Les salariés des Forges de Syam organisent une grève surprise
Le camion est reparti vide des Forges de Syam, hier matin. Et pour cause, une dizaine de salariés ont fait «une grève surprise» dès 5 heures. Une grève qui n’a donc pas été annoncée à la direction et qui fait suite à un ras-le-bol général des ouvriers.
«Ne cherchez pas, l’usine va fermer», tentait de leur expliquer Jean-Pierre Boulet, le directeur de l’usine. En face, des ouvriers qui ne comprennent plus ce qui se passe. «On nous annonce que l’usine ferme, or on nous présente des repreneurs», explique l’un d’entre eux.
Il faut dire qu’il y a eu des changements depuis la dernière grève le 21 octobre dernier. Les ouvriers s’organisent. Et ça commence avec le délégué du personnel, Michel Da Silva, qui devient délégué syndical appuyé par la CGT.
Pour l’heure, les ouvriers ne parlent pas de prime de licenciement ni de plan d’accompagnement. Ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Ils se battent pour leur usine, qu’ils aiment par-dessus tout, pour leur métier, en voie de disparaître, et pour la région de Champagnole, qui connaît déjà un fort taux de chômage.
L’importance du dossier a été prise en considération au niveau du département puisqu’une réunion est prévue ce lundi à la préfecture. Ici, on s’y prépare activement. Une grosse partie des salariés se rendra sur place pour poser les bonnes questions, celles qui soulèvent le problème des repreneurs.
Nelly Markovic
Le Progrès (édition du Jura), 13 novembre 2008.