"La Gwadloup sé tan nou"
Grèves et pénurie de carburant :
La Guadeloupe au ralenti depuis une semaine
Écoles, magasins, supermarchés : tout est fermé dans ce département des Antilles. Se déplacer est impossible, faute d’essence.
Les «délestages tournants», qui privaient d’électricité chacun leur tour des groupes de 20.000 foyers, ont cependant été suspendus depuis dimanche.
Mais la distribution d’eau potable continue à être affectée ponctuellement «par des dégradations commises sur le réseau», affirment les entreprises de distribution d’eau. L’une a annoncé avoir installé une citerne mobile à Sainte-Anne (sud de Grande Terre).
Les deux mouvements sociaux sont parallèles, mais liés.
Celui touchant les 115 stations-services (la moitié sous enseigne Total, qui possède par ailleurs 50% du capital de l’unique raffinerie alimentant les Antilles) a commencé le 19 janvier. Les gérants exigent l’arrêt d’implantation des nouvelles compagnies de distribution de carburants et la limitation du nombre de stations.
La pénurie d’essence contribue largement au succès de la grève générale sur le thème du pouvoir d’achat lancée le 20 janvier par le LKP («Lyannaj kont pwofitasyon», Collectif contre l’exploitation outrancière) qui regroupe la quasi-totalité des syndicats de l’île (hors CGC, soit 99,85% des suffrages exprimés aux prud’homales de novembre), des partis politiques (PC-G, Les Verts) et des associations identitaires.
Les manifestants scandent d’ailleurs «la Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo: yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou» («La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays»), sans crainte de sembler coller aux vues indépendantistes.
Après la culbute des prix lors du passage à l’euro, la population doit faire face aux marges pratiquées sur les produits d’importation — alimentation, vêtements, meubles, équipements ménagers… —, par les quelques groupes qui contrôlent l’économie insulaire.
En décembre déjà, quatre jours de barrages routiers et de blocages s’étaient conclus, après intervention du secrétaire d’État à l’Outremer Yves Jégo et des élus locaux, par une baisse de 30 centimes du prix des carburants, dont les tarifs sont fixés par le préfet.
Selon le MEDEF de Guadeloupe, la première semaine de grève a entraîné un manque à gagner de 130 millions d’euros et «sera lourde de conséquences à long terme».
Et d’abord dans l’hôtellerie de tourisme, mais aussi les gîtes ruraux qui se sont multipliés ces dernières années depuis que la population locale a commencé à s’approprier l’activité touristique. Les annulations se sont multipliées, selon les professionnels du secteur, et les clients abrègent leurs séjours.
Une réunion de négociations de plus de six heures entre LKP, patronat, État et élus, dans la nuit de lundi à mardi, retransmise par les télés locales, n’a abordé que la méthode des discussions et… le premier des 126 points de revendications du collectif : augmentation salariale de 200 euros pour tous.
Un nouveau rendez-vous était prévu mardi, tandis que l’île restait plongée en léthargie.
La Guadeloupe au ralenti depuis une semaine
Paralysée par une grève générale contre la vie chère doublée d’un mouvement des stations-services qui la prive de carburant, la Guadeloupe aborde mardi sa deuxième semaine de vie au ralenti.
Écoles, magasins, supermarchés : tout est fermé dans ce département des Antilles. Se déplacer est impossible, faute d’essence.
Les «délestages tournants», qui privaient d’électricité chacun leur tour des groupes de 20.000 foyers, ont cependant été suspendus depuis dimanche.
Mais la distribution d’eau potable continue à être affectée ponctuellement «par des dégradations commises sur le réseau», affirment les entreprises de distribution d’eau. L’une a annoncé avoir installé une citerne mobile à Sainte-Anne (sud de Grande Terre).
Les deux mouvements sociaux sont parallèles, mais liés.
Celui touchant les 115 stations-services (la moitié sous enseigne Total, qui possède par ailleurs 50% du capital de l’unique raffinerie alimentant les Antilles) a commencé le 19 janvier. Les gérants exigent l’arrêt d’implantation des nouvelles compagnies de distribution de carburants et la limitation du nombre de stations.
La pénurie d’essence contribue largement au succès de la grève générale sur le thème du pouvoir d’achat lancée le 20 janvier par le LKP («Lyannaj kont pwofitasyon», Collectif contre l’exploitation outrancière) qui regroupe la quasi-totalité des syndicats de l’île (hors CGC, soit 99,85% des suffrages exprimés aux prud’homales de novembre), des partis politiques (PC-G, Les Verts) et des associations identitaires.
Les manifestants scandent d’ailleurs «la Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo: yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou» («La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays»), sans crainte de sembler coller aux vues indépendantistes.
Après la culbute des prix lors du passage à l’euro, la population doit faire face aux marges pratiquées sur les produits d’importation — alimentation, vêtements, meubles, équipements ménagers… —, par les quelques groupes qui contrôlent l’économie insulaire.
En décembre déjà, quatre jours de barrages routiers et de blocages s’étaient conclus, après intervention du secrétaire d’État à l’Outremer Yves Jégo et des élus locaux, par une baisse de 30 centimes du prix des carburants, dont les tarifs sont fixés par le préfet.
Selon le MEDEF de Guadeloupe, la première semaine de grève a entraîné un manque à gagner de 130 millions d’euros et «sera lourde de conséquences à long terme».
Et d’abord dans l’hôtellerie de tourisme, mais aussi les gîtes ruraux qui se sont multipliés ces dernières années depuis que la population locale a commencé à s’approprier l’activité touristique. Les annulations se sont multipliées, selon les professionnels du secteur, et les clients abrègent leurs séjours.
Une réunion de négociations de plus de six heures entre LKP, patronat, État et élus, dans la nuit de lundi à mardi, retransmise par les télés locales, n’a abordé que la méthode des discussions et… le premier des 126 points de revendications du collectif : augmentation salariale de 200 euros pour tous.
Un nouveau rendez-vous était prévu mardi, tandis que l’île restait plongée en léthargie.
AFP, 27 janvier 2009.