Quand les Antilles montrent la voie...
La CNT s’interroge très fortement sur l’attitude actuelle des huit centrales ou unions syndicales qui viennent par un communiqué du 9 février d’annoncer une prochaine mobilisation nationale pour le … 19 mars. Pourtant la Guadeloupe a plus que montré l’exemple après trois semaines d’une grève générale, qui s’étend maintenant à la Martinique et est annoncée à la Réunion. Pendant que les Antilles montrent la voie, la mobilisation dans les universités porte la promesse d’une lutte sociale d’ampleur pouvant s’implanter en Métropole. Le combat contre la loi sur l’autonomie des universités est un combat pour l’indépendance de la recherche, l’accès de tous à ses enseignements, et contre une université gérée sur le modèle de l’entreprise.
La grève du 29 janvier ne pouvait être qu’un prélude. Dans un contexte de licenciements massifs, le lit de la révolte grossit assurément, alors que le gouvernement profite de la crise pour multiplier les cadeaux aux entreprises et aux revenus aisés : après les cadeaux aux grandes fortunes à son arrivée au pouvoir, Sarkozy annonce la baisse de l’impôt sur le revenu et rien de moins que la suppression de la taxe professionnelle, alors qu’il continue dans le même temps de mener tambours battants la disparition des services publics et de la Sécu au nom de la rigueur. Et le gouvernement refuse toujours de parler de hausse des salaires comme en Guadeloupe où il adopte le mépris comme méthode de négociation.
La crise a bon dos, et c’est une véritable politique de classe qui est menée par un transfert massif de l’argent public, détourné des budgets sociaux vers les capitaux privés, comme l’a montré l’utilisation des revenus du Livret A pour financer les banques. Les caisses de l’État ne sont pas vides pour tout le monde…
Face à la forte mobilisation du 29 janvier où s’est exprimée une révolte massive, dans le privé comme le public contre la politique gouvernementale, l’attentisme des directions syndicales démontre une fois de plus que les travailleurs ne peuvent se contenter d’attendre leur appel pour une grève d’un jour renvoyée aux calendes grecques. Comme en Guadeloupe et en Martinique, comme dans l’éducation avec la Coordination nationale unitaire, comme ils le font maintenant dans les universités avec les étudiants, les travailleurs doivent imposer leur volonté aux directions syndicales afin de construire un mouvement de grève et de blocage suffisamment large, et durable pour faire plier le gouvernement. Une grève d’un jour, même massive, ne peut créer un vrai rapport de force.
Nous ne paierons pas leur crise,
grève interprofessionnelle reconductible !
grève interprofessionnelle reconductible !
CNT, communiqué de presse du 12 février 2009.
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