Sur la vaccination obligatoire contre la fièvre catarrhale ovine
Communiqué
Cette maladie virale, venue d’Afrique du Sud, transmise par un moucheron, est non contagieuse, non transmissible à l’homme, et relativement peu pathogène pour les troupeaux en bonne santé.
Face à cette nouvelle maladie, installée durablement chez nous à cause des modifications climatiques, seule une immunisation naturelle des troupeaux est à rechercher.
Un élevage respectueux des équilibres biologiques et un accompagnement, en cas de problèmes graves, par des méthodes alternatives, permettent d’y arriver sans trop, voire aucune mortalité.
La vaccination, au-delà des problèmes directs qu’elle provoque pour les animaux vaccinés (perte de production, mortalité, avortement…), empêche la sélection, par les éleveurs, de souches naturellement résistantes.
C’est pourtant ce savoir-faire ancestral de sélection qui a permis l’élevage depuis le Néolithique.
Mais, une fois de plus, contre toute réalité, des méthodes non respectueuses des équilibres biologiques, sont imposées aux éleveurs, par l’industrie, pour son plus grand profit, via les institutions européennes, les États et leurs services vétérinaires.
De l’éradication du varron (parasite cutané des bovins), à la FCO, en passant par le marquage électronique (obligatoire à partir du 31 décembre 2009), les mesures se succédent, réduisant les éleveurs à de simples exécutants, tout choix leur étant refusé.
L’industrialisation de l’agriculture a démontré sa nocivité, les conséquences sur l’environnement et notre santé ne sont plus à démontrer. Il est temps de porter un coup d’arrêt à cette fuite en avant, en refusant ces mesures inutiles et dangeureuses.
Débat autour du vaccin contre la fièvre catarrhale
Depuis le 4 novembre en France, les éleveurs ovins ont l’obligation de vacciner leurs bêtes contre la FCO (Fièvre catarrhale ovine). Des agriculteurs du département, assurant que «l’élimination du virus de la FCO est impossible», ont créé le Collectif 43.
«Nous sommes contre la vaccination obligatoire. Nous voulons que la liberté de choix des éleveurs soit respectée», martèlent Jean-Louis Cottier et Xavier Vigouroux. Un message bien entendu par une trentaine d’éleveurs présents lors d’une réunion publique, la semaine dernière à l’Immeuble interconsulaire, au Puy-en-Velay. Des éleveurs d’autant plus en colère que cette vaccination entre en pratique à partir du 30 avril… alors qu’elle ne sera plus obligatoire en 2010 !
«Le collectif 43 est un outil pour se faire entendre face à l’administration, cela pour ne pas être pénalisé en fonction de notre positionnement, explique Jean-Louis Cottier. Ces pénalités peuvent aller de la suppression des primes à l’interdiction de commercialiser des animaux.» Toujours selon notre interlocuteur, «la vaccination est inutile pour une maladie non contagieuse, non transmissible à l’homme et peu pathogène pour les sérotypes 8 et 1 actuels et susceptible d’immunité naturelle. Nous choisissons l’immunité naturelle de nos troupeaux. Chacun prend sa responsabilité. C’est l’obligation de vacciner que nous n’acceptons pas.» Au-delà du refus de l’obligation, une orientation est proposée : «Nous devons choisir les moyens et la méthode à mettre en place dans nos élevages. La phytothérapie (traitement de certaines affections par les plantes), permet d’avoir des bêtes en bonne santé, donc plus aptes à la défense naturelle.» Ces méthodes alternatives ont des adeptes qui, officiellement, sont regroupés sous le nom de «GIE zone verte». Il s’agit d’un Groupement d’intérêt économique, des vétérinaires ayant signé le protocole «Zone verte» allant dans le sens du collectif 43.
Repères
«Il y a de moins en moins d’agneaux sur le marché. Je crois qu’il existe un lien entre le vaccin et la stérilité des béliers», commente l’un. Un autre ajoute : «Je connais de graves soucis suite à la vaccination. Les cas de mort-nés ou d’avortement vers les six mois sont de plus en plus fréquents.»
Dans les quinze jours à venir, une délégation de six éleveurs du Collectif 43 prendra rendez-vous avec les groupements de défense sanitaire et de vétérinaires afin de défendre le choix de la prophylaxie sur la FCO.
