Sabotages : la police avoue que c’est du flan ?
Hier on avait une MAM paradant, exhibant ses trophées : les terroristes d’ultra-gauche retrouvés avec une vitesse extravagante. La gauche, du PC-CGT, à la LCR pouvait se dissocier.
Aujourd’hui, malgré le renouvellement des garde-à-vue, la police avoue à demi-mot qu’elle a un peu tapé au pif. «Il n’y a pas d’élément matériel qui permette de les attacher directement aux actes de malveillance», nous dit-elle.
«On ne peut pas leur imputer individuellement tel ou tel fait précis.»
Alliot-Marie elle-même a perdu de sa gloire. «Les perquisitions ont permis de recueillir beaucoup de documents très intéressants.»
Très intéressants ? La police n’a retrouvé ni horaires de train, ni carte détaillée du réseau SNCF, ni explosifs, selon une «source policière». Une des rares preuves ? «Un manuel décrivant la conduite à tenir en cas de garde-à-vue.»
On parle aussi de matériel d’escalade (hou, dangereux !) et de tiges de métal n’ayant rien à voir avec les dispositifs anti-trains.
L’opération se dévoile : un coup médiatique et politique, pour abattre des gens un peu trop remuants à coup de gav de quatre jours et de reportages diffamants passant en boucle à la télé.
Un coup préparé de longue date (la surveillance des gens arrêtés durait depuis apparemment sept mois), qui s’est trouvé accéléré par l’affaire des TGV. Les flics parlent en effet de coïncidence : durant leur surveillance politique ils auraient vu un des groupes filés s’approcher de voies de chemin de fer — sans plus.
Reste leur dernière arme : les analyses génétiques.
Attendons donc avant de deviser sur des personnes qui n’ont, jusqu’à preuve du contraire, rien à voir avec ce dont on les accuse.
Rappelons aussi que la FA est la seule organisation politique à avoir apporté son soutien aux accusés, qui rappelons-le, sont en train de subir la torture blanche dans les geôles ultra-modernes de la SDAT.
Indymédia Grenoble, 12 novembre 2008.