Grève à Paris Saint-Lazare : Soyons tou-te-s «irresponsables» !
Grève à Paris Saint-Lazare :
Les agents de conduite votent pour la reprise du travail
La direction décidait dans la matinée de fermer la gare et d’évacuer les usagers avec les forces de l’ordre. En dépit de cette situation dramatique, la direction ne proposait toujours pas de rencontre à midi. L’assemblée générale des conducteurs, réunie à 10 heures, a été rejointe par les agents sédentaires de la gare, eux aussi victimes d’agressions verbales et premières cibles des attaques découlant de la campagne de Farandou.
C’est ensemble que les cheminots, excédés par l’attitude de la direction, ont décidé de «forcer» une rencontre avec le directeur de région.
Face aux agents de la production, la direction a donc revu sa copie et proposait d’ouvrir enfin de nouvelles négociations. Devant cette annonce les agents, responsables, ont donc choisi de reporter le vote sur la reconduction de la grève à 16 heures, afin de connaître les propositions de la direction et le cas échéant de pouvoir assurer une reprise du travail permettant de ramener les usagers pour la pointe du soir.
Dans l’après midi une délégation de l’assemblée générale a donc été reçue. Devant la détermination des agents et la hauteur de la mobilisation, la direction a donc consenti à de nouvelles propositions.
Sans satisfaire à l’ensemble des points de blocage exprimés depuis plus de cinq mois par les organisations syndicales, la direction a enfin décidé d’avancer sur le débat des moyens en effectifs pour permettre une organisation du travail plus adaptée au service demandé.
Ces propositions sont en deçà des revendications de l’assemblée générale, néanmoins, les cheminots réunis à 16 heures, ont décidé de mettre fin à ce conflit.
Sud Rail ne considère pas cette issue de grève comme une grande victoire. Pour nous, qu’il faille attendre 31 jours pour avoir une vraie proposition, qu’il faille une agression découlant d’une campagne médiatique agressive par la direction SNCF, qu’il faille complètement stopper le service public et fermer une gare, pour que l’entreprise sorte de son silence et fasse des propositions, afin d’aboutir à un accord minimaliste, est très symptomatique de la conception même du dialogue social de la SNCF.
Il appartient désormais à l’entreprise publique SNCF de mesurer le mécontentement des cheminots sur sa «stratégie sociale» menée depuis plusieurs années. Il lui appartient d’éviter, par le dialogue, de nouvelles crises majeures comme celle qui vient de se terminer sur la région de Paris Saint-Lazare.
Dans tous les cas, ce conflit, s’il aurait largement put être évité, aura démontré que les salariés peuvent encore revendiquer, qu’ils peuvent encore s’organiser et que la loi du moins disant social n’est pas une fatalité. Les politiques libérales basées sur les reculs sociaux ne sont pas inéluctables.
Agents de conduite de Paris Saint-Lazare :
31 jours de grève pour enfin négocier !
Un mouvement reconductible, placé sous la responsabilité des grévistes à travers les Assemblées Générales. Ce sont les grévistes qui décidaient de la forme de leur grève (59 minutes certains jours, une journée complète d’autres fois).
Un mouvement unitaire : Sud Rail, FGAAC, CGT, FO appelaient à cette grève. Même si la fédération CGT a désavoué les grévistes dès le 20 décembre, même si le syndicat CGT, seul, a signé fin décembre un accord avec la direction rejeté par l’AG.
Un mouvement durement combattu par la direction : durant des semaines, la direction a parié sur un pourrissement du conflit, refusant toute discussion avec les grévistes. La responsabilité des grévistes et des syndicats qui les soutenaient ayant fait échouer cette manœuvre, la direction s’est lancée en fin de semaine dernière dans une dénonciation publique des grévistes, une stigmatisation stupide de Sud Rail dans les médias. L’agression d’un ADC par sept usagers le 13 janvier est la conséquence directe de l’appel à la curée lancée par le directeur du Transilien ! Fort heureusement, tout au long de la grève, Sud Rail a maintenu les contacts avec les usagers, avec la Fédération des usagers des transports des services publics. Le 14 janvier, les agents de conduite en grève se sont unis aux agents de la Gare, eux/elles aussi révolté-e-s par la situation subie quotidiennement.
Certes les engagements pris par la direction auprès d’une organisation syndicale qui s’était engagée contre l’avis des grévistes, ne permettent pas une victoire sur l’ensemble des revendications porté par ceux-ci.
Communiqué suite aux propos
des présidents de la République et de la SNCF
Quand on est président de la SNCF ou président de la République, on a le droit de colporter des mensonges auprès des médias ?
