Le capitalisme n'a pas d'erreur - L'erreur, c'est le capitalisme

Publié le par la Rédaction

Crise du système et non crise de la finance

L’idée qu’il y aurait une crise de la finance liée à des spéculations téméraires et à quelques traders corrompus est une pure et simple illusion. Ce que le capitalisme affronte aujourd’hui, c’est la véritable crise du système. La récession suit la crise alimentaire, ponctue la crise écologique, aggrave la montée du chômage, de la précarité et de la misère. Elle renforce le déploiement systématique d’un pouvoir qui refuse toute limite. C’est l’organisation de ce monde qui est profondément remise en question.

L’exploitation effrénée et suicidaire de la nature exprime le même mouvement de barbarisation qui asservit les peuples, les femmes, les prolétaires, les pauvres, les immigréEs. Tous les groupes sociaux dominés à qui le pouvoir veut faire accepter leur sort dans la résignation et le silence.

Le risque qui caractérise le capital n’implique pour les capitalistes aucun danger sur le long terme. Les banques, les bourgeois, les institutions financières peuvent y laisser des plumes, mais ce ne sont jamais eux qui paient, ce sont les peuples.

Le système nous exproprie, socialise ses pertes et ses risques, vole nos vies

Nous le voyons bien aujourd’hui, la distribution des richesses devient de plus en plus inégalitaire. Un capitalisme usurier met en dette gens et peuples puis les exploite leur tirant jusqu’au dernier sou. Les caisses de pension en sont une excellente illustration: nous sommes contraint-e-s d’épargner et de mettre à disposition des capitalistes des sommes gigantesques que ceux-ci utilisent pour monter des opérations de restructuration, pour renforcer l’exploitation et la mise en concurrences des salariés-es, etc. Quand le désastre vient, nous perdons notre retraite et nous nous apercevons que nous avons été utilisés comme chair à canon d’opérations de guerre économique qui sont fondamentalement étrangères à nos intérêts et à nos besoins. Nous refusons de payer pour l’intérêt général des riches.

Pour toutes ces raisons évidentes, il est stupide de vouloir soutenir l’« économie» et l’«emploi» en socialisant les pertes des grands groupes financiers. Les milliards donnés en Suisse comme ailleurs à un capitalisme déséquilibré, représentent une gigantesque manœuvre d’expropriation de nos biens et de nos revenus.

La remise en route de la machine financière se heurte à la crise structurelle de ce modèle de développement, de ses objectifs, de ses valeurs et de son imaginaire. La seule chose qui puisse amener le capitalisme à consentir à des réformes, à une autre répartition des richesses, à un mode de développement un peu plus respectueux des êtres et de la nature ne peut provenir que d’une pression portée depuis l’extérieur du système, par les luttes sociales, par l’affirmation de nos besoins et de nos aspirations.

Et pour commencer, il n’est pas question de donner des milliards de notre argent à des banques qui nous exproprient déjà chaque jour. Même s’il y a des changements de dirigeants, quelques règles de plus, une limitation des risques ou même un passage au secteur public d’un tel groupe bancaire (nationalisation). Le problème fondamental est de savoir quelle politique générale conduit une banque, fût-elle «nationalisée». Elle constitue un outil de l’exploitation capitaliste.

Libertaire, solidaire, égalitaire, une révolution reste à faire

Ce qui est clair, c’est qu’il n’y aura d’émancipation générale, de libération authentique que dans un effort permanent de dépassement du capitalisme.

À ce système fondé sur le pouvoir étatique, sur la domination et l’exploitation, nous opposons une politique de libération qui entend établir la mise en commun des moyens de production et des richesses, la démocratie directe, fédéraliste, authentique, le pouvoir populaire.

Nos exigences ne sont pas celles d’un capitalisme plus tiède, mais de l’affirmation généralisée et croissante des luttes sociales concrètes et d’un projet de transformation radicale du monde. D’émancipation. De libération. De solidarité. D’égalité. De justice. Sans cesse plus, à chaque lutte, à chaque mobilisation, à chaque pas en avant dans l’auto-organisation populaire. Tout ce qui sera conquis sur ce chemin sera bon à prendre en attendant que tous-tes ensemble nous prenions tout.

Tract distribué à l’occasion d’une manifestation anticapitaliste
le 7 novembre 2008 à Lausanne.

Publié dans Agitation

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