La Grèce insurgée sous les balles des porcs, au treizième jour
Tirer dans la chair est le point culminant de l’oppression sociale
Toutes les pierres arrachées des trottoirs et jetées sur les boucliers des flics ou sur les vitrines des temples de la marchandise ; toutes les bouteilles enflammées gravitant sous le firmament ; toutes les barricades érigées dans les avenues, séparant nos espaces des leurs ; tous les containers plein des déchets d’une société consumériste que les flammes de l’émeute transforment, d’un rien en un quelque chose ; tous les poings dressés à la lune ; ce sont les armes qui donnent un corps et un vrai pouvoir, non seulement à la résistance, mais aussi à la liberté. C’est ce sentiment de liberté qui, seul, mérite qu’on parie sur de tels moments : le sentiment des matins oubliés de notre enfance, lorsque tout peut arriver, parce que c’est nous, comme être humains créatifs, qui nous sommes réveillés, et non les futures machines-hommes productives du subordonné, du stagiaire, du travailleur aliéné, du propriétaire privé, du père de famille. C’est le sentiment de se confronter aux ennemis de la liberté — de ne plus les craindre.
Ainsi, celui qui veut continuer à penser à ses propres affaires, comme si rien ne se passait, comme si rien ne s’était jamais passé, a de sérieuses raisons de s’inquiéter. Le spectre de la liberté vient toujours le couteau entre les dents, avec l’envie violente de rompre toutes les chaînes qui réduisent sa vie à une misérable répétition, permettant aux rapports sociaux dominants de se reproduire. Depuis samedi 6 décembre, aucune ville dans ce pays ne fonctionne normalement : pas de thérapie par l’achat, pas de routes dégagées pour rejoindre nos lieux de travail, pas de nouvelles des prochaines initiatives du gouvernement pour le rétablissement, pas de va-et-vient insouciant entre des émissions de télé sur la façon de vivre, pas de conduites nocturnes autour de Syntagma, et ainsi de suite. Ces nuits et ces jours n’appartiennent pas aux boutiquiers, aux commentateurs télé, aux ministres et aux flics. Ces nuits et ces jours appartiennent à Alexis !
En tant que surréalistes, nous sommes sortis dans les rues dès le premier moment, ensemble, avec des milliers de rebelles et d’autres gens exprimant leur solidarité, parce que le surréalisme est né du souffle de la rue et n’a pas l’intention de le lâcher. Après cette résistance massive aux assassins d’État, le souffle de la rue est encore plus chaud, encore plus accueillant et encore plus créatif. Proposer une direction à ce mouvement ne nous correspond pas. Toutefois, nous assumons toute la responsabilité de la lutte commune, parce que c’est une lutte pour la liberté. Sans être obligés d’approuver chaque expression d’un mouvement aussi massif, sans être partisans de la colère aveugle ou de la violence pour elle-même, nous considérons que l’existence de ce phénomène est juste.
Grèce : un lycéen légèrement blessé par balle mercredi soir à Athènes
Le lycéen, âgé de 16 ans, a été blessé au poignet par un tir non identifié alors qu’il était en train de discuter avec d’autres lycéens à environ 200 mètres de l’établissement, dans une rue piétonnière du quartier, a-t-on précisé de même source.
D’après les premiers éléments recueillis par police, le lycéen, fils d’un syndicaliste connu de la Fédération grecque des instituteurs, aurait été blessé par une balle tirée par une carabine à air comprimé.
La police a affirmé qu’aucun policier ne se trouvait dans cette zone au moment de l’incident.
Le lycéen a été hospitalisé dans la nuit de mercredi à jeudi et devait être opéré jeudi en fin matinée.
Le ministère grec de l’Éducation a de son côté ouvert une enquête sur cette affaire rendue publique au 13e jour d’une mobilisation sans précédent en Grèce depuis la mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier le 6 décembre à Athènes.
Les lycéens et les étudiants doivent manifester jeudi à la mi-journée à Athènes et dans d’autres villes de Grèce, dans le cadre de protestations quasi quotidiennes depuis la mort d’Alexis Grigoropoulos.