Les cheminots ne sont pas payés lorsqu’ils font grève. Les cheminots ont une retenue de salaire d’une heure lorsqu’ils font grève 59 minutes. Les cheminots ont une retenue de salaire d’une journée, lorsqu’ils font grève une journée. Les cheminots ont une retenue de salaire de 8 jours lorsqu’ils font grève 8 jours.
Quand on est président de la SNCF ou président de la République, on est là pour restreindre la démocratie ?
Le 2 août 2007, les parlementaires ont restreint le droit de grève dans les entreprises de transport. Ainsi le délai de préavis auparavant de cinq jours a été porté à quinze jours. Mais ça ne résout rien lorsque les patrons refusent de négocier : à Paris Saint-Lazare, c’est dès novembre que Sud Rail avait préavisé du conflit qui s’est terminé le 14 janvier ! Mais avant la grève, la direction n’a discuté de rien, et durant les trente premiers jours de grève, elle a refusé de négocier avec les grévistes. Aujourd’hui Sarkozy et Pépy s’en prennent à ceux qui leur ont donné tort en montrant que la lutte collective permet de gagner : ils veulent restreindre encore plus le droit de grève ! Ainsi, pour une heure de grève, la journée complète serait retirée sur le salaire ! Cela s’appelle du vol.
Quand on est président de la SNCF ou président de la République, on est obligé d’être hypocrite avec les usagers ?
Qui peut croire que ceux qui organisent chaque jour la casse du service public se soucient des usagers ? Les grèves sont une gêne importante pour les usagers. C’est vrai, car nous avons un travail utile, comme des millions de salariés. Mais les usagers de la SNCF sont victimes des trains en retard, supprimés, bondés, sales, chaque jour. Améliorer le sort des usagers, ce serait donner des moyens financiers et en effectifs au service public. Pourquoi ceux qui nous dirigent et versent, le temps d’une apparition au journal télévisé, des larmes de crocodiles sur les usagers, sanctionnent-ils les cheminots lorsqu’ils pratiquent cette autre forme d’action collective qu’est la grève de gratuité ? La Fédération des usagers des transports et des services publics (FUTSP) et la fédération Sud Rail ont plusieurs fois demandé qu’on cesse de qualifier d’«illégal» ce type de mouvements. En vain…
Quand on est président de la SNCF ou président de la République… on pratique tout simplement la lutte des classes.
Nous vivons dans un système où les intérêts du plus grand nombre, celles et ceux qui travaillent (ou le voudraient mais en sont privés par le chômage), sont opposés à ceux d’une infime minorité qui concentre entre ses mains profits financiers, pouvoirs économique et politique. Le gouvernement et ses serviteurs défendent les intérêts des plus riches. De tout temps, le patronat a cherché à limiter les droits des salariés dans l’entreprise. Pour la grève, comme pour bien des conquêtes sociales de la classe ouvrière, c’est la pratique, l’action collective qui ont imposé le droit ; le droit de grève n’est pas un cadeau des patrons et des gouvernements : c’est un acquis arraché par celles et ceux qui ont fait des grèves … lorsque ce n’était pas légal de le faire ! C’est par la grève que nos droits sociaux fondamentaux furent obtenus, et conservés malgré de multiples remises en cause : sans grève, pas de retraite, pas de réduction du temps de travail, pas de congés payés, pas de SMIC, pas de protection sociale… Il est donc logique que les patrons et leurs soutiens s’attaquent au droit de grève : plus les conditions légales pour faire grève sont compliquées, plus cela rend difficile la défense des salariés … et c’est cela qu’ils souhaitent !
Quand on est président de la SNCF ou président de la République … on trouve en face de soi des syndicalistes qui font juste … du syndicalisme !
Gouvernements et patrons ont réussi à acheter la complicité d’une partie du mouvement syndical, mais il reste de très nombreux syndicalistes qui se contentent de faire du syndicalisme, donc d’avoir recours parfois par la grève (et pas seulement à Sud Rail et à Solidaires, bien sûr !). La haine des présidents contre ces syndicalistes est pitoyable !
Soutien à Sud Rail :
Soyons tou-te-s «irresponsables» !
Évoquant la récente grève des cheminots à la gare de Saint-Lazare, il a ainsi déclaré que les syndicalistes de Sud Rail étaient des «irresponsables», qui «cassent le service public et bafouent l’intérêt des usagers». Ce qui est bien paradoxal lorsque l’on sait que les cheminot-e-s viennent de perdre 31 jours de salaires pour défendre la mise en place de moyens permettant d’assurer un meilleur service pour tou-te-s les usager-e-s.