«La gestion de cette crise par l’État est calamiteuse»
Son témoignage apporte un éclairage économique significatif : «Les vaccins sont pris en charge par l’Europe et nous, nous devons payer les prestations du vétérinaire», explique-t-il. «Il y a un vaccin par sérotype, donc il faut deux piqûres par bête. Le vaccin est valable 6 à 8 mois. Les subventions européennes vont bientôt être stoppées et, au même moment, la vaccination ne sera plus obligatoire», s’étonne Stéphane Montigny. Tout en s’interrogeant : «L’obligation est-elle d’ordre sanitaire ou économique ? »
L’éleveur opte pour l’immunité naturelle, un choix pris dans d’autres pays : «En Grèce, l’obligation de la vaccination a pris fin en raison de son inutilité. En Afrique, les bêtes atteintes par la FCO ont depuis longtemps développé une immunité naturelle. Chez nous, la maladie est installée et d’autres sérotypes sont à venir. Le vaccin est inutile, et non sans effet indésirable.»
Il se fait même plus critique : «La gestion de cette crise par l’État se fait de façon calamiteuse : il y a moins de vaccins que de bêtes. C’est une question de responsabilité personnelle et d’une plus grande connaissance du milieu.»
FCO ou «maladie de la langue bleue»
Il existe vingt-quatre sérotypes viraux différents répertoriés au monde.
Les espèces sensibles à la fièvre catarrhale ovine sont les ruminants domestiques. Il s’agit notamment des ovins, bovins, caprins mais aussi les animaux sauvages.
Elle n’affecte pas l’homme et donc elle n’inspire aucune inquiétude ni pour la population, ni pour le consommateur.
Jusqu’en 1998 elle était exotique. Puis, plusieurs sérotypes sont apparus dans le sud de l’Europe (1, 2, 4 et 16). Le sérotype 8 est arrivé en 2006 dans le nord de l’Europe et s’est répandu largement sur le territoire communautaire à partir de 2007.
Une soixantaine de départements français, dont la Haute-Loire, sont concernés par les sérotypes 1 et 8.
Face à la nouvelle pathologie qui touche les troupeaux de bovins, d’ovins et de caprins, dite fièvre catarrhale ovine (FCO), l’UE et l’État français veulent imposer aux éleveurs la vaccination et la désinsectisation de leurs troupeaux.
Cette maladie virale, venue d’Afrique du Sud, transmise par un moucheron, est non contagieuse, non transmissible à l’homme, et relativement peu pathogène pour les troupeaux en bonne santé.
Face à cette nouvelle maladie, installée durablement chez nous à cause des modifications climatiques, seule une immunisation naturelle des troupeaux est à rechercher.
Un élevage respectueux des équilibres biologiques et un accompagnement, en cas de problèmes graves, par des méthodes alternatives, permettent d’y arriver sans trop, voire aucune mortalité.
La vaccination, au-delà des problèmes directs qu’elle provoque pour les animaux vaccinés (perte de production, mortalité, avortement…), empêche la sélection, par les éleveurs, de souches naturellement résistantes.
C’est pourtant ce savoir-faire ancestral de sélection qui a permis l’élevage depuis le Néolithique.
Mais, une fois de plus, contre toute réalité, des méthodes non respectueuses des équilibres biologiques, sont imposées aux éleveurs, par l’industrie, pour son plus grand profit, via les institutions européennes, les États et leurs services vétérinaires.
De l’éradication du varron (parasite cutané des bovins), à la FCO, en passant par le marquage électronique (obligatoire à partir du 31 décembre 2009), les mesures se succédent, réduisant les éleveurs à de simples exécutants, tout choix leur étant refusé.
L’industrialisation de l’agriculture a démontré sa nocivité, les conséquences sur l’environnement et notre santé ne sont plus à démontrer. Il est temps de porter un coup d’arrêt à cette fuite en avant, en refusant ces mesures inutiles et dangeureuses.
Aujourd’hui des collectifs d’éleveurs se constituent un peu partout en France pour organiser ce refus et faire bloc face aux menaces que l’administration ne manque pas d’adresser à ceux qui refusent vaccination et désinsectisation.
Notre fédération appelle les éleveurs à rejoindre ces collectifs et à lutter pour le respect de leurs choix d’éleveurs conscients et responsables. Seule une lutte collective et solidaire peut permettre à chaque éleveur de faire respecter ses choix et empêcher la répression administrative.
Fédération CNT des travailleurs
de la terre de l’environnement, 15 février 2009.
POUR CONTACTER LA CNT DANS LE JURA
Pour en savoir plus sur la FCO voir le site du GIE Zone Verte.
Collectif 43 pour le libre choix prophylactique de la FCO
Débat autour du vaccin contre la fièvre catarrhale
Ces éléveurs d’ovins jugent «inutile» et même «risquée» cette mesure, privilégiant la phytothérapie pour que les animaux augmentent leurs défenses naturelles.
Depuis le 4 novembre en France, les éleveurs ovins ont l’obligation de vacciner leurs bêtes contre la FCO (Fièvre catarrhale ovine). Des agriculteurs du département, assurant que «l’élimination du virus de la FCO est impossible», ont créé le Collectif 43.
