L'État fabrique des boucs-émissaires, nous organisons la résistance libertaire

Publié le par la Rédaction


De tous temps, les gouvernements ont géré la misère et les révoltes qu’elle génère à grand renfort de menaces et de répression. Récemment encore des manifestants contre le centre de rétention de Vincennes, des syndicalistes de la Poste, des manifestants contre le sommet sur l’immigration de Vichy, des militants ayant refusé de donner leur ADN, ayant jeté des yaourts sur la voiture du sinistre de l’Intérieur ou de la peinture sur un édifice lors du mouvement contre le CPE sont inculpés et traités comme des criminels. Depuis début 2008, l’État français a lancé ses chiens de garde médiatiques et policiers à l’assaut d’un nouveau bouc-émissaire qu’il appelle la «mouvance anarcho-autonome». Comme à chaque fois qu’elle désigne un «ennemi intérieur», la mafia des riches qui gouverne cette société dans son seul intérêt en profite pour renforcer son contrôle sur les pauvres.

Pour diviser les opprimés et leur faire oublier que leurs vrais ennemis sont leurs maîtres de tout poil (flics, patrons, chefs…), on stigmatise des «indésirables» qu
il faudrait expulser ou exterminer pour que tout aille mieux. Cest une technique éprouvée, les puissants nous ont déjà fait le coup avec les protestants, les juifs, les étrangers, les communistes et les anars (déjà), les colonisés, les musulmans, les noirs et les arabes, les prostituées, les homosexuels, les sans-papiers, les travailleurs, les pauvres en général et parmi eux en particulier celles et ceux qui se révoltent. À chaque fois ils ont cherché à monter les peuples les uns contre les autres, les exploités les uns contre les autres pour mieux asseoir leur pouvoir.

Aujourd
hui, ils affirment protéger le peuple face à des «saboteurs» contre qui les services de sécurité intérieure nont même pas un semblant de preuve. Que les personnes interpellées dans cette histoire soient coupables ou pas ne nous intéresse pas. Les vrais voleurs, les vrais criminels et les vrais saboteurs de nos vies sont au pouvoir. Nous comprenons en revanche quil sagit du premier «coup» de la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, fusion de la DST — les services secrets pour lintérieur — et des RG, la police politique).

Ce que nous savons surtout, c
est que pendant ce temps, sous prétexte de «crise», les riches organisent le plus grand braquage de lhistoire, ils continuent de traquer, interner et déporter les exploités sans-papiers et sans droits selon la même logique de «lennemi intérieur», ils mènent une guerre sécuritaire dans les quartiers et contre les mouvements sociaux, ils continuent dasservir lAfrique, de détruire nos droits conquis par les luttes sociales, ils finissent de pourrir la nature, veulent nous faire trimer jusquà 70 ans, ficher nos activités et nos idées et matraquent tous nos espoirs de libération.

Le capitalisme détruit nos vies et la planète
et il a le culot d’accuser nos révoltes !

Oui, nous sommes libertaires, cela veut dire que nous cherchons à organiser une société autogérée où le peuple se gouverne lui-même, sans patrons, sans flics, sans chefs, sans riches ni pauvres, sans aucune discrimination et respectueuse de tous les êtres vivants. Cela veut dire encore que contrairement à eux, nous sommes anticapitalistes, antiracistes, antisexistes, anti-autoritaires… Mais nous ne sommes pas seulement contre toutes les oppressions, nous sommes pour toutes les émancipations et nous avons pour cela des idées, des exemples, des projets, de l
expérience et des convictions. Vous ny croyez pas ou vous ne voyez pas comment cela est possible ? Venez nous rencontrer.

Nous sommes des combattants de l
émancipation collective, des amoureux de la liberté qui organisons nos luttes sur le principe de la société que nous désirons et pour cela, l’État nous traitera toujours comme des terroristes. Ils sèment la peur et le chaos pour dominer la planète, nous revendiquons la solidarité internationale entre les révoltés du monde.

Tandis que les
États et le capitalisme mènent une guerre globale contre les peuples, nous continuons dorganiser le combat pour un autre futur. Rejoignez-nous.

Résistance libertaire à l’ordre sécuritaire !

UL CNT Toulouse, 20 novembre 2008.


Publié dans Colère ouvrière

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