Ces propos sont une nouvelle fois la preuve de la volonté du gouvernement de nier au syndicalisme ses droits les plus élémentaires, à commencer par la grève. Face aux menaces que représentent nos syndicats, dont le renforcement des effectifs permet de promouvoir de manière démocratique les luttes collectives des salarié-e-s comme des étudiant-e-s, les gouvernants se trouvent de fait notoirement démunis.
Les méthodes qui sont celles des syndicats Sud sont désormais connues : primauté du fonctionnement démocratique par la mise en place d’assemblées générales ouvertes à l’ensemble des travailleurs/euses afin de prendre collectivement les décisions pour l’organisation de nos luttes, et intransigeance face aux réformes anti-sociales. En refusant le syndicalisme de «diagnostic partagé» prêt à plier le dos face au patronat et/ou au gouvernement, le syndicalisme défendu par l’union syndicale Solidaires (dont les syndicats Sud font partie) offre aux salarié-e-s la possibilité de défendre leurs droits, et d’en revendiquer de nouveaux.
Dans ce contexte plus que jamais, nous apportons notre soutien à Sud Rail et aux méthodes syndicales qui tendent à remettre au premier plan l’intérêt des salarié-e-s. Nous prouverons en rejoignant massivement la journée de grève du 29 janvier que ces propos n’ont pour effet que de renforcer notre détermination.
Les agents de conduite votent pour la reprise du travail
Après 31 jours de grève, après plus de vingt jours sans que la direction ne propose de rencontre, après les déclarations incendiaires de M. Farandou (directeur du Transilien) avec comme conséquence l’agression sauvage et organisée d’un agent de conduite, les conducteurs de la région de Paris Saint-Lazare, ont unanimement décidé de cesser le travail ce matin.
La direction décidait dans la matinée de fermer la gare et d’évacuer les usagers avec les forces de l’ordre. En dépit de cette situation dramatique, la direction ne proposait toujours pas de rencontre à midi. L’assemblée générale des conducteurs, réunie à 10 heures, a été rejointe par les agents sédentaires de la gare, eux aussi victimes d’agressions verbales et premières cibles des attaques découlant de la campagne de Farandou.
C’est ensemble que les cheminots, excédés par l’attitude de la direction, ont décidé de «forcer» une rencontre avec le directeur de région.
Face aux agents de la production, la direction a donc revu sa copie et proposait d’ouvrir enfin de nouvelles négociations. Devant cette annonce les agents, responsables, ont donc choisi de reporter le vote sur la reconduction de la grève à 16 heures, afin de connaître les propositions de la direction et le cas échéant de pouvoir assurer une reprise du travail permettant de ramener les usagers pour la pointe du soir.
Dans l’après midi une délégation de l’assemblée générale a donc été reçue. Devant la détermination des agents et la hauteur de la mobilisation, la direction a donc consenti à de nouvelles propositions.
Sans satisfaire à l’ensemble des points de blocage exprimés depuis plus de cinq mois par les organisations syndicales, la direction a enfin décidé d’avancer sur le débat des moyens en effectifs pour permettre une organisation du travail plus adaptée au service demandé.
Ces propositions sont en deçà des revendications de l’assemblée générale, néanmoins, les cheminots réunis à 16 heures, ont décidé de mettre fin à ce conflit.
Sud Rail ne considère pas cette issue de grève comme une grande victoire. Pour nous, qu’il faille attendre 31 jours pour avoir une vraie proposition, qu’il faille une agression découlant d’une campagne médiatique agressive par la direction SNCF, qu’il faille complètement stopper le service public et fermer une gare, pour que l’entreprise sorte de son silence et fasse des propositions, afin d’aboutir à un accord minimaliste, est très symptomatique de la conception même du dialogue social de la SNCF.
Il appartient désormais à l’entreprise publique SNCF de mesurer le mécontentement des cheminots sur sa «stratégie sociale» menée depuis plusieurs années. Il lui appartient d’éviter, par le dialogue, de nouvelles crises majeures comme celle qui vient de se terminer sur la région de Paris Saint-Lazare.
Dans tous les cas, ce conflit, s’il aurait largement put être évité, aura démontré que les salariés peuvent encore revendiquer, qu’ils peuvent encore s’organiser et que la loi du moins disant social n’est pas une fatalité. Les politiques libérales basées sur les reculs sociaux ne sont pas inéluctables.
Sud Rail, 13 janvier 2009.
Agents de conduite de Paris Saint-Lazare :
31 jours de grève pour enfin négocier !