«Nous sommes contre la vaccination obligatoire. Nous voulons que la liberté de choix des éleveurs soit respectée», martèlent Jean-Louis Cottier et Xavier Vigouroux. Un message bien entendu par une trentaine d’éleveurs présents lors d’une réunion publique, la semaine dernière à l’Immeuble interconsulaire, au Puy-en-Velay. Des éleveurs d’autant plus en colère que cette vaccination entre en pratique à partir du 30 avril… alors qu’elle ne sera plus obligatoire en 2010 !
«Le collectif 43 est un outil pour se faire entendre face à l’administration, cela pour ne pas être pénalisé en fonction de notre positionnement, explique Jean-Louis Cottier. Ces pénalités peuvent aller de la suppression des primes à l’interdiction de commercialiser des animaux.» Toujours selon notre interlocuteur, «la vaccination est inutile pour une maladie non contagieuse, non transmissible à l’homme et peu pathogène pour les sérotypes 8 et 1 actuels et susceptible d’immunité naturelle. Nous choisissons l’immunité naturelle de nos troupeaux. Chacun prend sa responsabilité. C’est l’obligation de vacciner que nous n’acceptons pas.» Au-delà du refus de l’obligation, une orientation est proposée : «Nous devons choisir les moyens et la méthode à mettre en place dans nos élevages. La phytothérapie (traitement de certaines affections par les plantes), permet d’avoir des bêtes en bonne santé, donc plus aptes à la défense naturelle.» Ces méthodes alternatives ont des adeptes qui, officiellement, sont regroupés sous le nom de «GIE zone verte». Il s’agit d’un Groupement d’intérêt économique, des vétérinaires ayant signé le protocole «Zone verte» allant dans le sens du collectif 43.
Boris Matussière
Repères
Les témoignages des éleveurs dépassent le sujet de l’inutilité du vaccin pour évoquer ses risques.
«Il y a de moins en moins d’agneaux sur le marché. Je crois qu’il existe un lien entre le vaccin et la stérilité des béliers», commente l’un. Un autre ajoute : «Je connais de graves soucis suite à la vaccination. Les cas de mort-nés ou d’avortement vers les six mois sont de plus en plus fréquents.»
Dans les quinze jours à venir, une délégation de six éleveurs du Collectif 43 prendra rendez-vous avec les groupements de défense sanitaire et de vétérinaires afin de défendre le choix de la prophylaxie sur la FCO.
«La gestion de cette crise par l’État est calamiteuse»
Stéphane Montigny, membre du Collectif 43, est éleveur de cent huit brebis à Langeac. Il pratique l’élevage plein-air intégral.
Son témoignage apporte un éclairage économique significatif : «Les vaccins sont pris en charge par l’Europe et nous, nous devons payer les prestations du vétérinaire», explique-t-il. «Il y a un vaccin par sérotype, donc il faut deux piqûres par bête. Le vaccin est valable 6 à 8 mois. Les subventions européennes vont bientôt être stoppées et, au même moment, la vaccination ne sera plus obligatoire», s’étonne Stéphane Montigny. Tout en s’interrogeant : «L’obligation est-elle d’ordre sanitaire ou économique ? »
L’éleveur opte pour l’immunité naturelle, un choix pris dans d’autres pays : «En Grèce, l’obligation de la vaccination a pris fin en raison de son inutilité. En Afrique, les bêtes atteintes par la FCO ont depuis longtemps développé une immunité naturelle. Chez nous, la maladie est installée et d’autres sérotypes sont à venir. Le vaccin est inutile, et non sans effet indésirable.»
Il se fait même plus critique : «La gestion de cette crise par l’État se fait de façon calamiteuse : il y a moins de vaccins que de bêtes. C’est une question de responsabilité personnelle et d’une plus grande connaissance du milieu.»
FCO ou «maladie de la langue bleue»
La FCO (Fièvre catarrhale ovine) est aussi appelée «maladie de la langue bleue». Elle est virale, transmise par des insectes vecteurs du type culicoides (moucherons).
Il existe vingt-quatre sérotypes viraux différents répertoriés au monde.
Les espèces sensibles à la fièvre catarrhale ovine sont les ruminants domestiques. Il s’agit notamment des ovins, bovins, caprins mais aussi les animaux sauvages.
Elle n’affecte pas l’homme et donc elle n’inspire aucune inquiétude ni pour la population, ni pour le consommateur.
Jusqu’en 1998 elle était exotique. Puis, plusieurs sérotypes sont apparus dans le sud de l’Europe (1, 2, 4 et 16). Le sérotype 8 est arrivé en 2006 dans le nord de l’Europe et s’est répandu largement sur le territoire communautaire à partir de 2007.
Une soixantaine de départements français, dont la Haute-Loire, sont concernés par les sérotypes 1 et 8.
Le Progrès (édition de Haute-Loire), 18 février 2009.