Logement : non à la barbarie !!!

Publié le par la Rédaction

L’hypocrisie et la bonne conscience ne solutionnent pas les problèmes de précarité

Mme Boutin veut faire le «bonheur» des SDF malgré eux, contre eux. Elle va jusquà vouloir les forcer à intégrer un foyer «daccueil» afin des les soustraire à la mort par grand froid. Par les autres temps ils peuvent crever. Mais là, dans la rue, ça fait désordre. Alors, elle et ses amis y vont de leur couplet hypocrite. Tout ça dégouline la bonne conscience judéo-chrétienne.

Mais au fait, pourquoi ne se posent-ils pas les questions inévitables :
— Pourquoi les SDF se retrouvent-ils dans la rue ?
— Pourquoi ne peuvent-ils pas avoir un toit ?
— Pourquoi nont-ils pas accès à une vie digne ?
Mais ces questions, les gouvernants et les capitalistes sarrangent pour les éluder, et pour cause, puisquils en sont les responsables. La vie au rabais, la survie le plus souvent, les conditions déplorables dexistence, la santé précaire, lhumiliation au quotidien, voilà le lot réservé à tous les exclus. Les «SDF», les sans-toit, les sans-lsou, se voient socialement et culturellement mis au ban de la société par les tenants dun ordre bourgeois inégalitaire, profondément injuste et révoltant.

Mme Boutin ne se pose même pas la question du refus des foyers «d
accueil» et des raisons qui poussent la majorité de ces êtres démunis à vouloir encore pouvoir dire NON. Ils disent NON par souci de dignité et de respect envers leur qualité dHumain, courant ainsi le risque daffronter, le froid, les intempéries et, au bout, la mort… peut-être.

Une seule réponse nous paraît envisageable face à un tel scandale. Il s
agit doffrir, sans demander aucune contrepartie, à chaque individu et à chaque couple que le capitalisme et l’État déclassent et jettent à la rue, un logement individuel et les moyens dy vivre dignement. Il faut ouvrir les appartements, les studios et les villas inhabités, les réquisitionner au besoin, afin de les offrir en usage gratuit à ces femmes, ces hommes et quelquefois ces enfants condamnés à survivre à la marge, contraints par une société inégalitaire et inhumaine. Plus largement, il ne sagit pas de sarrêter aux périodes de «grand froid» (ça revient tous les ans) mais il faut que ces réquisitions puissent abriter à plus long terme les individus et les familles que ce type de société (ce système) empêche économiquement et socialement de sacquitter dun loyer.

Verser une larme sur la paupérisation sans cesse grandissante des êtres sans domicile, sans maison, sans confort quand les frimas arrivent et s
accommoder du sort qui leur est réservé le reste du temps, et de surcroît accepter qu’ils soient chassés hors des villes quand le soleil et les touristes sy invitent, voilà bien là lunique forme dhumanité que ce système basé sur lexploitation du plus grand nombre par une petite minorité est disposé à proposer.

Aussi, les associations qui se penchent sur ces questions — Emmaüs ; le DAL… — sont-elles conduites à jouer, très souvent, le rôle de «soupapes», permettant ainsi au système de s
en sortir (tant bien que mal) en prétextant au besoin le souci de lécoute «citoyenne» et de la vigilance démocratique.

Nous entrevoyons déjà à nos portes une crise sociale sans précédent. Une crise qui arrive à grands pas et qui annonce, sans aucun doute possible, l
aggravation des situations de vie pour lensemble des populations les plus démunies et notamment pour celles et ceux qui vivent dans des conditions précaires. Dans ce contexte, la seule réponse que le système envisage dapporter aux conséquences dune telle crise, cest, comme toujours, la manière forte, la répression et la «matraque» juridique. Pour régler les problèmes de pauvreté, le système va semployer à punir encore plus les pauvres et celles et ceux qui se solidarisent avec eux.

«Anarcho-autonomes», Confédération paysanne, DAL etc. les voilà les fauteurs de misère pour un État prompt à punir tout ce qui bouge ! En effet le scandale s
auto-alimente par des décisions toujours plus iniques dune «justice» aux ordres. Le DAL ne se voit-il pas condamné à une amende de 12.000 euros, au prétexte que des «détritus» ont été laissés sur la chaussée après loccupation de la rue de la Banque (à Paris) par des familles africaines, sans toit, avec ou sans papiers ? Quand M. Guaymard (ministre à lépoque) se contentait dun appartement de 700 m2, était-il susceptible dêtre inquiété par cette même «justice» pour une sur-occupation passablement abusive de lespace vital ?

Quand des familles occupent des espaces «réduits» sous les combles des immeubles parisiens, et ce, à un prix de loyer prohibitif, cette même «justice» poursuit-elle les propriétaires scandaleusement rapaces ?

Quand des familles occupent des logements (immeubles) insalubres au risque d
y mourir (cest déjà arrivé), cette même «justice» intervient-elle pour condamner les fauteurs de misères ? Certainement NON ! Tout juste poursuit-elle les personnes jetées à la rue, pour occupation illégale despaces «inhabitables»…

Le scandale du «logement» ou plutôt de l
absence de logement est là, à nos côtés, et trop peu des gens sen préoccupent, encore moins sen révoltent. Il vient pourtant renforcer le scandale des bas salaires ou de leurs substituts — ASS ; RSA ; RMI… toutes choses qui ne permettent que la survie dans des conditions déplorables, invivables !

Le scandale de la «mal-bouffe» vient y ajouter de la division entre les nantis qui peuvent espérer vieillir dans d
excellentes conditions et les plus démunis qui verront peu à peu leurs conditions dexistence et leur santé se dégrader.

Tout ceci dans une société de surabondance de biens, une société de «profits immenses», une société dans laquelle l
’État peut investir 360 milliards deuros pour aider les banques mais qui ne daigne pas bouger le petit doigt quand des êtres humains vont à la dérive… à la mort, parce quils nont pas le sou !

Que tous les êtres épris d
un minimum de solidarité, de justice sociale, dégalité économique et dhumanité se lèvent et quils disent NON ! Y en a plus quassez de ces scandales et de ces politiques totalement irresponsables !

La précarité n
est pas une fatalité, mais la conséquence des pouvoirs étatistes et capitalistes ! Une telle société est à refonder ! Un tel système est à abattre !

Groupe Puig Antich - CGA, 11 décembre 2008.
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