Le mouvement de grève des agents de conduite de Paris Saint-Lazare est exemplaire à bien des égards :
Un mouvement reconductible, placé sous la responsabilité des grévistes à travers les Assemblées Générales. Ce sont les grévistes qui décidaient de la forme de leur grève (59 minutes certains jours, une journée complète d’autres fois).
Un mouvement unitaire : Sud Rail, FGAAC, CGT, FO appelaient à cette grève. Même si la fédération CGT a désavoué les grévistes dès le 20 décembre, même si le syndicat CGT, seul, a signé fin décembre un accord avec la direction rejeté par l’AG.
Un mouvement durement combattu par la direction : durant des semaines, la direction a parié sur un pourrissement du conflit, refusant toute discussion avec les grévistes. La responsabilité des grévistes et des syndicats qui les soutenaient ayant fait échouer cette manœuvre, la direction s’est lancée en fin de semaine dernière dans une dénonciation publique des grévistes, une stigmatisation stupide de Sud Rail dans les médias. L’agression d’un ADC par sept usagers le 13 janvier est la conséquence directe de l’appel à la curée lancée par le directeur du Transilien ! Fort heureusement, tout au long de la grève, Sud Rail a maintenu les contacts avec les usagers, avec la Fédération des usagers des transports des services publics. Le 14 janvier, les agents de conduite en grève se sont unis aux agents de la Gare, eux/elles aussi révolté-e-s par la situation subie quotidiennement.
Certes les engagements pris par la direction auprès d’une organisation syndicale qui s’était engagée contre l’avis des grévistes, ne permettent pas une victoire sur l’ensemble des revendications porté par ceux-ci.
Mais l’unité dans la lutte, la démocratie syndicale, la détermination collective ont arraché ce que la direction refusait depuis des semaines : 84 embauches d’agents de conduite en 2009, des journées de service supplémentaires qui permettent d’améliorer les roulements, etc.
Quand on se défend on gagne,
et quand on se défend ensemble on gagne encore plus.
Ce sont les cheminot-e-s
qui doivent prendre leur avenir en main.
Gagner ici c’est gagner pour tous ! no 4, 14 janvier 2009
Bulletin d’informations de la fédération des syndicats Sud Rail.
Tout le monde sait qu’unis nous sommes plus forts, qu’en agissant ensemble nous avons bien plus de chances de gagner, et que les acquis des uns sont des points d’appui pour tous. Mais pour étendre les avancées obtenues ici ou là, pour unifier nos luttes, encore faut-il les connaître : ce ne sont pas les patrons qui vont en faire la publicité, c’est le syndicat qui doit faire ce travail, en utilisant son réseau militant, en mettant les cotisations syndicales des syndiqués au service de l’action revendicative !
Communiqué suite aux propos
des présidents de la République et de la SNCF
Quand on est président de la SNCF ou président de la République, on a le droit de colporter des mensonges auprès des médias ?
Les cheminots ne sont pas payés lorsqu’ils font grève. Les cheminots ont une retenue de salaire d’une heure lorsqu’ils font grève 59 minutes. Les cheminots ont une retenue de salaire d’une journée, lorsqu’ils font grève une journée. Les cheminots ont une retenue de salaire de 8 jours lorsqu’ils font grève 8 jours.
Quand on est président de la SNCF ou président de la République, on est là pour restreindre la démocratie ?
Le 2 août 2007, les parlementaires ont restreint le droit de grève dans les entreprises de transport. Ainsi le délai de préavis auparavant de cinq jours a été porté à quinze jours. Mais ça ne résout rien lorsque les patrons refusent de négocier : à Paris Saint-Lazare, c’est dès novembre que Sud Rail avait préavisé du conflit qui s’est terminé le 14 janvier ! Mais avant la grève, la direction n’a discuté de rien, et durant les trente premiers jours de grève, elle a refusé de négocier avec les grévistes. Aujourd’hui Sarkozy et Pépy s’en prennent à ceux qui leur ont donné tort en montrant que la lutte collective permet de gagner : ils veulent restreindre encore plus le droit de grève ! Ainsi, pour une heure de grève, la journée complète serait retirée sur le salaire ! Cela s’appelle du vol.
Quand on est président de la SNCF ou président de la République, on est obligé d’être hypocrite avec les usagers ?