Toutes les pierres arrachées des trottoirs et jetées sur les boucliers des flics ou sur les vitrines des temples de la marchandise ; toutes les bouteilles enflammées gravitant sous le firmament ; toutes les barricades érigées dans les avenues, séparant nos espaces des leurs ; tous les containers plein des déchets d’une société consumériste que les flammes de l’émeute transforment, d’un rien en un quelque chose ; tous les poings dressés à la lune ; ce sont les armes qui donnent un corps et un vrai pouvoir, non seulement à la résistance, mais aussi à la liberté. C’est ce sentiment de liberté qui, seul, mérite qu’on parie sur de tels moments : le sentiment des matins oubliés de notre enfance, lorsque tout peut arriver, parce que c’est nous, comme être humains créatifs, qui nous sommes réveillés, et non les futures machines-hommes productives du subordonné, du stagiaire, du travailleur aliéné, du propriétaire privé, du père de famille. C’est le sentiment de se confronter aux ennemis de la liberté — de ne plus les craindre.
Ainsi, celui qui veut continuer à penser à ses propres affaires, comme si rien ne se passait, comme si rien ne s’était jamais passé, a de sérieuses raisons de s’inquiéter. Le spectre de la liberté vient toujours le couteau entre les dents, avec l’envie violente de rompre toutes les chaînes qui réduisent sa vie à une misérable répétition, permettant aux rapports sociaux dominants de se reproduire. Depuis samedi 6 décembre, aucune ville dans ce pays ne fonctionne normalement : pas de thérapie par l’achat, pas de routes dégagées pour rejoindre nos lieux de travail, pas de nouvelles des prochaines initiatives du gouvernement pour le rétablissement, pas de va-et-vient insouciant entre des émissions de télé sur la façon de vivre, pas de conduites nocturnes autour de Syntagma, et ainsi de suite. Ces nuits et ces jours n’appartiennent pas aux boutiquiers, aux commentateurs télé, aux ministres et aux flics. Ces nuits et ces jours appartiennent à Alexis !
En tant que surréalistes, nous sommes sortis dans les rues dès le premier moment, ensemble, avec des milliers de rebelles et d’autres gens exprimant leur solidarité, parce que le surréalisme est né du souffle de la rue et n’a pas l’intention de le lâcher. Après cette résistance massive aux assassins d’État, le souffle de la rue est encore plus chaud, encore plus accueillant et encore plus créatif. Proposer une direction à ce mouvement ne nous correspond pas. Toutefois, nous assumons toute la responsabilité de la lutte commune, parce que c’est une lutte pour la liberté. Sans être obligés d’approuver chaque expression d’un mouvement aussi massif, sans être partisans de la colère aveugle ou de la violence pour elle-même, nous considérons que l’existence de ce phénomène est juste.
Ne laissons pas ce souffle flamboyant de poésie s’éteindre ou mourir !
Convertissons le en une certaine utopie :
la transformation du monde et de la vie !
Pas de paix avec les flics et leurs patrons !
Tout le monde dans la rue !
Qui ne peut comprendre la rage se taise !
Groupe surréaliste d’Athènes, décembre 2008.
Grèce : un lycéen légèrement blessé par balle mercredi soir à Athènes
Un lycéen a été légèrement blessé par une balle tirée par une personne non identifiée mercredi soir près de son lycée à Péristeri, dans la banlieue ouest d’Athènes, a-t-on appris jeudi de source policière.
Le lycéen, âgé de 16 ans, a été blessé au poignet par un tir non identifié alors qu’il était en train de discuter avec d’autres lycéens à environ 200 mètres de l’établissement, dans une rue piétonnière du quartier, a-t-on précisé de même source.
D’après les premiers éléments recueillis par police, le lycéen, fils d’un syndicaliste connu de la Fédération grecque des instituteurs, aurait été blessé par une balle tirée par une carabine à air comprimé.
La police a affirmé qu’aucun policier ne se trouvait dans cette zone au moment de l’incident.
Le lycéen a été hospitalisé dans la nuit de mercredi à jeudi et devait être opéré jeudi en fin matinée.
Le ministère grec de l’Éducation a de son côté ouvert une enquête sur cette affaire rendue publique au 13e jour d’une mobilisation sans précédent en Grèce depuis la mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier le 6 décembre à Athènes.
Les lycéens et les étudiants doivent manifester jeudi à la mi-journée à Athènes et dans d’autres villes de Grèce, dans le cadre de protestations quasi quotidiennes depuis la mort d’Alexis Grigoropoulos.
Presse policière-bourgeoise :
AFP, 18 décembre 2008.