance de Pontoise (95). Selon l’un d’eux, le parquet est assez embarrassé par le cas Adama : «Apparemment, ce dernier ne risque plus la cour d’assises mais la correctionnelle, c’est déjà ça. On nous a avoué que les preuves étaient minces, juste des dénonciations. Mais on nous a fait comprendre qu’Adama avait un lourd passé judiciaire et qu’il était capable de tirer sur la police, et tant que les suspicions demeuraient, il serait maintenu en détention.» Sur les murs de Villiers-le-Bel, on trouve des inscriptions comme «Justice pour Larhamy et Mushin» et aujourd’hui, on voit apparaître aussi «Justice pour Adama».
Presse jaune
(Chaker Nouri - 20 minutes / Bondy Blog), 3 mars 2009.