Qui peut croire que ceux qui organisent chaque jour la casse du service public se soucient des usagers ? Les grèves sont une gêne importante pour les usagers. C’est vrai, car nous avons un travail utile, comme des millions de salariés. Mais les usagers de la SNCF sont victimes des trains en retard, supprimés, bondés, sales, chaque jour. Améliorer le sort des usagers, ce serait donner des moyens financiers et en effectifs au service public. Pourquoi ceux qui nous dirigent et versent, le temps d’une apparition au journal télévisé, des larmes de crocodiles sur les usagers, sanctionnent-ils les cheminots lorsqu’ils pratiquent cette autre forme d’action collective qu’est la grève de gratuité ? La Fédération des usagers des transports et des services publics (FUTSP) et la fédération Sud Rail ont plusieurs fois demandé qu’on cesse de qualifier d’«illégal» ce type de mouvements. En vain…
Quand on est président de la SNCF ou président de la République… on pratique tout simplement la lutte des classes.
Nous vivons dans un système où les intérêts du plus grand nombre, celles et ceux qui travaillent (ou le voudraient mais en sont privés par le chômage), sont opposés à ceux d’une infime minorité qui concentre entre ses mains profits financiers, pouvoirs économique et politique. Le gouvernement et ses serviteurs défendent les intérêts des plus riches. De tout temps, le patronat a cherché à limiter les droits des salariés dans l’entreprise. Pour la grève, comme pour bien des conquêtes sociales de la classe ouvrière, c’est la pratique, l’action collective qui ont imposé le droit ; le droit de grève n’est pas un cadeau des patrons et des gouvernements : c’est un acquis arraché par celles et ceux qui ont fait des grèves … lorsque ce n’était pas légal de le faire ! C’est par la grève que nos droits sociaux fondamentaux furent obtenus, et conservés malgré de multiples remises en cause : sans grève, pas de retraite, pas de réduction du temps de travail, pas de congés payés, pas de SMIC, pas de protection sociale… Il est donc logique que les patrons et leurs soutiens s’attaquent au droit de grève : plus les conditions légales pour faire grève sont compliquées, plus cela rend difficile la défense des salariés … et c’est cela qu’ils souhaitent !
Quand on est président de la SNCF ou président de la République … on trouve en face de soi des syndicalistes qui font juste … du syndicalisme !
Gouvernements et patrons ont réussi à acheter la complicité d’une partie du mouvement syndical, mais il reste de très nombreux syndicalistes qui se contentent de faire du syndicalisme, donc d’avoir recours parfois par la grève (et pas seulement à Sud Rail et à Solidaires, bien sûr !). La haine des présidents contre ces syndicalistes est pitoyable !
Sud Rail, 15 janvier 2009.
Soutien à Sud Rail :
Soyons tou-te-s «irresponsables» !
Aujourd’hui jeudi 15 janvier, le président Sarkozy a prononcé un discours de vœux aux «forces économiques». Comme à son habitude de superman gesticulatoire, prompt à sauver la nation de tous les périls qui la menacent et à réformer le capitalisme mondial, N. Sarkozy a aujourd’hui de nouveau décidé de s’attaquer aux organisations syndicales.
Évoquant la récente grève des cheminots à la gare de Saint-Lazare, il a ainsi déclaré que les syndicalistes de Sud Rail étaient des «irresponsables», qui «cassent le service public et bafouent l’intérêt des usagers». Ce qui est bien paradoxal lorsque l’on sait que les cheminot-e-s viennent de perdre 31 jours de salaires pour défendre la mise en place de moyens permettant d’assurer un meilleur service pour tou-te-s les usager-e-s.
Ces propos sont une nouvelle fois la preuve de la volonté du gouvernement de nier au syndicalisme ses droits les plus élémentaires, à commencer par la grève. Face aux menaces que représentent nos syndicats, dont le renforcement des effectifs permet de promouvoir de manière démocratique les luttes collectives des salarié-e-s comme des étudiant-e-s, les gouvernants se trouvent de fait notoirement démunis.
Les méthodes qui sont celles des syndicats Sud sont désormais connues : primauté du fonctionnement démocratique par la mise en place d’assemblées générales ouvertes à l’ensemble des travailleurs/euses afin de prendre collectivement les décisions pour l’organisation de nos luttes, et intransigeance face aux réformes anti-sociales. En refusant le syndicalisme de «diagnostic partagé» prêt à plier le dos face au patronat et/ou au gouvernement, le syndicalisme défendu par l’union syndicale Solidaires (dont les syndicats Sud font partie) offre aux salarié-e-s la possibilité de défendre leurs droits, et d’en revendiquer de nouveaux.
Dans ce contexte plus que jamais, nous apportons notre soutien à Sud Rail et aux méthodes syndicales qui tendent à remettre au premier plan l’intérêt des salarié-e-s. Nous prouverons en rejoignant massivement la journée de grève du 29 janvier que ces propos n’ont pour effet que de renforcer notre détermination.
Fédération des syndicats Sud Étudiant, 15 janvier 2009.