''Mouvance anarcho-autonome'', au-delà du cas français

Publié le par la Rédaction


La nouvelle des attaques de l’État français contre des personnes censées appartenir à la «mouvance anarcho-autonome» ayant traversé les Alpes, nous prenons la parole pour deux raisons.

Premièrement, nous aimerions exprimer notre solidarité avec les personnes arrêtées qu’elles soient toujours embastillées ou relâchées sous contrôle judiciaire. De nombreux commentaires qui nous ont été donnés à lire sur des sites Internet indépendants ayant souligné, non pas l’incohérence de l’État qui a sa propre logique dans cette affaire, mais l’incohérence des accusations portées, nous ne nous attarderons pas sur ce sujet. Il s’agit visiblement pour l’appareil d’État de tenter de criminaliser et d’effrayer toutes personnes ou mouvements exprimant son désaccord avec l’ordre du monde hors des sentiers autorisés (élections, partis politiques, syndicalisme d’accompagnement, démarches participatives…). Nous tenterons de relayer les débats en cours en France autour de cette affaire et d’apporter notre soutien à la campagne de solidarité qui se met en place. À défaut d’être d’ultra-gauche, nous nous sentons ultra concerné-e-s, l’arsenal répressif ne cessant de se renforcer en Suisse également.

La deuxième raison touche un élément qui semble absent de toutes les analyses et interprétations que nous avons parcouru, le débat restant très franco-français. Or, ce qui se passe aujourd’hui en France n’est en rien, selon nous, une spécificité française due au méchant petit Nicolas et à sa MAM. Il nous paraît essentiel pour l’analyse de ce qui est en train de se jouer de garder à l’esprit que des cas similaires existent ailleurs en Europe. Nous pensons notamment à l’Allemagne et à la criminalisation de militants antifa sur le même mode et peut-être surtout à l’Italie où ce genre de pratiques étatiques existe depuis un certain nombre d’années déjà. À ce propos, citons l’affaire de l’organisation fantôme des «Loups gris» qui a coûté la vie à deux militant-e-s transalpin-e-s et où il était aussi question de trains à grande vitesse (TAV Turin-Lyon). Il se serait là aussi agi d’une nébuleuse terroriste anarchiste. L’inculture des services de l’État ayant monté cette affaire veut qu’il existe bien une organisation portant ce nom. Il s’agit d’une organisation turque… nationaliste et d’extrême droite ! Mais qu’importe, si on peut semer la confusion. Il y a aussi eu des arrestations au nom de l’appartenance fantasmée par l’État à une organisation terroriste qui avait le chic de s’appeler «Organisation révolutionnaire anarchiste insurrectionaliste», rien que ça. Le parallèle intéressant à établir est que là aussi, comme dans le cas français, l’État avait collé à cette organisation, organigramme à l’appui, un fonctionnement des plus hiérarchiques flanqué de chefs et tout le toutim. À cela deux explications possibles. Soit l’État est incapable d’imaginer une structure organisationnelle autre que la sienne même lorsqu’il s’agit d’anarchistes ou d’antiautoritaires, soit la structure la plus effrayante et dangereuse à ses yeux, donc celle qu’il faut dans ce cas mettre en avant, et de type verticale, autoritaire et opaque, bref de type étatique.

Forces et courage !

De la nébuleuse anarch@-autonome lausannoise, quartier Est, 3e commandement général insurrectionnel, après le passage piéton 2e à gauche entre l’épicerie et la librairie, 28 novembre 2008
A-Infos - Informations par, pour, et au sujet des anarchistes.



Quelques liens en français sur des affaires italiennes :
Loups gris
Organisation révolutionnaire anarchiste insurrectionaliste (ORAI)
Fédération anarchiste informelle (FAI) 

Publié dans La police travaille

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