Guadeloupe : RFO envahi par le LKP, qui s'est exprimé à l'antenne

Publié le par la Rédaction


Les locaux de RFO-Guadeloupe à Baie-Mahault ont été envahis par des centaines de manifestants du collectif LKP et cinq d'entre eux se sont exprimés durant une demi-heure à l'antenne de la station, a constaté un correspondant de l'AFP.

A l'écran, cinq militants du collectif se sont relayés pour faire valoir leurs revendications, après avoir été présentés par le rédacteur en chef de RFO-Guadeloupe, François-Joseph Josselin, qui leur a donné la parole.

Plus tôt dans l'après-midi, plusieurs centaines de partisans du LKP avaient envahi sans incidents les locaux de la station, en grève depuis plusieurs semaines et qui ne diffusait plus aucun programme depuis jeudi dernier.

Les manifestants sont "partout dans les couloirs, les salles, les jardins et le parking" de la station, avait déclaré à l'AFP le rédacteur en chef, ajoutant qu'ils avaient demandé "la possibilité de s'exprimer".

L'un des militants qui a pris la parole à l'antenne, Alex Lollia, a affirmé que les négociations LKP-patronat "butent sur l'intransigeance du Medef" qui refuse de "se prononcer sur un accord interprofessionnel", en privilégiant "des accords de branches dans des branches qui n'existent pas".

"Nous sommes bien déterminés à aller jusqu'au bout et notre détermination peut déplacer des montagnes", a affirmé M. Lollia.

Après leur prise de parole, une mire est apparue, barrée d'un texte affirmant que "dans le cadre de la mobilisation générale en Guadeloupe, le personnel technique de RFO est en grève illimitée pour demander l'arrêt du projet de diffusion de Télé Guadeloupe depuis Paris".

Ce projet est au coeur du combat des grévistes de la station.

Les militants du LKP ont fait valoir leur soutien aux grévistes de RFO sur ce point, a ajouté François-Joseph Ousselin.

Selon la SNJ-CGT de l'audiovisuel et la CSA (Confédération des syndicats autonomes), première organisation syndicale de RFO outre-mer, le leader du LKP, Elie Domota, figurait parmi les manifestants présents dans les locaux, mais il ne s'est pas exprimé à l'antenne.

Presse bourgeoise :
AFP, 26 février 2009.


Alliot-Marie condamne l'envahissement des locaux de RFO Guadeloupe

Michèle Alliot-Marie a condamné "avec la plus grande fermeté" l'envahissement des locaux de radio-télévision de RFO Guadeloupe jeudi par des militants du collectif LKP (Liyannaj kont pwofitasyon, Ensemble contre la surexploitation), précisant qu'il "donnera lieu à des poursuites judiciaires".

"Cette pression à l'égard des salariés de RFO, est une forme d'intimidation totalement inacceptable", a estimé la ministre de l'Intérieur dans un communiqué. "Elle ne peut que nuire à l'objectif partagé par tous d'un retour à des conditions de vie et d'activité normales pour tous les Guadeloupéens."

Victorin Lurel, président socialiste du conseil régional de Guadeloupe, a également regretté cette situation. "C'est choquant", a-t-il réagi en marge d'une réunion organisée jeudi à Paris avec le Premier ministre, "cela ne relève pas des méthodes démocratiques".

"On ne peut pas dire qu'il y ait une communication en défaveur du LKP", a-t-il souligné. "Imposer à une rédaction qui était en grève parce qu'elle ne veut pas voir centraliser toutes les émissions à Malakoff, n'ouvrir l'antenne que pour faire des émissions en faveur d'une seule thèse, c'est condamnable", a-t-il poursuivi.

Presse bourgeoise :
AP, 26 février 2009 (22h12).
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