La justice travaille

Publié le par la Rédaction

Un employeur relaxé du chef de harcèlement moral

Un directeur de grande surface comparaissait le 25 novembre pour harcèlement moral et dégradation de travail à l’encontre de l’une de ses employées, salariée du magasin depuis 1986 et aujourd’hui licenciée.

L’ombre de la discrimination syndicale a plané au-dessus des débats puisque les faits ont débuté lorsque la déléguée du personnel s’est présentée sous l’égide de la CGT. La direction était prête à payer les cotisations de deux autres salariés pour qu’ils constituent une autre liste.

Mais les faits sont prescrits. Reste le harcèlement. La victime, qui s’est retrouvée seule avec sa fille de 8 ans à la mort de son époux, obtenait ses congés hors période scolaire et ne recevait plus sa prime de fin d’année. La direction note qu’elle ne faisait pas ses courses dans le magasin, «ce qui dénote bien une attitude négative».

À la barre, l’employée craque. «Un soir, je traversais le pont de la Corniche… Mais j’ai pensé à ma fille.» Le directeur explique qu’elle voulait «un poste sur mesure que nous étions incapables de lui donner» et que jamais il n’a donné d’instruction pour isoler cette employée.

La substitut Marie Guérin avait requis 2000 euros d’amende «que vous pourrez assortir du sursis». Mis en délibéré, le jugement a été rendu hier : le directeur est relaxé au bénéfice du doute et la partie civile (CGT) déboutée.

S.D. - Le Progrès (édition du Jura), 26 novembre 2008.

Publié dans Colère ouvrière

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