Nouvelle nuit d'émeutes en Grèce
Après deux jours relativement calmes, de nouveaux affrontements entre groupes de jeunes et forces de l’ordre ont eu lieu à Athènes.
Les manifestants se sont attaqués à un poste de police. Ils ont également jeté des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Avant de s’en prendre à un bâtiment gouvernemental et à des banques.
Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Des échauffourées ont également eu lieu à Salonique, la deuxième ville de Grèce au nord du pays.
Les affrontements ont commencé après une journée de recueillement, une semaine après le début des affrontements. Des cérémonies de commémoration ont eu lieu en hommage à Alexis Grigoropoulos, le jeune homme dont la mort a déclenché les émeutes.
C‘était le but des jeunes qui se sont réunis devant le Parlement à Athènes. Ils ont été délogés dans la nuit par les forces de l’ordre alors que le rassemblement se voulait pacifique. Les manifestants avaient allumé des bougies à la mémoire d’Alexis Grigoropoulos.
Les manifestants comptaient rester sur place jusqu’au petit matin.
De nouvelles manifestations de lycéens et d’étudiants sont prévues dès demain à Athènes.
EuroNews, 14 décembre 2008.
Des manifestants attaquent un poste de police et des banques en Grèce
Les jeunes manifestants dans la capitale grecque s’en sont pris samedi à un poste de police, à des boutiques et des banques, pourchassés par la police, dans la soirée, d’après les autorités, au huitième jour d’émeutes après la mort d’un jeune tué par les forces de l’ordre.
Les affrontements ont éclaté pendant une veillée funèbre pour le jeune de 15 ans tué par les policiers. À 1H00 locale dimanche (23H00 GMT), la police a soudainement chargé la veillée aux chandelles pacifique sur la place Syntagma, dans le centre d’Athènes. Une foule de plusieurs centaines de personnes a refusé d’abandonner la position qu’elle occupait devant le Parlement. Elle a finalement fait retraite mais la confrontation se poursuivait.
Des jeunes, certains à pied, d’autres à moto, ont attaqué un commissariat à coups de cocktails molotov dans le centre d’Athènes, ainsi que trois banques au moins, plusieurs magasins et un bâtiment public, selon la police.
La violence est devenu quotidienne en Grèce depuis la mort de l’adolescent Alexandros Grigoropoulos. Plus de 200 personnes ont été arrêtées, au moins 70 blessées, et des centaines de magasins détruits et pillés en quelques jours dans ces manifestations en partie dues à la dégradation de la situation sociale et à une réforme des retraites.
Si la plupart des manifestants sont pacifiques, le ton des manifestations est donné par une frange plus violente. Et de plus en plus de jeunes sont prêts à les rejoindre.
Des centaines d’enfants des écoles portant des bougies s’étaient rassemblés pacifiquement samedi à proximité du Parlement, et à l’endroit où l’adolescent a été tué. Devant le Parlement, ils ont tenu tête aux forces de police en scandant le nom d’«Alex».
Les manifestants ont promis de rester dans la rue jusqu’à ce que leurs préoccupations économiques soient prises en compte.
Le Premier ministre de droite Costas Caramanlis a pourtant exclu d’organiser des élections anticipées et appelé l’opposition à condamner la violence plus sévèrement.
La Presse canadienne, 14 décembre 2008.
Grèce : la tension demeure à Athènes et Salonique après une semaine de manifestations
Après une semaine de manifestations violentes provoquées par la mort d’un jeune abattu par la police le 6 décembre à Athènes, des échauffourées ont eu lieu entre jeunes et policiers dans la nuit de samedi à dimanche à Athènes et à Salonique, où la tension demeure.
Les affrontements ont débuté dans la capitale tard samedi soir lorsqu’une centaine de jeunes portant des cagoules et des foulards ont lancé des cocktails Molotov contre un poste de police du quartier athénien d’Exarchia, où Alexis Grigoropoulos a été tué.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes, qu’ils ont poursuivis dans les rues avoisinantes.
Les heurts se sont poursuivis jusqu’à 02h30 du matin (00h30 GMT) entre des dizaines de jeunes et les policiers près de l’école Polytechnique occupée depuis la mort de l’adolescent.
Répétant des scènes quasi-quotidiennes depuis le 6 décembre, les jeunes lançaient des cocktails Molotov, mettaient le feux à des poubelles et érigeaient de petites barricades vite démantelées par les policiers.
Par ailleurs, des inconnus ont jeté dans la nuit des cocktails Molotov contre une succursale de la banque grecque Eurobank, dans le quartier de Panormou, provoquant des dégâts à l’entrée de l’agence et à un distributeur de billets.
Deux voitures de luxe ont aussi été incendiées.
Des inconnus avaient déjà lancé des cocktails Molotov samedi soir contre deux agences bancaires et un bureau du ministère de l’Environnement et des Travaux publics dans le quartier de Patission, provoquant des dégâts matériels.
Selon la police, 86 interpellations ont été effectuées à Athènes pendant la journée de samedi et dans la nuit.
À Salonique, deuxième ville du pays, dans le nord, une centaine de jeunes ont brisé les vitres d’un gymnase avant de se réfugier dans les locaux de l’Université.
Peu avant ces incidents, des rassemblements silencieux de jeunes tenant des cierges allumés s’étaient tenus dans les deux villes pour honorer la mémoire du jeune homme, mort à l’âge de 15 ans.
À Salonique, quelque 300 jeunes s’étaient rassemblés près de la Tour Blanche, le monument emblématique de la ville.
À Athènes, des jeunes, dont certains portaient des fleurs, avaient déployé devant le Parlement deux grandes banderoles sur lesquelles était inscrit : «On condamne la violence, il faut désarmer la police» et «06/12/08, Alexis Grigoropoulos, je n’oublie pas».
Quelques heures plus tard 300 personnes, jeunes et adultes, se sont réunies près du lieu où a été tué l’adolescent. Elles ont allumé des bougies et déposé des fleurs et d’autres objets.
D’autres lycéens et étudiants qui s’étaient rassemblés pacifiquement samedi soir sur l’esplanade de la place centrale de Syntagma, face au Parlement, en déposant des bougies sur le sol, ont quitté les lieux à l’aube.
Un comité de coordination lycéens-étudiants a appelé, dans un tract distribué samedi à Athènes, à de nouvelles manifestations lundi devant la direction de la police et à une grande manifestation des secteurs de l’éducation jeudi devant le Parlement.
Le Premier ministre Costas Caramanlis a exclu vendredi de se retirer ou d’organiser des élections législatives anticipées.
Malgré la crise qui l’a mis à mal, il ne change rien à son programme et est attendu lundi à Chypre pour les obsèques de l’ancien président chypriote Tassos Papadopoulos, décédé vendredi d’un cancer.
AFP, 13 décembre 2008.