Mobilisation... Où en est-on ?
Depuis la grève massive du 20 novembre dernier dans l’Éducation nationale, la mobilisation n’a cessé de se développer chez les personnels.
Des journées de grève ont eu lieu au plan départemental. À Vaulx-en-velin où la grève a même été reconduite plusieurs jours, des manifestations ont associé parents et enseignants. Partout dans le département, des assemblées générales de secteur continuent de se tenir régulièrement. D’autres initiatives sont menées comme les «nuits des écoles», l’accrochage de banderoles ou encore l’organisation de soirées autour de la défense du service public d’éducation (Vaulx-en-Velin le 17 décembre, la Croix-Rousse le 12 et Vénissieux le 20 janvier). Dans le premier degré, l’aide personnalisée est toujours suspendue dans de très nombreuses écoles et les «désobéisseurs» se multiplient.
Tout cela se fait et s’organise à la base, par les personnels eux-mêmes, avec le soutien des parents. Cependant, les appareils syndicaux restent bien timides en initiatives et dans leur volonté de coordonner tout cela dans un mouvement d’ensemble qui éviterait l’épuisement et la dispersion et donnerait une ampleur, un rythme supplémentaires à la mobilisation. Il est dramatique de constater la responsabilité qu’ont les directions syndicales dans l’absence d’appel à une grève dans l’éducation en cette rentrée de janvier 2009 pour amplifier la mobilisation et fédérer toutes les initiatives.
Pourtant la mobilisation se poursuit ! Le 8 janvier, une AG départementale a rassemblé une centaine de collègues à la Bourse du travail de Lyon, dont les délégués de 17 secteurs qui s’étaient réunis en cette rentrée. Il a été décidé de prendre l’initiative d’organiser une assemblée nationale de coordination des secteurs et collectifs en lutte sur Lyon, de participer massivement à la manifestation du samedi 17 janvier, d’appeler à une nouvelle AG lors de la grève interprofessionnelle du 29 janvier, qui peut être l’occasion de faire le lien avec les salariés des autres services publics et au-delà avec l’ensemble du monde du travail, et de multiplier les actions entretemps.
La mobilisation se poursuit donc par l’auto-organisation de la lutte ! La CNT, consciente que le syndicat doit être un outil au service de la lutte, soutient et s’implique pleinement dans les dynamiques actuelles. L’enjeu est de se doter d’espaces d’organisation, de coordination et de luttes capables d’inscrire la mobilisation dans le temps, de l’amplifier, de faire barrage à la démolition en cours du service public d’éducation et de faire émerger d’autres choix et une autre place pour l’école dans notre société.
Tartagueule à la récré no 70, janvier 2009
Bulletin de la CNT éducation du Rhône.