Les manifestants s'en prennent au sapin de Noël à Athènes
Des incidents ont éclaté en Grèce samedi, deux semaines après la mort d’un adolescent tué par la police. Des manifestants ont jeté des ordures et accroché des sacs poubelles pleins aux branches du sapin de Noël de la ville d’Athènes samedi avant d’en découdre avec la police en tenue anti-émeute dans le centre de la capitale.
Dans le nord de la Grèce, à Thessalonique, un petit groupe d’autonomistes a occupé un cinéma et lancé gâteaux et bonbons sur le maire Vassilis Papagéorgopoulos et l’un de ses adjoints qui participaient à une distribution pour des enfants souffrant d’anémie falciforme, selon les autorités.
Le premier sapin de Noël de la place Syntagma à Athènes avait été réduit en cendres le 8 décembre, la pire journée d’émeutes qu’ait connue le centre de la capitale.
Un autre rassemblement était prévu samedi soir là où le jeune Alexandros Grigoropoulos a été tué le 6 décembre, dans le quartier central d’Exarchia. La semaine précédente, une manifestation similaire a tourné à la bagarre entre autonomistes et policiers, avec échange de pierres, coups de barres de fer, cocktails Molotov et gaz lacrymogènes à la clef.
Les autorités grecques comptent sur les fêtes de fin d’année pour que le mouvement, qui traduit aussi le mécontentement populaire contre les mesures d’austérité du gouvernement et la corruption, s’essouffle enfin.
Presse policière-bourgeoise :
AP, 20 décembre 2008.
Grèce : Incidents après une manifestation antiraciste à Athènes
Des incidents ont éclaté samedi à Athènes à l’issue d’une manifestation visant à protester contre le Pacte européen sur l’immigration et l’asile, a indiqué la police.
Deux heures après cette manifestation qui a rassemblé quelque 200 personnes — militants de gauche pour la plupart — un groupe de jeunes a lancé un cocktail Molotov contre un établissement public abritant une société de services interbancaires et dépendant de la Banque de Grèce. Les pompiers ont rapidement maîtrisé le feu, qui n’a provoqué que des dégâts mineurs.
Auparavant, à la fin de la manifestation contre le pacte de l’UE, les forces anti-émeutes avaient dû disperser à coups de grenades lacrymogènes un petit groupe de jeunes qui lançait des projectiles divers sur les forces de l’ordre. Les échauffourées s’étaient déroulées place Syntagma, dans le centre d’Athènes, où de nombreux Athéniens faisaient leurs courses de Noël.
À l’appel du Comité contre la politique européenne sur l’immigration, les manifestants avaient défilé dans le centre-ville, bouclé à la circulation, au cris de «Ils tuent des immigrés, ils tuent des lycéens».
«À bas le pacte raciste de Sarkozy-Caramanlis-UE», proclamait une banderole faisant allusion au Premier ministre grec Costas Caramanlis et au Président français Nicolas Sarkozy, dont le pays assure la présidence en exercice de l’Union européenne.
Le pacte sur l’immigration et l’asile a été adopté par l’UE le 16 octobre.
Les protestations s’inscrivent dans le cadre d’une mobilisation sans précédent des jeunes à Athènes et d’autres villes du pays depuis la mort, le 6 décembre, d’un adolescent tué par un policier à Athènes.
Presse policière-bourgeoise :
AFP, 20 décembre 2008.
Interruption de la première du Théâtre national à Athènes
1000 établissements scolaires occupés dans toute la Grèce
La première du Théâtre national à Athènes a été interrompue par environ une centaine de personnes cette nuit — ils sont montés sur scène avec une bannière «Tout le monde dans les rues». Le texte distribué au public et aux acteurs déclarait, entre autres : «Maintenant que vous avez désactivé vos téléphones portables, c’est le moment de réactiver votre conscience». Une fois dans les rues, la foule forma rapidemment une manifestation improvisée dans le cœur d’Athènes — le temps d’atteindre le square Omonoia, notre nombre avait doublé et semblait suffisant pour apeurer la dizaine de flics motards qui détalèrent en pétaradant, à notre vue. Les acteurs et le directeur du théâtre refusèrent de continuer à jouer, en solidarité avec notre soulèvement ; une action similaire a eu lieu à l’Auditorium d’Athènes.
Les médias grand public rapportent qu’environ 800 écoles et 200 départements universitaires à travers le pays sont occupés par leurs étudiants.
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Manifestations de quartier à travers Athènes. D’autres actions de déplacements anarchistes et d’occupations de radio ; départ d’une manifestation sur le lieu du meurtre
Le plan pour aujourd’hui était de faire des petites manifestations à travers tout Athènes, afin que cette action décentralisée sorte la ville de l’impasse. Il y a eu des manifestations dans les quartiers de Gyzi, Peristeri (où on a tiré sur le second étudiant), Chaidari, Petralona, Nea Smyrni, Victoria, Vyronas, Illion (demain) et dans les villes de Thessalonique, Héraclion et Larisa.
De récentes actions de «déplacements anarchistes» ont eu lieu aux stations de métro de Brahami et Ayios Antonios. Ces derniers jours, de nombreuses stations à travers la ville ont été visitées par de petits groupes anarchistes qui ont saboté les automates de vente et distribué des tracts («L’auto-organisation des passagers menera à la fin des contrôleurs»).
Au moins quatre autres stations de radio ont été occupées aujourd’hui («Best», «En Lefko», «Athina 9.84» et «Republic 100.3»), des textes contre la violence d’État et de solidarité avec les émeutiers interpellés ont été lus.
En réponse à un appel du comité d’occupation de l’École polytechnique d’Athènes, nous nous réunirons sur le lieu de l’assassinat d’Alex ces prochaines heures. Nous lisons les rapports des actions de solidarité mondiale. Continuez à nous les faire parvenir. Les États assassinent les gens mais ce soir, une nuit contre les meurtres d’État, c’est une nuit des gens. C’est notre nuit.
Émeutes & Amour, 20 décembre 2008
Nouvelles de l’insurrection qui vient en Grèce.